Nous publiions des nouvelles de Deniz en février, quand il avait été renvoyé par la Fédération de Football turque, devant le conseil de discipline, suite à un partage d’après match sur les réseaux sociaux. Deniz Naki est l’attaquant du club de foot d’Amedspor.
Comme il assume son identité kurde et ne se prive pas de s’exprimer, depuis, la Justice n’a pas lâché le sportif. Il passait donc hier devant le tribunal, accusé de “propagande et d’apologie du terrorisme” et “incitation à la haine et à la révolte” pour ses publications sur les réseaux sociaux. Il risquait jusqu’à cinq ans de prison.
Il s’est défendu en précisant que son objectif était de passer des messages, et qu’il n’a jamais demandé autre chose que la paix, la fraternité et l’égalité, pour tout le monde dans ce pays.
Deniz a été acquitté par le Tribunal de Diyarbakır.
Après la décision, le footballeur a déclaré : “Je suis étonné, je m’attendais pas à une décision favorable, prise dans un environnement où des maires, co-présidentEs et députéEs du HDP ont été arrêtés. Mais je suis heureux.”
On peut avoir le même étonnement, tout en se réjouissant de cet acquittement devant un tribunal où il n’aurait jamais du se retrouver. La “clémence” de ce même tribunal a en effet un goût ubuesque, dans le concert des arrestations et des déclarations gouvernementales… Est-ce lié au sport ? A une volonté de ne pas unir des “supporters” jeunes qui s’ajouteraient à Diyarbakır, si ce n’est déjà fait, aux mobilisations anti-régime ? Y aurait-il encore quelque part des “juges” qui jugeraient selon le droit ?