Quand Daesh et la police turque se télé­pho­nent, ça donne ça :
“Où t’es, grand frère ? Là où je t’ai dit ?”.

Des com­mu­ni­ca­tions télé­phoniques entre un mem­bre de Daech et la police turque ont fuité dans le jour­nal  Cumhuriyet quo­ti­di­en nation­al d’Ankara. Ces élé­ments d’échanges com­pro­met­tants con­stituent une preuve sup­plé­men­taire, s’il en était encore besoin, des liens  entre Daech et des élé­ments de la police turque à la fron­tière entre la Syrie et la Turquie.

Les élé­ments pub­liés dans l’édition de Cumhuriyet provi­en­nent d’une enquête con­cer­nant des “transfuges” turcs qui, de source sûre, ont rejoint les rangs de Daech, comme c’est le cas partout en Europe. Les doc­u­ments décrivent la tran­scrip­tion de con­ver­sa­tions télé­phoniques entre des fonc­tion­naires turcs et une per­son­ne qui se fait appel­er Mustafa Demir, décrit comme appar­tenant à  Daech, et qui ferait dans l’a­chem­ine­ment logis­tique, dans le cas présent de bombes et mines, depuis la Syrie vers la Turquie.

image une quotidien grand frère

image de une du quotidien

Cumhuriyet révèle que l’en­quête démon­tr­erait que Demir a reçu de l’argent de passeurs et con­tre­bandiers à la fron­tière et donc coopéré avec des officiers pour les passages.

Quelques élé­ments de con­ver­sa­tions entre l’of­fici­er turc et son “cor­re­spon­dant” :

On en a, viens ici, de ce côté, les hommes sont ici”, indique le polici­er. “OK grand frère, j’arrive. C’est cet endroit où j’ai don­né une voiture au lieu­tenant Burak ?”, répond Demir, qui selon ses dires se trou­ve près d’un champ de mines.

Le même jour­nal avait pub­lié les vidéos mon­trant la saisie d’armes dans des camions, en prove­nance de Turquie. Ces camions, dont les pro­prié­taires n’é­taient autres que les ser­vices du MIT (ren­seigne­ments turcs) avaient été cette fois con­trôlés par les douanes, d’où le pataquès. Ces “révéla­tions” avaient valu un empris­on­nement, un procès pour “divul­ga­tion de secrets d’E­tat” et une con­damna­tion lourde pour Can Dün­dar et Erdem Gül, repon­s­ables du quo­ti­di­en. Ce procès vient fort heureuse­ment d’être jugé non con­sti­tu­tion­nel, et les jour­nal­istes sont enfin libres, après des semaines de geôle.

Cumhuriyet, déclare qu’il ne cessera pas son tra­vail de jour­nal­isme et de suivi d’en­quête. On sait pour­tant que d’autres jour­nal­istes de dif­férentes nation­al­ités ont lais­sé leur vie sur des sujets ana­logues, et que les men­aces con­tre le quo­ti­di­en d’Ankara, plus ou moins sous cen­sure, mais avec la volon­té de la con­tourn­er, se font chaque jour pressantes.

Si on ajoute à cela, la rumeur, dif­fusée par la presse proche de Pou­tine, qui fait état de la pos­si­ble dis­pari­tion d’un offici­er de haut rang turc, lors d’un bom­barde­ment en Syrie, dirigé con­tre Al Nos­tra, on a une idée du cli­mat. Cet offici­er aurait été un par­tic­i­pant d’une réu­nion d’un état major d’Al Nos­tra où les présents auraient trou­vé la mort. On attend la con­fir­ma­tion côté turc…

A la veille du “cessez le feu” pos­si­ble dont tout le monde par­le, ces remu­gles sur les grenouil­lages des ser­vices turcs n’arrangeront peut être pas les affaires d’Er­do­gan, bien qu’il puis­sent compter sur le sou­tien sans failles des gou­verne­ments européens, dont la France en pre­mière ligne. Le grand frère Hol­lande et la grande soeur Merkel veilleront au grain.

Devons nous encore une fois…

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