Zone tampon ?
Les détails d’une zone tampon, sur laquelle la Turquie et les Etats-Unis se sont entendus aujourd’hui en marge de l’OTAN ont été annoncés.
En résumé :
La zone de 98km x 40 km, se trouvera entre Mare et Jerablus. Afin qu’elle ne soit pas mal interprétée et qu’elle ne “chiffonne” pas la Russie, l’Iran ou la Syrie, des termes comme « zone tampon » ou « zone sécurisée » ne seront pas utilisés et la zone s’appellera (traduction) « zone épurée de ISIS ». Ce qui permet de maintenir l’illusion pour l’opinion publique que le rôle de la zone est bien l’isolement de Daesh.
La base aérienne Incirlik sera utilisée pour les opérations menées pour « épurer la région du Daesh ». La base se trouve à 12km à l’est de la ville d’Adana, accueillant des éléments de l’United States Air Forces in Europe servant de support aux opérations de l’OTAN. Des avions militaires américains et des drones seront utilisés. Les avions turcs contribueront aux opérations selon les besoins. Les armes lourdes au sol seront prêtes à être utilisées en cas d’attaque ou autre besoin militaire.
La région ne sera pas identifiée comme zone d’exclusion aérienne.
L’entente entre la Turquie et les Etats-Unis prévoit également qu’après « l’épuration de la région du Daesh », le contrôle de la zone sera confié à l’Armée syrienne libre. De cette manière, les inquiétudes de la Turquie trouvent une solution : car le passage du PYD au-delà de l’Euphrate sera empêché.
La zone nettoyée, va pouvoir être ouverte à l’accueil des réfugiés selon les besoins et la poursuite des affrontements en Syrie. Les flux pourront être accueillis dans des camps et y trouver de l’aide humanitaire avant d’entrer en Turquie. Les réfugiés peuvent aussi être hébergés dans ces camps lors de leur voyage éventuel de retour.
Toutes ces “ententes” n’ont pour le moment fait l’objet d’aucun feu vert de l’ONU qui pourtant se trouvera concernée par la question des réfugiés. Ces interventions se font donc en marge de la légitimité donnée à la coalition lors de la dernière résolution en date, qui ne prévoyait pas ces cas de figures. (attribution des “zones tampons” entre autres).
l’OTAN solidaire avec la Turquie
Le conseil de l’OTAN s’est réuni en urgence à l’appel de la Turquie à Bruxelles. La réunion présidée par le Secrétaire Générale Jens Stoltenberg, a commencé avec un message de soutien à la Turquie.
« Nous condamnons les attaques terroristes et nous sommes prêts à lutter contre la terreur avec la Turquie ». « Le terrorisme sous toutes ses formes ne peut en aucun cas être toléré ou justifié. »
Lors de la conférence de presse à la suite de la réunion des ambassadeurs des 28 pays membres de l’Alliance, « Tous les alliés ont assuré la Turquie de leur solidarité et de leur ferme soutien », a assuré le secrétaire général,
« Nous suivons les événements de près. Nous sommes dans une coopération forte avec la Turquie. ».
« Les opérations menées par la Turquie contre le Daesh sont bien accueilles ».
« La réunion est opportune pour répondre à l’instabilité aux portes de la Turquie et aux frontières de l’Otan».
A propos de la « zone sécurisé », Stoltenberg a précisé qu’il s’agit d’un sujet entre les Etats-Unis et et la Turquie et l’OTAN n’est pas une partie de ces négociations.
La Turquie pourrait demander de l’aide afin de forcer la sécurité de la zone aérienne et frontalière, comme l’utilisation des avions de détection AWACS. Pour le moment la Turquie ne l’a pas souhaité .
La dissolution du HDP ?
Erdoğan arrête le processus de négociation avec les kurdes. Et il veut enlever l’immunité parlementaire des députés HDP. «Je suis personnellement hostile à l’interdiction des partis mais les leaders politiques qui s’adossent à une organisation terroriste, doivent payer le prix. (…)En Turquie L’Etat est partout, dans les villes, à la campagne, partout dans le pays. L’Etat montrerait cela en y mettant tous les moyens et ce processus est commencé.”.
Demirtaş, le coprésident du HDP répond : Quoi qu’il arrive nous ne ferons pas de concession sur la paix. Ils vont attaquer. Ne tombons pas dans le piège des provocations. C’est le peuple qui crée et dissout les partis. Pour l’AKP, la dissolution du HDP est le seul moyen pour avoir de nouveau, la majorité parlementaire. Nous allons demander nous mêmes, la suppression de l’immunité parlementaire de nos 80 députés. Nous n’avons rien à craindre. Seriez-vous capables d’en faire autant ?”
La légitimité du gouvernement actuel ?
Après les élections du 7 juin, une coalition n’ayant pas pu être obtenue, le gouvernement en place continue « provisoirement » à diriger la Turquie. Selon la Constitution en cas d’échec pour construire un gouvernement dans les 45 jours suivant les élections (24 août), il doit avoir de nouveau des élections le premier dimanche 90 jours plus tard (Fin Novembre 2015).
Certaines médias commencent à questionner sur la légitimité du gouvernement « provisoire » actuel, dont 12 ministres n’ayant pas été réélus ne sont même pas députés de l’Assemblée Nationale.
Bülent Arınç et Ali Babacan (Adjoints Premier Ministre), Faruk Çelik (Travail et Sécurité sociale), Sabahattin Öztürk (Affaires Intérieur) Mevlüt Çavuşoğlu (affaires Extérieur), Taner Yıldız (Energie et Ressouces Naturelles), Mehdi Eker (Agriculture et Agronomie), Nurettin Canikli (Commerce et Douanes), Ömer Çelik (Culture et Tourisme), Vecdi Gönül (Défense) Ulaştırma Denizcilik ve Haberleşme Bakanı Feridun Bilgin.
Un communiqué du YPG confirme officiellement les bombardements
Le Commandement de Kobanê du YPG a publié dans la nuit du 26 juillet un communiqué détaillant les lieux et heures de positionnements bombardés par l’armée turc. Le 24 juillet autour de 4h30 puis à 22h, les positions du YPG et l’Armée syrienne libre, près du village Zormîxar à l’Ouest de Kobanê sont bombardés ; à 23h près du village Til Findir à l’Est de Kobanê un véhicule militaire YPG a été mitraillé.
PKK hedefleri işte böyle vuruldu http://t.co/lGI5i4l7NI pic.twitter.com/l1TdnMKNIw
— ANADOLU AJANSI (@anadoluajansi) 28 Juillet 2015
Une intervention musclée
La police continue ses opérations anti-terreur… Aujourd’hui c’était le tour d’une bibliothèque !
Les policiers anti-émeute de « çevik kuvvet » (la force agile) ont fait une descente à la bibliothèque publique du quartier Caferağa, à Kadıköy sur la rive anatolienne d’Istanbul.
L’intervention a commencé par l’utilisation d’un bélier afin d’accéder à la bibliothèque. Après avoir procédé à des fouilles approfondies les forces agiles n’ayant trouvé ni suspect ni arsenal à l’intérieur, et pour ne pas partir les mains vides, ont confisqué quelques livres et documents.
Finissons donc avec quelques touches de couleurs…
Les escaliers arc-en-ciel sont-ils détruits ?
Vous vous souvenez sans doute des escaliers arc-en-ciel de Karaköy, à Istanbul. Cette initiative était née d’un mouvement artistique de protestation, en réaction aux manifestations réprimées de la place Taksim en juin 2013.
Hier, la nouvelle de la destruction de ces escaliers accompagnée de photos a très rapidement fait le tour des médias et réseaux sociaux, provoquant des réactions de colère. Hüseyin Çetinel, habitant à la bordure des fameux escaliers et initiateur de l’idée explique aujourd’hui, que contrairement à ce qu’on a pu penser la Mairie de Beyoğlu ne détruit pas le passage mais fait des travaux de rénovation, suite à la demande des riverains.
Attendons la rénovation de l’infrastructure de gaz et électrique et des marches abîmées… Cet escalier retrouvera ses couleurs chatoyantes. Si la Mairie n’a plus de peinture, les habitants en ont de toutes les couleurs. Et comme cela c’est passé ici la première fois, et dans d’autres quartiers d’Istanbul, de nombreuses volontaires viendront les joindre…