Del­phine Durand livre sur Kedis­tan des hom­mages poé­tiques. Pour les retrou­ver tous, suiv­ez ce lien.

Il était évi­dent que la poétesse ne resterait pas insen­si­ble à cette inva­sion de l’Ukraine.

 

Chanson d’amour ukrainienne

Avec ces astres brisés qui se perdent
Tout se tait
Les yeux ouverts dévo­rant les ombres
Dans un écroule­ment de cendres
Comme des flèch­es per­dues dans le ciel

Quand toute la tristesse du print­emps aura brûlé
Je serai là
Oiseau de pas­sage et sans passé
Pour te don­ner de l’ombre
Quand tout brûlera dedans et dehors
Quand tu chercheras vaine­ment ton désastre
Je resterai là à la hau­teur de l’absence
Tu con­tem­pleras ma ten­dresse obstinée
Comme la neige de loin­tains pays

Même si l’e­spoir n’est qu’un cri
Un long regard du haut des march­es mouillant
Les plaies du soleil d’un autre monde
Je tuerai l’aube
J’écorcherai la nuit
Et j’étendrai sa peau aux qua­tre points cardinaux
J’étoufferai toutes les étoiles pour faire un nou­veau soleil
Je pronon­cerai ton nom devant les pierres
Je m’envolerai blessé de beauté

Quand toute la tristesse du monde aura brûlé
J’écrirai encore jusqu’à ce qu’il ne reste rien
Ni herbe, ni soleil
Seule­ment mon amour


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Delphine Durand
Poétesse
His­to­ri­enne de l’art, mys­tique, poète, lais­sons au pluriel mag­nifique les mots de l’invisible… Del­phine est ontologique­ment présente dans la seule per­durable présence de l’art. Après des études de théolo­gie et de philoso­phie, elle choisit l’histoire de l’art mais son cœur ner­va­lien l’entraine vers des univers fan­tas­ma­tiques et sauvages, et enfin la poésie où nous sommes tous libres.