Il y a de ces villes qui résistent à toutes les blessures. Comme Téhéran. “Celui qui ne peut chanter une poésie n’est pas un Iranien” avait dit le poète soufi Hafez… On revient de Téhéran, chargé de poésie et de musique…
Français | English
Je reviens de Téhéran,
la vie est douce et amère à la fois.
Je reviens de Téhéran
gonflé à bloc.
Je viens de Téhéran,
le monde est menteur
et nos maîtres aussi nous trompent,
nous sommes les moutons d’une laine douteuse et sans couleur.
Je reviens de Téhéran,
là où mon bouzouk a chanté
les histoires que je mûris depuis l’enfance.
Je reviens de Téhéran,
la vie est douce et amère à la fois.
Qui es tu pour me demander des comptes ?
Je suis fier d’avoir bu à la source,
là où l’eau est amère et douce à la fois.
Qui est tu pour douter?
Va à l’école de la vie,
à l’université du monde,
apprendre le goût sans nom de la grenade.
Je reviens de Téhéran
et mon ombre siffle un air nouveau du Khorassan.
Je reviens de Téhéran plus riche qu’avant,
Et sachez que la peur ne nous aidera pas
à vaincre notre destin commun.
Demain ne se combat pas,
demain s’embrasse avec amour.
Je reviens de Téhéran
et j’y retournerai,
s’il plaît à Khodâ.
Ô Hâfez‑e Shirazi,
Ton secret est si bien gardé,
un rossignol muet veille jalousement
tandis que la rose blessée sommeille.
Humant dans la paume de ta main
le parfum du poème sauvage qu’est la vie,
je bois à l’instant volé que ta présence inspire.
Titi Robin