Bientôt commence le festival de cinéma de Douarnenez. Là où bed.bzh s’installe tous les ans sur la place dans sa petite caravane. L’endroit où nous avons rencontré la belle équipe de Kedistan en 2016 et mis en place ce joyeux partenariat, où nous avons fait connaissance avec Kazım Öz, qui depuis est en portrait sur bed.bzh et a accepté que nous partagions son sublime court métrage Ax avec les internautes.
C’est un drôle d’anniversaire, parce que cette année là, Zehra aurait du être elle aussi sur la place, comme tant d’autres invité.es qui n’ont pas pu venir, victime de la purge d’un système malade.
L’année suivante, elle était parmi nous quand même, avec ses œuvres évadées. Un beau pied de nez.
Cette édition sera une raison de plus de résister un peu à notre façon sur la place de ce festival engagé et de manifester notre solidarité, encore, toujours.
Cette année, la 41ème édition est consacrée aux Congo(s). Retrouvez ici la programmation qui fait aussi la part belle aux causes LGBTQI, qui mêle expositions, écoutes sonores, films, débats et palabres …
Et comme on vous invite fort à venir nous y rejoindre, on partage avec vous un joli documentaire en forme de road-movie, pour vous donner l’envie de prendre la route malgré les chassés-croisés du mois d’août ! Et comme Hayri Dev, venez en bus, en stop, à pied ou en tracteur : on vous attend !
Hayri Dev, c’est le personnage haut en couleur de Derrière la forêt, un beau film de Gulya Mirzoeva (qui elle aussi, s’est prêtée au jeu de l’interview pour bed.bzh)
C’est l’histoire d’un vieil homme, le musicien Hayri Dev, qui décide un jour d’aller retrouver son ami d’enfance Mehmet Şakir Akkulak, berger et violoniste, de l’autre côté de la montagne Cameli, pour le convaincre de revenir avec lui à Taşavlu, où se tient bientôt la fête de yarenlik.
Au petit matin, on part. On avance sur les chemins caillouteux des forêts ou sur les routes qui longent les sommets, on s’arrête dans une meyhane donner des nouvelles et en prendre, on se promène dans les allées du marché. On suit Hayri. Il a sur le dos son üçtelli, petit luth à trois cordes, et pas grand-chose d’autre. Quand un air lui passe par la tête, il s’arrête couper une branche de pin et s’en fait une flûte. On abandonne, nous aussi, nos tracas le long du chemin pour se laisser embarquer par l’insouciance de la route.
On retrouve Mehmet dans la montagne, on se perd dans les paysages et les silences, on prend le temps de rencontrer ces musiciens bergers, de les écouter nous raconter les chants traditionnels des aşık.1
L’amour et la liberté sont leurs sources d’inspiration inépuisables, à l’image de l’énergie qu’ils tirent de la musique et de la poésie, de leurs retrouvailles où les regards pétillants d’enfance s’invitent dans la danse…
Encore une fois, pour eux aussi, créer c’est résister, si résister c’est vivre dans “ce pays ingouvernable”. Une affirmation qui sert de fil conducteur à un autre festival, toujours en Bretagne : le Festival des Autres Mondes, du 21 septembre au 21 octobre à Morlaix et alentours.
Que ce road-movie motivé par la joie simple d’être ensemble vous donne envie, à vous aussi, de prendre la route pour nous y rejoindre !
* Nous devons cependant vous informer que Hayri Dev s’est éteint ce 20 juillet 2018… Akkulak (violoniste, deuxième héros du film) nous avait quittés en 2004, et Hasan, en 2007. Avec eux tout un monde s’en est allé…
Un petit focus : il existe un livre qui revient sur les 40 ans de ce festival tout entier dédié à la diversité. Signé par Caroline Troin et Gérard Alle aux éditions Locus Solus, il explore l’histoire de celles et ceux qui ont fait ce rendez-vous douarneniste, celle des peuples invités tout au long de ces quarante années et des films qui ont jalonné ce joli parcours : Les yeux grands ouverts, un bijou !
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