Dans cette société turque, très inégalitaire, les enfants sont bien sûr touchés, eux qui dans le passé servaient déjà d’appoint. La Turquie s’est installée dans la mondialisation libérale et sauvage sans complexes, quel que soit l’affichage nationaliste et bigot des dirigeants de l’AKP.
Du haut en bas de l’échelle sociale, les inégalités s’accumulent et se creusent, et l’ascenseur social du kémalisme républicain ne joue plus dans une économie où le droit du travail écrase le plus faible faute de le protéger, et où la classe dominante accumule et désormais financiarise.
La rue devient donc l’économie de la survie, en concurrence pêle-mêle entre les réfugiés et migrants, de l’intérieur ou de l’extérieur, et la pauvreté partagée. Et les enfants y sont très visibles…
Au hasard d’une lecture…
Nous nous sommes invités dans les rues d’Adana après les heures d’école, en recueillant pour les dépeindre des rêves d’enfants qui sont là pour travailler. Certains veulent être médecins, d’autres enseignants …
Les rêves sont différents mais l’inégalité à laquelle ils sont exposés est la même.
Certains ont des brosses, d’autres ont des briquets dans les mains, ou des perles … Ces objets dans leurs mains sont différents, mais leurs mains sont les mêmes.
Vous devez tenir la brosse avant de pouvoir tenir le crayon sur le cahier.
Ces enfants essaient de sortir de l’école, de se débrouiller dans les méandres de l’inégalité et du bien-être du pays. Bien sûr, aucune inégalité et aucune injustice ne pourrait les empêcher de rêver. Quand ils travaillent, les enfants ne renoncent pas à leurs rêves.
Les enfants rencontrés qui nous ont invités dans leur monde nous ont un peu confié leurs désirs.
“Je guérirai mon père”
C’est Ramazan qui parle. Il est âgé de 10 ans. Il veut être docteur. Parce que son père est malade et qu’il a besoin de le guérir… Ramazan dit qu’il travaille principalement le week-end, “Parce que je dois faire mes devoirs les autres jours. J’achète en gros des briquets et des chapelets, et je les revends au bazar. Ramazan dit qu’il ne veut pas travailler en famille, “J’essaie toujours de gagner mon propre argent. Je serai médecin et mon père malade guérira.”
“Quand je vois des uniformes, je m’échappe très vite”
La plus grande crainte de Ramazan, en plus des dangers habituels de la rue, est celle de la police municipale : “ce qui me fait le plus peur, c’est la police municipale … parce qu’ils nous attrapent, ils confisquent les produits que nous vendons. et nous allons ce jour-là est entré en danger la police coupant constamment notre chemin et nos produits sont mis en fourrière Mais.. Quand je vois les insignes, je cours très vite et ils ne ne m’attrapent jamais.”
“Nous aurons le meilleur”
Nous rencontrons des cireurs de chaussures comme Omar, qui, avec ses deux cousins travaillent non seulement le week-end mais aussi la semaine. Omar parle de l’argent qu’il a donné à sa mère, “Ma mère utilise l’argent pour mes frais de scolarité. Comme je n’aime pas rester à la maison, c’est agréable de travailler. Si le gain est bon, nous achèterons le pot de peinture le plus cool.”
Omar dit parfois que les enfants plus âgés essaient de se faire leur argent en les bousculant, “Moi et mes cousins ne les laissons pas faire. J’ai 6 frères et soeurs. C’est pourquoi je dois aider à soulager la famille.”
Le plus grand rêve d’Ömer, c’est d’être un professeur d’éducation physique. Cela demandera 5 à 6 paires de chaussures par jour…
Librement traduit et interprété d’un court article de Filiz Zeyrek paru sur JINNEWS.
English: Working in order to read, inequality in Turkey Click to read