Chroniques de la révo­lu­tion kurde”, est le jour­nal télévisé présen­té par Ron­ahi TV chaque dimanche. C’est un retour en textes et vidéos, sur la semaine écoulée. Voici celle du 27 mars au 1er avril 2017.

Il s’agit donc d’une émis­sion d’informations régulière, en langue française, que vous retrou­verez ici, chaque semaine, en parte­nar­i­at avec Kedistan.


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Gros Titres

  • OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • ENCERCLEMENT DE TABQA
  • TABQA ET LES HABITANTS ?
  • OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • RAQQA
  • ROJAVA-SYRIE DU NORD • NOUVELLES AGRESSIONS DE SHADDADI À AFRIN
  • YPG-FDS • NOUVELLES RECRUES
  • SYRIE DU NORD-ROJAVA • NOUVELLES EN BREF
  • UNITÉS HPG • RÉSISTANCE FACE À L’AGRESSION DES FORCES ARMÉES TURQUES
  • ESPIONNAGE • LE POUVOIR AKP SÉVIT AUSSI EN EUROPE
  • RÉFÉRENDUM DU 16 AVRIL • CAMPAGNE EUROPÉENNE DE L’AKP
  • ERDOGAN ET L’AKP • RÉACTIONS EN EUROPE

OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE »
ENCERCLEMENT DE TABQA

Les forces démoc­ra­tiques syri­ennes ont lancé ce 21 mars une offen­sive pour repren­dre la ville de Tabqa et son bar­rage. La ville de Tabqa est déjà encer­clée et la route qui relie Raqqa à l’ouest de la Syrie est doré­na­vant sous le con­trôle des forces démoc­ra­tiques syriennes.

Avec le sou­tien des forces de la coali­tion inter­na­tionale, les FDS ont débar­qué par héli­cop­tères et avec des embar­ca­tions spé­ciales pour le trans­port de matériel et de troupes sur la rive sud du lac Assad, for­mé par le bar­rage de Tabqa.
Après avoir libéré une série de vil­lages à l’ouest de la ville, les FDS ont mis la main sur l’aéroport de la ville. En 10 journées d’opérations mil­i­taires, ce sont pas moins de 146 kilo­mètres car­rés et 13 vil­lages qui ont été libérés de l’emprise Daesh.
Mais Tabqa, c’est surtout son bar­rage : 4500 mètres de long, 60 mètres de haut. Et une capac­ité de plus de 800 mégawatts, suff­isante pour ali­menter en élec­tric­ité toutes les villes du nord de la Syrie et égale­ment per­me­t­tre l’irrigation des ter­res avoisinantes.
A l’heure actuelle, les FDS ont repris une pre­mière par­tie du bar­rage, et les frappes des avions de la coali­tion ont per­mis de neu­tralis­er la salles des com­man­des et les vannes de sor­tie d’eau, afin d’éviter que le Daesh ne puisse plus inon­der sous plusieurs mil­lions de mètres cubes d’eau la ville de Raqqa lorsqu’elle sera libérée.
Mais ces frappes n’ont eu aucune portée sur la sta­bil­ité de l’ouvrage, comme l’a con­fir­mé le com­man­dant des FDS, le général Talal Ali Silo ain­si qu’un ingénieur français, Ludovic Leroy.
D’autres équipes d’ingénieurs et des respon­s­ables du crois­sant rouge syrien ont égale­ment vis­ité le bar­rage mer­cre­di, mais ils ont du se met­tre à l’abri suite à de nou­velles attaques du Daesh.

*

Tabqa, c’est aus­si la route du sud de l’Euphrate, une route qui per­me­t­tait à Raqqa de recevoir des ren­forts et de l’approvisionnement depuis l’ouest de la Syrie, jusqu’à Alep.
C’est donc toute la ligne logis­tique de Daesh qui est main­tenant rompue. Cette prise de la route aura des con­séquences tant sur le Daesh que sur les dif­férentes ban­des du con­seil nation­al syrien qui se trou­vent à l’autre extrémité de la route. Le con­trôle de Tabqa inflige aus­si une décon­v­enue majeure à la Turquie qui perd sa dernière ligne de con­tact avec Daesh.

*

Après la prise de l’aéroport de Tabqa dimanche soir, le Daesh a ten­té une attaque en force pour repren­dre le con­trôle des pistes dans la journée de mar­di. De nom­breux mem­bres de Daesh ont été tués lors des combats.

Lors des com­bats, l’un des prin­ci­paux respon­s­ables locaux de Daesh, l’émir Abu Omar al Ale­many, d’origine alle­mande, a été tué.
A l’heure actuelle, les com­bats pour repren­dre totale­ment la ville et le bar­rage se poursuivent.

*

TABQA
ET LES HABITANTS ?

La sécu­rité des habi­tants de la ville de Tabqa et des vil­lages envi­ron­nants est la pre­mière pri­or­ité des forces démoc­ra­tiques syri­ennes. Avant de lancer un assaut, des cor­ri­dors d’évacuation de la zone de com­bats sont mis en place.
Dans les vil­lages libérés autour de Tabqa, la vie des habi­tants était étroite­ment con­trôlée par la police de la sharia et par les tri­bunaux de Daesh.
Décap­i­ta­tions publiques, tor­tures, lap­i­da­tions et exé­cu­tions ont mar­qué le quo­ti­di­en de ces villes et vil­lages occupés par Daesh. Une police spé­ciale com­posée de veuves de mem­bres tués de Daesh s’occupait de la sur­veil­lance des niqabs des femmes, qui devaient être entière­ment recou­vertes, sous peine d’être sévère­ment punies. Ces mêmes poli­cières de l’unité Al-Hansa s’occupaient per­son­nelle­ment des tor­tures infligées aux femmes.

https://www.youtube.com/watch?v=SMch96bQWbg

C’est donc avec beau­coup de soulage­ment et d’émotions que les troupes des FDS sont accueil­lies quand elles libèrent un village.
Tous les civils sont emmenés dans des zones sécurisées jusqu’à la fin des com­bats. Leurs vil­lages sont alors passés au peigne fin par les spé­cial­istes du démi­nage avant que les habi­tants ne puisent réin­té­gr­er leurs foyers.

OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE »
RAQQA
Pen­dant que les com­bats se pour­suiv­ent autour de Tabqa, les FDS pour­suiv­ent aus­si leurs offen­sives pour pren­dre le con­trôle de tous les vil­lages près de Raqqa.
L’étau se resserre chaque jour davan­tage sur le Daesh.

https://www.youtube.com/watch?v=f2efSJ-0BZ8

Selon le rap­port du bureau du bureau de com­man­de­ment de l’opération « colère de l’Euphrate », un rap­port déjà daté de dimanche dernier auquel il con­vien­dra donc d’ajouter les nou­velles pris­es de cette semaine, les FDS avaient au cours de la troisième phase de l’opération « colère de l’Euphrate » repris 640 km car­rés de ter­res à daesh.
270 mem­bres de Daesh ont été tués lors de ces combats.
Ce lun­di, les FDS libéraient les vil­lages de Sal­ih al Xas­hab et d’Uwayic Odyan, à l’est de la ville de Sedia.
420 habi­tants de ces deux vil­lages avaient pu fuir vers des zones sécurisées grâce à l’action des FDS.
Mar­di matin, à l’ouest de Raqqa, le vil­lage de Sahel al Xas­hab subis­sait une attaque coor­don­née de Daesh depuis plusieurs axes. Les com­bat­tants des FDS ont défendu leurs posi­tions et à la fin de l’attaque, 4 corps de Daesh aban­don­nés ont été retrou­vés, bien qu’il y ait eu de très nom­breux morts du côté de l’organisation.

*

Toutes les régions libérées sont con­fiées à la ges­tion du con­seil civ­il de Raqqa, un con­seil qui a en charge la respon­s­abil­ité de l’administration, de la sécu­rité et de l’approvisionnement.
Lay­la Mostafa, la co-prési­dente de ce con­seil civ­il de Raqqa, a appelé la pop­u­la­tion à fournir tout le sou­tien néces­saire aux forces de libéra­tion et elle a égale­ment demandé la coopéra­tion de tous avec le con­seil civ­il pour for­mer, con­for­mé­ment à l’ambition du peu­ple, une société démocratique.

ROJAVA-SYRIE DU NORD
NOUVELLES AGRESSIONS DE SHADDADI À AFRIN

Les pop­u­la­tions libérées du nord de la Syrie et du Roja­va con­tin­u­ent de vivre sous la men­ace des attaques de la Turquie et de Daesh.
Cette semaine, le Daesh a ten­té de s’emparer du vil­lage d’Azawi, près de Shad­da­di, pen­dant que les forces turques et leurs alliés du con­seil nation­al syrien ont pour­suivi leurs attaques sur la région de Shehba.
Aza­wi, un petit vil­lage situé à 20 kilo­mètres au sud de Shad­da­di, a été vio­lem­ment attaqué par le Daesh ce lundi.
2 com­bat­tants des unités YPg ont suc­com­bé lors de l’attaque, lancée à 5 h du matin, mais après les com­bats, on a retrou­vé les corps de 45 mem­bres du Daesh.

*

De l’autre côté de la Syrie, à plus de 300 kilo­mètres à l’ouest de Shad­da­di, dans la région de She­h­ba, ce sont les forces armées turques et leurs sup­plétifs locaux qui ont agressé les vil­lages situés autour du bar­rage de Shehba.
Ce bar­rage avait été libéré du Daesh par les forces révo­lu­tion­naires du Jaysh al Thuwar, qui en con­ser­vent le con­trôle depuis le 19 octo­bre 2016.
Mais mer­cre­di, les mil­i­taires turcs et les ban­des armées qui les suiv­ent ont lancé une attaque sur le bar­rage et sur le vil­lage de Qoll Siruc, une attaque aux armes lourdes.

Le Jaysh al Thuwar a riposté et à la fin de la journée, il y avait 5 morts et une quar­an­taine de blessés du côté des agresseurs.
Ces attaques ont eu lieu le jour même où les autorités turques fai­saient savoir à la presse inter­na­tionale qu’elles met­taient un terme à leurs opéra­tions mil­i­taires dans le nord de la Syrie, avec l’opération nom­mée « boucli­er de l’Euphrate ». Le but de la Turquie, dans cette région occupée, est donc main­tenant de chang­er le nom des agresseurs et des occu­pants. Pour y par­venir, elle compter sur ses ban­des armées qu’elle met sur pied et qu’elle forme. L’une de ces ban­des armées, la brigade du Sul­tan Murat, a par ailleurs fait savoir dans un com­mu­niqué qu’elle avait procédé à l’évacuation de vil­lages kur­des de la région de She­h­ba pour y faire venir des com­bat­tants accom­pa­g­nés de leurs familles de la région d’Idlib. C’est donc de l’intérieur même des groupes organ­isés par la Turquie que provi­en­nent les preuves de net­toy­age eth­nique réal­isées dans les zones sous leur contrôle.

https://www.youtube.com/watch?v=KZDTQlTJ0gc

Du côté du can­ton d’Afrin, la men­ace d’une inter­ven­tion mil­i­taire de la Turquie est con­fir­mée par l’envoi mas­sif de ren­forts de blind­és turcs sur la frontière.

YPG-FDS
NOUVELLES RECRUES
La jeunesse des régions libérées man­i­feste son ent­hou­si­asme et son souhait de se mobilis­er pour la défense de leur pays.
Ils sont des cen­taines à rejoin­dre ain­si les unités YPG ou celles des FDS pour pro­téger leurs villes ou pour com­bat­tre les ban­des armées de Daesh et de la Turquie.

A Hasaké, 36 jeunes ont ter­miné ce lun­di leur cycle de for­ma­tion à l’académie mil­i­taire du Mar­tyr Xebat. Ils seront ver­sés dans les rangs des unités YPG.
A Alep, 40 jeunes ont rejoint mar­di les forces YPG après avoir ter­miné leur for­ma­tion à l’académie du mar­tyr Sadik. Ces 40 jeunes sont d’origine kurde, arabe, turk­mènes ou assyriaque.
A Raqqa, ils étaient 220 à rejoin­dre ven­dre­di les rangs des FDS après avoir ter­miné leur for­ma­tion mil­i­taire et poli­tique à l’académie du mar­tyr Faysal Abu Layla.

https://www.youtube.com/watch?v=WNyAacPkL5s

Et puis, il y a encore tous ces jeunes, orig­i­naires d’Europe ou des États-Unis, qui rejoignent les forces YPG.
Ain­si, Çek­dar Kawa, un étu­di­ant en médecine du Texas, qui s’est sen­ti inter­pelé quand il a appris le sort réservé aux femmes ézi­dies de Sen­gal. Pour ce jeune améri­cain, les YPg sont une chance pour élim­in­er le Daesh, quand ni Assad ni l’opposition ne sont capa­bles de gag­n­er la confiance.

SYRIE DU NORD-ROJAVA
NOUVELLES EN BREF

La vie suit son cours, mal­gré la guerre et mal­gré les men­aces, dans les régions libérées du nord de la Syrie. La tragédie vécue par les réfugiés se pour­suit, même si l’administration locale met tout en œuvre pour garan­tir l’avenir, notam­ment en ouvrant de nou­velles écoles.

camps refugiesSuite aux attaques de la Turquie et des dif­férentes ban­des armées que ce pays sou­tient dans le nord de la Syrie, les flux de réfugiés afflu­ent vers les zones sécurisées du can­ton d’Afrin et de Minbij.
Lun­di, ils étaient 1.050 à franchir les portes du can­ton d’Afrin, tous orig­i­naires des villes de Bab, de Jarablus et d’Azaz, entre les mains de la Turquie. Selah Hesawi, l’un de ces réfugiés, déplore les tor­tures infligées par les ban­des de l’Etat turc, qui les ont for­cés à quit­ter leur villages.
Le lende­main, ils étaient encore 650 à franchir les portes d’Afrin. La plu­part de ces réfugiés sont accueil­lis dans les deux camps de Robar et de She­h­ba, ain­si que dans dif­férents villages.
Dans les camps de réfugiés, on manque de tentes, de cou­ver­tures, de médica­ments et de nourriture.
Ain­si, dans le camp de Gire Sipi, un camp qui accueille énor­mé­ment de réfugiés en prove­nance de Tabqa et de Raqqa, 130.000 réfugiés ont quo­ti­di­en­nement besoin d’être sec­ou­rus, nour­ris et logés. L’Unicef a déjà don­né de nom­breuses tentes, mais 130 familles sont tou­jours sans abri.

https://www.youtube.com/watch?v=zqFqJ02jiFc

Une délé­ga­tion de l’Unicef s’est encore ren­due cette semaine dans le can­ton d’Afrin pour y envis­ager les besoins en matière de san­té et d’enseignement.
La délé­ga­tion a pu vis­iter les camps de réfugiés et les écoles.

*

L’enseignement est une des toutes pre­mières pri­or­ités des nou­velles admin­is­tra­tions autonomes. Dimanche dernier, le comité pour l’enseignement de Min­bij a vis­ité la ville d’Arima, une ville où les écoles aveint été fer­mées par le Daesh.
Deux écoles ont pu être réparées et 200 élèves ont été con­fiés à l’autorité de 6 professeurs ;

*

Enfin, sig­nalons qu’un forum se tient depuis aujourd’hui à Qamish­lo, un forum entière­ment con­sacré à la par­tic­i­pa­tion des femmes dans la mise en place de solu­tions au moyen orient.
Ce forum, organ­isé en 4 sémi­naires, trait­era de la sécu­rité des femmes, de leur statut, des effets de la guerre et des manières de com­bat­tre la men­tal­ité machiste.

UNITÉS HPG
RÉSISTANCE FACE À L’AGRESSION DES FORCES ARMÉES TURQUES

Les forces de la guéril­la du PKK, les unités HPG, mul­ti­plient les actions face au défer­lement de troupes turques des deux côtés de la fron­tière entre la Turquie et l’Irak.

https://www.youtube.com/watch?v=7G-wzZDY5PY

Same­di dernier, les héli­cop­tères des forces armées turques emme­naient des sol­dats sur le sol irakien, à hau­teur de Çarçela. Les unités HPg et YJA star, les com­bat­tantes du PKK, ont immé­di­ate­ment réa­gi, et ont endom­magé deux héli­cop­tères qui ont dû repar­tir, lais­sant 7 sol­dats turcs morts lors des combats.
A Semz­i­nan, les unités HPG ont attaqué un poste mil­i­taire lun­di, faisant 10 morts par­mi les sol­dats des forces d’occupation turques.
Mer­cre­di, une nou­velle attaque des forces de la guéril­la à Çukur­ka a eu lieu sur un poste mil­i­taire : il y a eu plusieurs morts, mais les unités de la guéril­la ne dis­posent pas de chiffres précis.
L’armée turque est donc inca­pable d’avancer ou de con­trôler les zones tenues par la guéril­la. Les avions et les artilleurs bom­bar­dent des zones totale­ment vides. Et pour­tant, les Forces armées turques dis­posent des tech­nolo­gies mil­i­taires les plus récentes.

Dernière­ment, elles ont util­isé pour ten­ter de repér­er les mou­ve­ments de la guéril­la des bal­lons d’enfants, dans lesquels étaient placés du matériel de détec­tion. Ces bal­lons à l’effigie de Dora l’exploratrice ont aus­si été neu­tral­isés par les unités HPG.

ESPIONNAGE
LE POUVOIR AKP SÉVIT AUSSI EN EUROPE

Les électeurs ayant la nation­al­ité turque et vivant en Europe peu­vent déjà vot­er pour le référen­dum qui se tien­dra le 16 avril en Turquie.
Cette cam­pagne élec­torale menée en Europe est à l’image de ce qui se passe en Turquie : Les respon­s­ables du pou­voir AKP mul­ti­plient les vio­lences, les ten­ta­tives d’intimidation et les manipulations.
Il y a d’abord cette affaire d’espionnage, une affaire qui fait grand bruit en suède, mais qui com­mence à s’étendre partout ailleurs en Europe, et notam­ment en Belgique.
La chaine radio sué­doise Ekot a dif­fusé des enreg­istrements du prési­dent de l’UETD pour la Suède, l’union des démoc­rates turcs en Europe, qui exposent les pra­tiques de chan­tage pour faire de sim­ples citoyens sué­dois des espi­ons à la sol­de de l’AKP.
Özer Eken, le prési­dent de l’UETD, s’entretient dans ces enreg­istrements avec un dénom­mé Murat, qui souhaite retourn­er en Turquie pour y vis­iter un mem­bre de sa famille qui est malade.
Et le prési­dent de l’UETD de se faire menaçant : « si tu aides l’Etat, dit-il, l’Etat t’aideras. Mon frère, ton nom est sur la liste des dis­si­dents de l’AKP. Ils veu­lent savoir tout ce qui se passe ici. Si tu ne four­nis pas d’information con­crète, tu es fini. » Et le prési­dent de men­ac­er Murat d’être arrêté avec son épouse s’ils retour­nent en Turquie, et que l’épouse soit même retenue en otage. Le prési­dent de l’UETD de Suède rap­pelle qu’il a le bras long : si Murat four­nit les infor­ma­tions, il pour­ra per­son­nelle­ment inter­venir auprès du pre­mier min­istre et du prési­dent de Turquie en sa faveur.

*

Les mis­sions d’espionnage menées depuis les ambas­sades de Turquie sont menées par des agents du MIT.
Dans les mosquées, les imams doivent, sys­té­ma­tique­ment, selon la chaine EKOT, envoy­er des listes de dis­si­dents en Turquie. Et bien sûr, s’il y a des sym­pa­thisants du PKK par­mi les fidèles, ils sont dénoncés.
Emrê Oguz a expliqué sur Ekot radio que doré­na­vant, les imams turcs de Suède doivent rassem­bler des ren­seigne­ments non plus seule­ment sur les sym­pa­thisants du PKK, comme avant, mais sur absol­u­ment tout le monde.
L’espionnage est puniss­able en Suède, jusqu’à 4 ans de prison. La min­istre sué­doise des affaires étrangères, Mar­got Wall­ström, a affir­mé que si l’Etat turc menait des activ­ités d’espionnage sur le sol sué­dois, il y aurait des con­séquences judi­ci­aires et politiques.

En Bel­gique, le jour­nal « Le Soir » s’est procuré une liste de doc­u­ments qui prou­vent l’implication des imams turcs de Bel­gique dans des activ­ités d’espionnage. Selon le quo­ti­di­en belge, les activ­ités d’espionnage toucheraient 38 pays, dont une moitié situés en Europe.

RÉFÉRENDUM DU 16 AVRIL
CAMPAGNE EUROPÉENNE DE L’AKP

En Europe, les électeurs qui ont la nation­al­ité turque peu­vent déjà aller vot­er pour le référen­dum du 16 avril. A Brux­elles, des ban­des armées menées par un proche d’Erdogan ten­tent de dis­suad­er les électeurs kur­des de se ren­dre dans l’isoloir.

Il s’appelle Mehmet Gargili. Armé d’un couteau, il a agressé trois kur­des qui se rendaient au con­sulat de Turquie à Brux­elles pour aller voter.
Mehmet Gargili est un mem­bre des Cœurs ottomans de Brux­elles. Il sert de garde au prési­dent turc et à ses min­istres lorsqu’ils sont de pas­sage à Brux­elles. Sur son site Face­book, il a posté des pho­tos de respon­s­ables d’institutions kur­des qu’il désigne comme des cibles.
Sitôt ses coups de couteau portés, il est ren­tré se réfugi­er à l’intérieur du consulat.

Suite à l’agression, de nom­breux kur­des sont venus en sou­tien devant les locaux du con­sulat. De véri­ta­bles émeutes ont alors été provo­quées par les sym­pa­thisants de l’AKP.

https://www.youtube.com/watch?v=b3RouCSgZ2k

Par­mi les vic­times du garde d’Erdogan, Dayike Sul­tan, 66 ans. Elle a expliqué depuis l’hôpital qu’elle s’était retrou­vée seule dans la rue du con­sulat au moment où son agresseur l’a saisie, battue puis frap­pée au couteau à la gorge et au bras. « Il est arrivé comme un mem­bre de Daesh, il voulait me décapiter au couteau ! »

La co-prési­dente du Nav-bel, Arife Soysüren, le cen­tre pour une société démoc­ra­tique de Bel­gique, avait pour­tant inter­pelé les respon­s­ables de la police belge et du con­sulat pour les aver­tir que des groupes d’hommes armés patrouil­laient dans les rues avoisi­nantes avec des couteaux et des revolvers.
Pour la co-prési­dente, les mem­bres de l’AKP cherchent la provo­ca­tion depuis le pre­mier jour du vote. Insultes, com­porte­ment agres­sif, arrachages de posters, et pour­tant , dit-elle, les jeunes Kur­des ont tou­jours gardé leur calme. N’ayant rien obtenu par la provo­ca­tion, les hommes de l’AKP ont agressé au couteau et à la barre de fer 3 per­son­nes kur­des. Aucune pré­cau­tion n’avait été prise, alors que ces ban­des armées restent en per­ma­nence devant les bâti­ments du consulat.

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A Stras­bourg, les respon­s­ables de l’AKP pré­par­ent les électeurs au référen­dum d’une façon moins agres­sive : les scènes bien con­nues en Turquie de dis­tri­b­u­tion d’aide aux futurs électeurs ont démar­ré à la mosquée Yunus Emrê, située juste à côté du bureau de vote.
Les col­is frap­pés du mot Evet –oui, ont été remis aux per­son­nes à la sor­tie de l’isoloir.
Les respon­s­ables du par­ti CHP d’abord, HDP ensuite, sont allés se plain­dre de ces pra­tiques au con­sul général de Turquie à Stras­bourg. Laconique­ment, le con­sul a fait savoir que comme les dis­tri­b­u­tions se fai­saient à l’extérieur du bâti­ment, il ne pou­vait rien faire.

ERDOGAN ET L’AKP
RÉACTIONS EN EUROPE

Les agres­sions ver­bales du chef de l’Etat turc faites aux dirigeants européens, les rap­ports cir­con­stan­ciés sur les vio­lences com­mis­es par le régime ou les men­aces proférées con­tre les citoyens européens sont autant de faits qui poussent la Turquie vers l’isolement le plus complet.

https://www.youtube.com/watch?v=QpVLysQ4hEU

Ils étaient des mil­liers devant les bâti­ments du par­lement fédéral suisse à Berne, dimanche dernier, à man­i­fester avec les par­tis poli­tiques social­istes et verts sous le slo­gan « unis sous le Non au régime d’Erdogan ».
Les respon­s­ables poli­tiques suiss­es, dont Lau­rence Fehlmann Rielle, ont dénon­cé les vio­la­tions des droits de l’homme com­mis­es en Turquie.

https://www.youtube.com/watch?v=8nuH0OM9qGc

En Alle­magne, la cheffe du groupe par­lemen­taire Die Linke, Sahra Wagenknecht, a pris la parole devant le par­lement pour com­menter les pro­pos d’Erdogan qui affir­mait que plus aucun européen ne pour­rait encore sor­tir en paix et en sécu­rité dans la rue.
Pour la députée Wagenknecht, ces pro­pos sont une inci­ta­tion au ter­ror­isme. Et Wagenknecht de dress­er le por­trait du prési­dent de Turquie comme du par­rain du terrorisme.

*

Michael Rubin, un pro­fesseur améri­cain, con­seiller auprès du Pen­tagone pour l’Iran et pour l’Irak, s’est entretenu avec l’agence ANF des prob­lé­ma­tiques liées au référen­dum du 16 avril.
Rubin souligne d’abord les soucis d’Erdogan avec l’enquête menée aux Usa sur la per­son­ne de Reza Zarrab, une enquête qui fera sor­tir ouverte­ment par la voie judi­caire ce que tous les ser­vices secrets du monde con­nais­sent déjà fort bien, à savoir la cor­rup­tion endémique du sys­tème Erdo­gan. Rap­pelons que Reza Zarrab était respon­s­able du blanchi­ment d’argent iranien à l’époque où ce pays était placé sous embar­go. Reza Zarrab est un proche d’Erdogan, et il a d’ailleurs offert 4,5 mil­lions de dol­lars à une organ­i­sa­tion de l’épouse du prési­dent, Emine Erdogan.

Et Michael Rubin de s’inquiéter aus­si du glisse­ment de la Turquie dans une péri­ode pro­longée de con­flit civ­il, si pas de guerre civile.
En ce qui con­cerne la crédi­bil­ité du prési­dent turc, le con­seiller du pen­tagone affirme qu’Erdogan est devenu la risée des dirigeants du monde. C’est le nou­veau Kadhafi.

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A Stras­bourg, le con­grès bisan­nuel du con­seil de l’Europe sur les admin­is­tra­tions  locales et régionales s’est achevé ce jeudi.
Le rap­port, accep­té par un vote de majorité, men­tionne les pra­tiques telles que l’arrestation des élus locaux, leur rem­place­ment par des cura­teurs et la fer­me­ture des ser­vices liés à l’enfance et aux femmes.
Le Con­seil de l’Europe recom­mande ain­si au com­mis­saire européen pour les droits de l’homme d’apporter une atten­tion spé­ciale au sort des co-bourgmestres empris­on­nés. Le rap­port enjoint aus­si la cour pour la préven­tion de la tor­ture, la CPT, d’enquêter sur les traite­ments inhu­mains et dégradants aux­quels sont soumis lkes élus en prison.
Lors de la ses­sion du con­seil de l’Europe, toutes les ten­ta­tives menées par la délé­ga­tion turque pour vider le rap­port de sub­stance ont été rejetés par un vote de la majorité.