“Chroniques de la révolution kurde”, est le journal télévisé présenté par Ronahi TV chaque dimanche. C’est un retour en textes et vidéos, sur la semaine écoulée. Voici celle du 27 mars au 1er avril 2017.
Il s’agit donc d’une émission d’informations régulière, en langue française, que vous retrouverez ici, chaque semaine, en partenariat avec Kedistan.
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Gros Titres
- OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • ENCERCLEMENT DE TABQA
- TABQA ET LES HABITANTS ?
- OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE » • RAQQA
- ROJAVA-SYRIE DU NORD • NOUVELLES AGRESSIONS DE SHADDADI À AFRIN
- YPG-FDS • NOUVELLES RECRUES
- SYRIE DU NORD-ROJAVA • NOUVELLES EN BREF
- UNITÉS HPG • RÉSISTANCE FACE À L’AGRESSION DES FORCES ARMÉES TURQUES
- ESPIONNAGE • LE POUVOIR AKP SÉVIT AUSSI EN EUROPE
- RÉFÉRENDUM DU 16 AVRIL • CAMPAGNE EUROPÉENNE DE L’AKP
- ERDOGAN ET L’AKP • RÉACTIONS EN EUROPE
OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE »
ENCERCLEMENT DE TABQA
Les forces démocratiques syriennes ont lancé ce 21 mars une offensive pour reprendre la ville de Tabqa et son barrage. La ville de Tabqa est déjà encerclée et la route qui relie Raqqa à l’ouest de la Syrie est dorénavant sous le contrôle des forces démocratiques syriennes.
Avec le soutien des forces de la coalition internationale, les FDS ont débarqué par hélicoptères et avec des embarcations spéciales pour le transport de matériel et de troupes sur la rive sud du lac Assad, formé par le barrage de Tabqa.
Après avoir libéré une série de villages à l’ouest de la ville, les FDS ont mis la main sur l’aéroport de la ville. En 10 journées d’opérations militaires, ce sont pas moins de 146 kilomètres carrés et 13 villages qui ont été libérés de l’emprise Daesh.
Mais Tabqa, c’est surtout son barrage : 4500 mètres de long, 60 mètres de haut. Et une capacité de plus de 800 mégawatts, suffisante pour alimenter en électricité toutes les villes du nord de la Syrie et également permettre l’irrigation des terres avoisinantes.
A l’heure actuelle, les FDS ont repris une première partie du barrage, et les frappes des avions de la coalition ont permis de neutraliser la salles des commandes et les vannes de sortie d’eau, afin d’éviter que le Daesh ne puisse plus inonder sous plusieurs millions de mètres cubes d’eau la ville de Raqqa lorsqu’elle sera libérée.
Mais ces frappes n’ont eu aucune portée sur la stabilité de l’ouvrage, comme l’a confirmé le commandant des FDS, le général Talal Ali Silo ainsi qu’un ingénieur français, Ludovic Leroy.
D’autres équipes d’ingénieurs et des responsables du croissant rouge syrien ont également visité le barrage mercredi, mais ils ont du se mettre à l’abri suite à de nouvelles attaques du Daesh.
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Tabqa, c’est aussi la route du sud de l’Euphrate, une route qui permettait à Raqqa de recevoir des renforts et de l’approvisionnement depuis l’ouest de la Syrie, jusqu’à Alep.
C’est donc toute la ligne logistique de Daesh qui est maintenant rompue. Cette prise de la route aura des conséquences tant sur le Daesh que sur les différentes bandes du conseil national syrien qui se trouvent à l’autre extrémité de la route. Le contrôle de Tabqa inflige aussi une déconvenue majeure à la Turquie qui perd sa dernière ligne de contact avec Daesh.
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Après la prise de l’aéroport de Tabqa dimanche soir, le Daesh a tenté une attaque en force pour reprendre le contrôle des pistes dans la journée de mardi. De nombreux membres de Daesh ont été tués lors des combats.
Lors des combats, l’un des principaux responsables locaux de Daesh, l’émir Abu Omar al Alemany, d’origine allemande, a été tué.
A l’heure actuelle, les combats pour reprendre totalement la ville et le barrage se poursuivent.
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TABQA
ET LES HABITANTS ?
La sécurité des habitants de la ville de Tabqa et des villages environnants est la première priorité des forces démocratiques syriennes. Avant de lancer un assaut, des corridors d’évacuation de la zone de combats sont mis en place.
Dans les villages libérés autour de Tabqa, la vie des habitants était étroitement contrôlée par la police de la sharia et par les tribunaux de Daesh.
Décapitations publiques, tortures, lapidations et exécutions ont marqué le quotidien de ces villes et villages occupés par Daesh. Une police spéciale composée de veuves de membres tués de Daesh s’occupait de la surveillance des niqabs des femmes, qui devaient être entièrement recouvertes, sous peine d’être sévèrement punies. Ces mêmes policières de l’unité Al-Hansa s’occupaient personnellement des tortures infligées aux femmes.
https://www.youtube.com/watch?v=SMch96bQWbg
C’est donc avec beaucoup de soulagement et d’émotions que les troupes des FDS sont accueillies quand elles libèrent un village.
Tous les civils sont emmenés dans des zones sécurisées jusqu’à la fin des combats. Leurs villages sont alors passés au peigne fin par les spécialistes du déminage avant que les habitants ne puisent réintégrer leurs foyers.
OPÉRATION « COLÈRE DE L’EUPHRATE »
RAQQA
Pendant que les combats se poursuivent autour de Tabqa, les FDS poursuivent aussi leurs offensives pour prendre le contrôle de tous les villages près de Raqqa.
L’étau se resserre chaque jour davantage sur le Daesh.
https://www.youtube.com/watch?v=f2efSJ-0BZ8
Selon le rapport du bureau du bureau de commandement de l’opération « colère de l’Euphrate », un rapport déjà daté de dimanche dernier auquel il conviendra donc d’ajouter les nouvelles prises de cette semaine, les FDS avaient au cours de la troisième phase de l’opération « colère de l’Euphrate » repris 640 km carrés de terres à daesh.
270 membres de Daesh ont été tués lors de ces combats.
Ce lundi, les FDS libéraient les villages de Salih al Xashab et d’Uwayic Odyan, à l’est de la ville de Sedia.
420 habitants de ces deux villages avaient pu fuir vers des zones sécurisées grâce à l’action des FDS.
Mardi matin, à l’ouest de Raqqa, le village de Sahel al Xashab subissait une attaque coordonnée de Daesh depuis plusieurs axes. Les combattants des FDS ont défendu leurs positions et à la fin de l’attaque, 4 corps de Daesh abandonnés ont été retrouvés, bien qu’il y ait eu de très nombreux morts du côté de l’organisation.
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Toutes les régions libérées sont confiées à la gestion du conseil civil de Raqqa, un conseil qui a en charge la responsabilité de l’administration, de la sécurité et de l’approvisionnement.
Layla Mostafa, la co-présidente de ce conseil civil de Raqqa, a appelé la population à fournir tout le soutien nécessaire aux forces de libération et elle a également demandé la coopération de tous avec le conseil civil pour former, conformément à l’ambition du peuple, une société démocratique.
ROJAVA-SYRIE DU NORD
NOUVELLES AGRESSIONS DE SHADDADI À AFRIN
Les populations libérées du nord de la Syrie et du Rojava continuent de vivre sous la menace des attaques de la Turquie et de Daesh.
Cette semaine, le Daesh a tenté de s’emparer du village d’Azawi, près de Shaddadi, pendant que les forces turques et leurs alliés du conseil national syrien ont poursuivi leurs attaques sur la région de Shehba.
Azawi, un petit village situé à 20 kilomètres au sud de Shaddadi, a été violemment attaqué par le Daesh ce lundi.
2 combattants des unités YPg ont succombé lors de l’attaque, lancée à 5 h du matin, mais après les combats, on a retrouvé les corps de 45 membres du Daesh.
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De l’autre côté de la Syrie, à plus de 300 kilomètres à l’ouest de Shaddadi, dans la région de Shehba, ce sont les forces armées turques et leurs supplétifs locaux qui ont agressé les villages situés autour du barrage de Shehba.
Ce barrage avait été libéré du Daesh par les forces révolutionnaires du Jaysh al Thuwar, qui en conservent le contrôle depuis le 19 octobre 2016.
Mais mercredi, les militaires turcs et les bandes armées qui les suivent ont lancé une attaque sur le barrage et sur le village de Qoll Siruc, une attaque aux armes lourdes.
Le Jaysh al Thuwar a riposté et à la fin de la journée, il y avait 5 morts et une quarantaine de blessés du côté des agresseurs.
Ces attaques ont eu lieu le jour même où les autorités turques faisaient savoir à la presse internationale qu’elles mettaient un terme à leurs opérations militaires dans le nord de la Syrie, avec l’opération nommée « bouclier de l’Euphrate ». Le but de la Turquie, dans cette région occupée, est donc maintenant de changer le nom des agresseurs et des occupants. Pour y parvenir, elle compter sur ses bandes armées qu’elle met sur pied et qu’elle forme. L’une de ces bandes armées, la brigade du Sultan Murat, a par ailleurs fait savoir dans un communiqué qu’elle avait procédé à l’évacuation de villages kurdes de la région de Shehba pour y faire venir des combattants accompagnés de leurs familles de la région d’Idlib. C’est donc de l’intérieur même des groupes organisés par la Turquie que proviennent les preuves de nettoyage ethnique réalisées dans les zones sous leur contrôle.
https://www.youtube.com/watch?v=KZDTQlTJ0gc
Du côté du canton d’Afrin, la menace d’une intervention militaire de la Turquie est confirmée par l’envoi massif de renforts de blindés turcs sur la frontière.
YPG-FDS
NOUVELLES RECRUES
La jeunesse des régions libérées manifeste son enthousiasme et son souhait de se mobiliser pour la défense de leur pays.
Ils sont des centaines à rejoindre ainsi les unités YPG ou celles des FDS pour protéger leurs villes ou pour combattre les bandes armées de Daesh et de la Turquie.
A Hasaké, 36 jeunes ont terminé ce lundi leur cycle de formation à l’académie militaire du Martyr Xebat. Ils seront versés dans les rangs des unités YPG.
A Alep, 40 jeunes ont rejoint mardi les forces YPG après avoir terminé leur formation à l’académie du martyr Sadik. Ces 40 jeunes sont d’origine kurde, arabe, turkmènes ou assyriaque.
A Raqqa, ils étaient 220 à rejoindre vendredi les rangs des FDS après avoir terminé leur formation militaire et politique à l’académie du martyr Faysal Abu Layla.
https://www.youtube.com/watch?v=WNyAacPkL5s
Et puis, il y a encore tous ces jeunes, originaires d’Europe ou des États-Unis, qui rejoignent les forces YPG.
Ainsi, Çekdar Kawa, un étudiant en médecine du Texas, qui s’est senti interpelé quand il a appris le sort réservé aux femmes ézidies de Sengal. Pour ce jeune américain, les YPg sont une chance pour éliminer le Daesh, quand ni Assad ni l’opposition ne sont capables de gagner la confiance.
SYRIE DU NORD-ROJAVA
NOUVELLES EN BREF
La vie suit son cours, malgré la guerre et malgré les menaces, dans les régions libérées du nord de la Syrie. La tragédie vécue par les réfugiés se poursuit, même si l’administration locale met tout en œuvre pour garantir l’avenir, notamment en ouvrant de nouvelles écoles.
Suite aux attaques de la Turquie et des différentes bandes armées que ce pays soutient dans le nord de la Syrie, les flux de réfugiés affluent vers les zones sécurisées du canton d’Afrin et de Minbij.
Lundi, ils étaient 1.050 à franchir les portes du canton d’Afrin, tous originaires des villes de Bab, de Jarablus et d’Azaz, entre les mains de la Turquie. Selah Hesawi, l’un de ces réfugiés, déplore les tortures infligées par les bandes de l’Etat turc, qui les ont forcés à quitter leur villages.
Le lendemain, ils étaient encore 650 à franchir les portes d’Afrin. La plupart de ces réfugiés sont accueillis dans les deux camps de Robar et de Shehba, ainsi que dans différents villages.
Dans les camps de réfugiés, on manque de tentes, de couvertures, de médicaments et de nourriture.
Ainsi, dans le camp de Gire Sipi, un camp qui accueille énormément de réfugiés en provenance de Tabqa et de Raqqa, 130.000 réfugiés ont quotidiennement besoin d’être secourus, nourris et logés. L’Unicef a déjà donné de nombreuses tentes, mais 130 familles sont toujours sans abri.
https://www.youtube.com/watch?v=zqFqJ02jiFc
Une délégation de l’Unicef s’est encore rendue cette semaine dans le canton d’Afrin pour y envisager les besoins en matière de santé et d’enseignement.
La délégation a pu visiter les camps de réfugiés et les écoles.
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L’enseignement est une des toutes premières priorités des nouvelles administrations autonomes. Dimanche dernier, le comité pour l’enseignement de Minbij a visité la ville d’Arima, une ville où les écoles aveint été fermées par le Daesh.
Deux écoles ont pu être réparées et 200 élèves ont été confiés à l’autorité de 6 professeurs ;
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Enfin, signalons qu’un forum se tient depuis aujourd’hui à Qamishlo, un forum entièrement consacré à la participation des femmes dans la mise en place de solutions au moyen orient.
Ce forum, organisé en 4 séminaires, traitera de la sécurité des femmes, de leur statut, des effets de la guerre et des manières de combattre la mentalité machiste.
UNITÉS HPG
RÉSISTANCE FACE À L’AGRESSION DES FORCES ARMÉES TURQUES
Les forces de la guérilla du PKK, les unités HPG, multiplient les actions face au déferlement de troupes turques des deux côtés de la frontière entre la Turquie et l’Irak.
https://www.youtube.com/watch?v=7G-wzZDY5PY
Samedi dernier, les hélicoptères des forces armées turques emmenaient des soldats sur le sol irakien, à hauteur de Çarçela. Les unités HPg et YJA star, les combattantes du PKK, ont immédiatement réagi, et ont endommagé deux hélicoptères qui ont dû repartir, laissant 7 soldats turcs morts lors des combats.
A Semzinan, les unités HPG ont attaqué un poste militaire lundi, faisant 10 morts parmi les soldats des forces d’occupation turques.
Mercredi, une nouvelle attaque des forces de la guérilla à Çukurka a eu lieu sur un poste militaire : il y a eu plusieurs morts, mais les unités de la guérilla ne disposent pas de chiffres précis.
L’armée turque est donc incapable d’avancer ou de contrôler les zones tenues par la guérilla. Les avions et les artilleurs bombardent des zones totalement vides. Et pourtant, les Forces armées turques disposent des technologies militaires les plus récentes.
Dernièrement, elles ont utilisé pour tenter de repérer les mouvements de la guérilla des ballons d’enfants, dans lesquels étaient placés du matériel de détection. Ces ballons à l’effigie de Dora l’exploratrice ont aussi été neutralisés par les unités HPG.
ESPIONNAGE
LE POUVOIR AKP SÉVIT AUSSI EN EUROPE
Les électeurs ayant la nationalité turque et vivant en Europe peuvent déjà voter pour le référendum qui se tiendra le 16 avril en Turquie.
Cette campagne électorale menée en Europe est à l’image de ce qui se passe en Turquie : Les responsables du pouvoir AKP multiplient les violences, les tentatives d’intimidation et les manipulations.
Il y a d’abord cette affaire d’espionnage, une affaire qui fait grand bruit en suède, mais qui commence à s’étendre partout ailleurs en Europe, et notamment en Belgique.
La chaine radio suédoise Ekot a diffusé des enregistrements du président de l’UETD pour la Suède, l’union des démocrates turcs en Europe, qui exposent les pratiques de chantage pour faire de simples citoyens suédois des espions à la solde de l’AKP.
Özer Eken, le président de l’UETD, s’entretient dans ces enregistrements avec un dénommé Murat, qui souhaite retourner en Turquie pour y visiter un membre de sa famille qui est malade.
Et le président de l’UETD de se faire menaçant : « si tu aides l’Etat, dit-il, l’Etat t’aideras. Mon frère, ton nom est sur la liste des dissidents de l’AKP. Ils veulent savoir tout ce qui se passe ici. Si tu ne fournis pas d’information concrète, tu es fini. » Et le président de menacer Murat d’être arrêté avec son épouse s’ils retournent en Turquie, et que l’épouse soit même retenue en otage. Le président de l’UETD de Suède rappelle qu’il a le bras long : si Murat fournit les informations, il pourra personnellement intervenir auprès du premier ministre et du président de Turquie en sa faveur.
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Les missions d’espionnage menées depuis les ambassades de Turquie sont menées par des agents du MIT.
Dans les mosquées, les imams doivent, systématiquement, selon la chaine EKOT, envoyer des listes de dissidents en Turquie. Et bien sûr, s’il y a des sympathisants du PKK parmi les fidèles, ils sont dénoncés.
Emrê Oguz a expliqué sur Ekot radio que dorénavant, les imams turcs de Suède doivent rassembler des renseignements non plus seulement sur les sympathisants du PKK, comme avant, mais sur absolument tout le monde.
L’espionnage est punissable en Suède, jusqu’à 4 ans de prison. La ministre suédoise des affaires étrangères, Margot Wallström, a affirmé que si l’Etat turc menait des activités d’espionnage sur le sol suédois, il y aurait des conséquences judiciaires et politiques.
En Belgique, le journal « Le Soir » s’est procuré une liste de documents qui prouvent l’implication des imams turcs de Belgique dans des activités d’espionnage. Selon le quotidien belge, les activités d’espionnage toucheraient 38 pays, dont une moitié situés en Europe.
RÉFÉRENDUM DU 16 AVRIL
CAMPAGNE EUROPÉENNE DE L’AKP
En Europe, les électeurs qui ont la nationalité turque peuvent déjà aller voter pour le référendum du 16 avril. A Bruxelles, des bandes armées menées par un proche d’Erdogan tentent de dissuader les électeurs kurdes de se rendre dans l’isoloir.
Il s’appelle Mehmet Gargili. Armé d’un couteau, il a agressé trois kurdes qui se rendaient au consulat de Turquie à Bruxelles pour aller voter.
Mehmet Gargili est un membre des Cœurs ottomans de Bruxelles. Il sert de garde au président turc et à ses ministres lorsqu’ils sont de passage à Bruxelles. Sur son site Facebook, il a posté des photos de responsables d’institutions kurdes qu’il désigne comme des cibles.
Sitôt ses coups de couteau portés, il est rentré se réfugier à l’intérieur du consulat.
Suite à l’agression, de nombreux kurdes sont venus en soutien devant les locaux du consulat. De véritables émeutes ont alors été provoquées par les sympathisants de l’AKP.
https://www.youtube.com/watch?v=b3RouCSgZ2k
Parmi les victimes du garde d’Erdogan, Dayike Sultan, 66 ans. Elle a expliqué depuis l’hôpital qu’elle s’était retrouvée seule dans la rue du consulat au moment où son agresseur l’a saisie, battue puis frappée au couteau à la gorge et au bras. « Il est arrivé comme un membre de Daesh, il voulait me décapiter au couteau ! »
La co-présidente du Nav-bel, Arife Soysüren, le centre pour une société démocratique de Belgique, avait pourtant interpelé les responsables de la police belge et du consulat pour les avertir que des groupes d’hommes armés patrouillaient dans les rues avoisinantes avec des couteaux et des revolvers.
Pour la co-présidente, les membres de l’AKP cherchent la provocation depuis le premier jour du vote. Insultes, comportement agressif, arrachages de posters, et pourtant , dit-elle, les jeunes Kurdes ont toujours gardé leur calme. N’ayant rien obtenu par la provocation, les hommes de l’AKP ont agressé au couteau et à la barre de fer 3 personnes kurdes. Aucune précaution n’avait été prise, alors que ces bandes armées restent en permanence devant les bâtiments du consulat.
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A Strasbourg, les responsables de l’AKP préparent les électeurs au référendum d’une façon moins agressive : les scènes bien connues en Turquie de distribution d’aide aux futurs électeurs ont démarré à la mosquée Yunus Emrê, située juste à côté du bureau de vote.
Les colis frappés du mot Evet –oui, ont été remis aux personnes à la sortie de l’isoloir.
Les responsables du parti CHP d’abord, HDP ensuite, sont allés se plaindre de ces pratiques au consul général de Turquie à Strasbourg. Laconiquement, le consul a fait savoir que comme les distributions se faisaient à l’extérieur du bâtiment, il ne pouvait rien faire.
ERDOGAN ET L’AKP
RÉACTIONS EN EUROPE
Les agressions verbales du chef de l’Etat turc faites aux dirigeants européens, les rapports circonstanciés sur les violences commises par le régime ou les menaces proférées contre les citoyens européens sont autant de faits qui poussent la Turquie vers l’isolement le plus complet.
https://www.youtube.com/watch?v=QpVLysQ4hEU
Ils étaient des milliers devant les bâtiments du parlement fédéral suisse à Berne, dimanche dernier, à manifester avec les partis politiques socialistes et verts sous le slogan « unis sous le Non au régime d’Erdogan ».
Les responsables politiques suisses, dont Laurence Fehlmann Rielle, ont dénoncé les violations des droits de l’homme commises en Turquie.
https://www.youtube.com/watch?v=8nuH0OM9qGc
En Allemagne, la cheffe du groupe parlementaire Die Linke, Sahra Wagenknecht, a pris la parole devant le parlement pour commenter les propos d’Erdogan qui affirmait que plus aucun européen ne pourrait encore sortir en paix et en sécurité dans la rue.
Pour la députée Wagenknecht, ces propos sont une incitation au terrorisme. Et Wagenknecht de dresser le portrait du président de Turquie comme du parrain du terrorisme.
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Michael Rubin, un professeur américain, conseiller auprès du Pentagone pour l’Iran et pour l’Irak, s’est entretenu avec l’agence ANF des problématiques liées au référendum du 16 avril.
Rubin souligne d’abord les soucis d’Erdogan avec l’enquête menée aux Usa sur la personne de Reza Zarrab, une enquête qui fera sortir ouvertement par la voie judicaire ce que tous les services secrets du monde connaissent déjà fort bien, à savoir la corruption endémique du système Erdogan. Rappelons que Reza Zarrab était responsable du blanchiment d’argent iranien à l’époque où ce pays était placé sous embargo. Reza Zarrab est un proche d’Erdogan, et il a d’ailleurs offert 4,5 millions de dollars à une organisation de l’épouse du président, Emine Erdogan.
Et Michael Rubin de s’inquiéter aussi du glissement de la Turquie dans une période prolongée de conflit civil, si pas de guerre civile.
En ce qui concerne la crédibilité du président turc, le conseiller du pentagone affirme qu’Erdogan est devenu la risée des dirigeants du monde. C’est le nouveau Kadhafi.
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A Strasbourg, le congrès bisannuel du conseil de l’Europe sur les administrations locales et régionales s’est achevé ce jeudi.
Le rapport, accepté par un vote de majorité, mentionne les pratiques telles que l’arrestation des élus locaux, leur remplacement par des curateurs et la fermeture des services liés à l’enfance et aux femmes.
Le Conseil de l’Europe recommande ainsi au commissaire européen pour les droits de l’homme d’apporter une attention spéciale au sort des co-bourgmestres emprisonnés. Le rapport enjoint aussi la cour pour la prévention de la torture, la CPT, d’enquêter sur les traitements inhumains et dégradants auxquels sont soumis lkes élus en prison.
Lors de la session du conseil de l’Europe, toutes les tentatives menées par la délégation turque pour vider le rapport de substance ont été rejetés par un vote de la majorité.