Cer­tainEs d’en­tre nous étant mem­bres de ce syn­di­cat pro­fes­sion­nel de jour­nal­istes, nous repro­duisons ici deux des motions “inter­na­tionales” votées lors du dernier con­grès début mars 2017.

L’une générale, la deux­ième qui nous intéresse plus spé­ci­fique­ment, sur la Turquie.


Pour un véri­ta­ble traite­ment des infor­ma­tions internationales

La xéno­pho­bie s’est invitée dans la cam­pagne prési­den­tielle ; le réfugié serait la cause de tous les prob­lèmes des sociétés occi­den­tales : chô­mage, insécu­rité, crise économique, etc.
Dans le dis­cours de trop nom­breux can­di­dats à la prési­dence de la République, le réfugié est util­isé pour attis­er les peurs, notam­ment celles des citoyens les plus faibles, pre­mières vic­times des poli­tiques anti­so­ciales des gou­verne­ments suc­ces­sifs depuis de trop nom­breuses années, les lais­sés-pour-compte des oli­gop­o­les et du CAC 40.
Dans le développe­ment de ce cli­mat délétère, les médias ont une respon­s­abil­ité particulière.
Alors que les échanges entre Etats, régions, groupes multi­na­tionaux s’intensifient, les grands médias ont, eux, restreint leurs « fron­tières », en réduisant la cou­ver­ture des infor­ma­tions inter­na­tionales, en dimin­u­ant le nom­bre d’envoyés spé­ci­aux per­ma­nents à l’étranger (ou en les sup­p­ri­mant). Les infor­ma­tions inter­na­tionales sont trop sou­vent traitées à l’occasion de cat­a­stro­phes naturelles, de boule­verse­ments poli­tiques de pre­mière impor­tance, igno­rant des faits haute­ment sig­ni­fi­cat­ifs de l’état d’un monde dans lequel les pays en développe­ment sont vic­times des poli­tiques d’accaparement de leurs richess­es par les grandes puis­sances, des poli­tiques d’exploitation de leur main d’oeuvre à bas coût, etc.
Les poli­tiques de notre monde jet­tent sur les mers d’énormes pop­u­la­tions à la recherche du min­i­mum vital pour un être humain, en fuyant les guer­res, le chô­mage endémique, la famine et les per­sé­cu­tions ou tous les maux à la fois.
Si le SNJ-CGT revendique le max­i­mum de lib­erté dans l’exercice de la pro­fes­sion, son con­grès appelle chaque rédaction :
— à organ­is­er des débats sur le traite­ment de l’information internationale,
— à revendi­quer une juste place pour la poli­tique inter­na­tionale dans tous les médias,
— à exiger un nom­bre suff­isant de jour­nal­istes pro­fes­sion­nels à l’étranger et les moyens qui leur sont néces­saires pour un traite­ment à la hau­teur des enjeux planétaires.

Montreuil, le 08/03/2017

 

journalistesPour la libéra­tion des 150 jour­nal­istes empris­on­nés et pour la lib­erté d’expression en Turquie

Il y a urgence.
Il y a une urgence absolue à se mobilis­er dès main­tenant avec les syn­di­cats de jour­nal­istes, les con­fédéra­tions syn­di­cales, les ONG en France et en Europe afin de faire pres­sion sur les 27 gou­verne­ments de l’UE, sur la Com­mis­sion, le par­lement européen pour faire libér­er les 150 jour­nal­istes turcs et kur­des en prison.
Com­bi­en de temps encore Brux­elles et les 27 cap­i­tales de l’UE vont fer­mer les yeux sur ce qui se trame con­tre la lib­erté de la presse depuis l’instauration de l’état d’urgence en Turquie suite au coup d’Etat de juil­let dernier ?
Aujourd’hui, la Turquie d’Erdogan est la plus grande prison de jour­nal­istes au monde !
C’EST INTOLERABLE. NE LAISSONS PAS FAIRE PLUS LONGTEMPS !
Car la Turquie du gou­verne­ment de l’AKP :
— Ce sont 150 jour­nal­istes embastillés.
— Ce sont 150 médias fer­més. Bon nom­bre d’autres étant placés sous le con­trôle du pouvoir.
— Ce sont encore des mil­liers de jour­nal­istes privés de leurs cartes de presse, et pour beau­coup sans emploi.
— Ce sont aus­si des jour­nal­istes pour­chas­sés par la jus­tice et déférés devant les tri­bunaux accusés de terrorisme.
— Ce sont égale­ment des con­frères oblig­és de fuir leur pays comme Can Dündar, ex rédac­teur en chef du quo­ti­di­en d’opposition Cumhuriyet, men­acé d’emprisonnement pour avoir fait son méti­er : celui d’informer.
Les quelques timides répro­ba­tions des chan­cel­leries ou de Brux­elles ne fer­ont pas pli­er Ankara. Quels marchandages, quels deals font donc obsta­cle à une ferme et unanime con­damna­tion d’une poli­tique con­traire aux principes du Con­seil de l’Europe sur la lib­erté de la presse dont pour­tant la Turquie est membre.
C’est pourquoi nous dis­ons aux syn­di­cats de jour­nal­istes, aux con­fédéra­tions, aux ONG, aux intel­lectuels de faire acte de sol­i­dar­ité. D’être un aigu­il­lon pour la lib­erté d’expression, d’être le porte-parole de ceux qui, Turcs ou Kur­des, sont bâil­lon­nés dans leurs pris­ons et empêchés de dénon­cer à haute voix les agisse­ments du pou­voir con­tre non seule­ment les jour­nal­istes, mais aus­si les chercheurs, les enseignants, les intel­lectuels, les syn­di­cal­istes, les fonc­tion­naires, les mil­i­tants d’ONG, etc.
Agis­sons URGEMMENT avant le référen­dum du 16 avril qui, s’il est adop­té, don­nerait les pleins pou­voirs à l’actuel chef de l’Etat.
Organ­isons une péti­tion mas­sive en France et dans toute l’Europe pour apporter notre sol­i­dar­ité à nos con­frères en Turquie et pour exiger et obtenir :
— La libéra­tion de tous les jour­nal­istes emprisonnés.
— La réou­ver­ture des médias fermés.
— Le respect des principes du Con­seil de l’Europe sur le plu­ral­isme et la lib­erté d’expression.
— La sus­pen­sion de l’Etat d’urgence et des lois anti ter­ror­istes, le respect des jurispru­dences en la matière de la Cour européenne des droits de l’Homme.

Montreuil, le 8 mars 2017
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