Voici les “chroniques de la révo­lu­tion kurde“, présen­tées par Ron­ahi TV, pour la semaine du 30 octo­bre au 5 novem­bre. C’est une émis­sion régulière en langue française, que vous trou­verez aus­si ici chaque semaine.

Vidéo et texte en français

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TURQUIE
COUP D’ETAT- SCÈNE

Toute cette semaine a été mar­quée par une ten­sion crois­sante dans le Kur­dis­tan du nord. Après les arresta­tions des deux co-bourgmestres de la ville de Amed qui ont été rem­placés par un cura­teur, ce ven­dre­di, c’était le tour des deux co-prési­dents du par­ti HDP. Avec neuf autres députés, ils ont égale­ment été envoyés en prison.

Le pou­voir AKP a donc pris la déci­sion d’envoyer Gul­tan Kişanak et Firat Anli, les deux co-bourgmestres élus de la ville d’Amed (Diyarbakir) en prison. Ayla Akat Ata, la porte-parole du KJA, le con­grès des Femmes Libres, a égale­ment été envoyée en prison.

Immé­di­ate­ment, les élus ont été rem­placés par un cura­teur, un gou­verneur de dis­trict d’Ankara. Cet envoyé du pou­voir cen­tral, Cumali Atti­la, a pris ses fonc­tions dès mercredi.

Red­outant la colère de la pop­u­la­tion, le cura­teur a fait son entrée dans les bureaux des élus empris­on­nés en étant encadré par un impor­tant dis­posi­tif policier.
Les mem­bres du con­seil com­mu­nal qui s’étaient réu­nis dans un sit-in de protes­ta­tion dans la grande salle du con­seil, ont été évac­ués de force avant l’arrivée du curateur.

Des cen­taines de policiers ont encer­clés les bâti­ments com­mu­naux. Le cen­tre poli­tique et démoc­ra­tique de la ville d’Amed s’est ain­si trans­for­mé en une vaste caserne mil­i­taire. Des snipers ont même été déployés sur les toits.

Toutes les rues proches des bâti­ments munic­i­paux ont été fer­mées à la cir­cu­la­tion, provo­quant d’énormes embouteil­lages dans la ville.

La pre­mière mesure du cura­teur a été de fer­mer le site inter­net de la com­mune d’Amed. Toutes les ser­rures du bâti­ment ont ensuite été cassées par les policiers et rem­placées par de nouvelles.

Enfin, sym­bol­ique­ment, l’homme qui incar­ne l’usurpation de la volon­té pop­u­laire et du choix des urnes a fait rem­plac­er toutes les cartes d’accès des employés, des cartes qui étaient con­tre­signés par les deux co-bourgmestres empris­on­nés, par de nouvelles.

TURQUIE
COUP D’ÉTAT-SCÈNE

Ven­dre­di, une autre opéra­tion judi­ci­aire et poli­cière d’envergure a frap­pé la tête du par­ti HDP. Les deux co-prési­dents, Sela­hat­tin Demir­taş et Figen Yük­sekdag ont été arrêtés, ain­si que 9 autres députés de la grande assem­blée de Turquie.

Dans la nuit de jeu­di à ven­dre­di, une série de coups de filet des autorités turques ont mené à l’arrestation des deux co-prési­dents du par­ti HDP ain­si que de neuf autres députés.

Dans la cap­i­tale turque, à Ankara, les bureaux du par­ti ont été entourés par un impor­tant dis­posi­tif policier.

Le prési­dent du groupe HDP à la cham­bre, Idris Baluken, y a été arrêté après avoir été frap­pé. D’autres per­son­nes ont égale­ment été frap­pées par les policiers, notam­ment Aysel Tugluk, vice-prési­dent du par­ti, et Alişan Şahin, co-prési­dent de l’association des avo­cats libertaires.

A Istan­bul, à Sir­nak, à Van, les arresta­tions d’élus se sont pour­suiv­ies toute la nuit.

Par­mi les élus empris­on­nés, il y a donc Idris Baluken, mais aus­si Nursel Aydo­gan, Gülser Yildirim, Fer­hat Encü, Ley­la Bir­lik, Sel­ma Irmak et Abdul­lah Zeydan.
D’autres élus ont été arrêtés, puis relâchés à con­di­tion d’être soumis à un con­trôle judi­caire. Par­mi ces élus, il y a Sir­ri Sureyya Onder, Imam Taşçer et Zeya Pir.

Devant le tri­bunal de Diyarbakir, les forces de police ont ten­té d’empêcher les avo­cats de Figen Yük­sekdag et de Sela­hat­tin Demir­tas de ren­con­tr­er leurs clients. Les avo­cats ont égale­ment essuyé des coups des forces de police présentes autour du tribunal.

Toutes ces arresta­tions se sont faites dans un cli­mat de vio­lence. La députée Ley­la Bir­lik a été frap­pée lors de sa déten­tion pen­dant la nuit.

Mais der­rière toutes ces fig­ures majeures de la vie poli­tique du Kur­dis­tan du nord, il y a encore eu des dizaines d’autres arresta­tions cette semaine dans les milieux politiques.

A Van, dans le dis­trict de Çaldiran, la co-bourgmestre Suna Abatay a été arrêtée mardi.

Le même jour, une trentaine de per­son­nes étaient arrêtées à Mardin, par­mi lesquelles des admin­is­tra­teurs du par­ti DBP.

A Elazig, une rafle poli­cière a per­mis au pou­voir AKP de met­tre la main sur le co-prési­dent du par­ti DBP, Mehmet Nafiz Koç, ce mer­cre­di. 10 autres per­son­nes ont été arrêtées avec lui.

A Urfa, dans le dis­trict de Viranşe­hir, 10 per­son­nes avaient été arrêtées le 5 octo­bre et placées en déten­tion préven­tive jusqu’à leur procès, ce mer­cre­di. L’ancien co-bourgmestre et 4 autres per­son­nes ont été recon­duits en prison.

Enfin, à Adana, de nou­veaux raids menés sur les domi­ciles de respon­s­ables du HDP, des raids menés avec des héli­cop­tères, ont encore abouti à une nou­velle série d’arrestations ce same­di matin.

TURQUIE
COUP D’ÉTAT-SCÈNE

Pour éviter que les nou­velles du coup d’Etat mené con­tre les élus ne parvi­en­nent à la pop­u­la­tion, ne dépassent les fron­tières et n’alimentent l’indignation et la révolte, les autorités con­tin­u­ent de frap­per les jour­nal­istes, les cen­tres de press­es et Inter­net a été longtemps bloqué.

Prof­i­tant de l’Etat d’urgence, le prési­dent de la Turquie peut édicter des décrets. C’est ain­si qu’il a pour l’instant fait fer­mer 2 agences de presse, l’agence Jin­ha et l’agence Diha.

Jin­ha, c’est une agence de presse par­ti­c­ulière : elle est entière­ment dédiée à la cause des femmes et elle est d’ailleurs gérée unique­ment par des femmes.

Son objec­tif est de fournir une infor­ma­tion pré­cise con­cer­nant la lutte des femmes pour l’égalité et pour la lib­erté dans un pays où l’ensemble des autres medias, con­trôlés par le pou­voir AKP, font preuve d’une grande com­plai­sance sur les vio­lences faites à l’encontre des femmes.

Diha avait com­mencé à émet­tre en 2002. Son mot d’ordre est « Jamais de com­pro­mis avec la vérité ».

C’est cette agence qui s’était spé­cial­isée pour relay­er la voix des sans-voix, celles de ces enfants abusés sex­uelle­ment dans leur prison d’Adana en 2012. Suite au scan­dale, la prison avait été fermée.

C’est l’agence Diha qui a porté la voix des vic­times des bom­barde­ments de Robos­ki – avec ses 34 morts, la voix des mineurs exploités et tués à Soma et à Ermenek.

Et puis, c’est aus­si l’agence Diha qui a per­mis de doc­u­menter et d’informer le pub­lic sur les mas­sacres per­pétrés lors des cou­vre-feux de l’armée turque dans les villes de Cizre, Nusey­bin ou Sûr.

Neuf jour­naux pro-kur­des ont égale­ment été fer­més, dont les bien con­nus Özgür Gün­dem et Azadiya Welat. Ismail Çoban, jour­nal­iste pour Azadiya Welat, a d’ailleurs été arrêté à Amed ce mercredi.

Trois mag­a­zines ont aus­si dû cess­er de paraitre, par­mi lesquels Evrensel Kul­tur, un mag­a­zine entière­ment con­sacré à l’actualité culturelle.

Le quo­ti­di­en turc Cumhuriyet a encore été perqui­si­tion­né cette semaine: les domi­ciles e son édi­teur en chef, de plusieurs jour­nal­istes et même d’un car­i­ca­tur­iste ont été perquisitionnés.

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Dans tout le Kur­dis­tan du nord, Inter­net a été coupé, afin d’empêcher la dif­fu­sion de nou­velles. Ces rup­tures ont égale­ment eu des gross­es con­séquences sur l’activité économique, ain­si que sur d’autres secteurs, notam­ment celui des soins de santé.

Con­sid­érant la sit­u­a­tion de la presse en Turquie, Reporter sans fron­tière vient de pub­li­er ce mer­cre­di un rap­port dans lequel l’association dénonce les 200 jour­nal­istes empris­on­nés et classe Erdo­gan par­mi les grands pré­da­teurs de la lib­erté de la presse.

Dans ce tableau des pré­da­teurs, le prési­dent turc côtoie Bashar la Assad, Ali Khamenei ; les She­bab de Soma­lie, les Tal­iban ou encore le prési­dent Soudanais Omar Al Beshir.

COUP D’ETAT
LES RÉACTIONS

Les réac­tions sont à la hau­teur de l’indignation provo­quée par ce coup d’Etat con­tre les représen­tants du peu­ple kurde. A Amed, mais aus­si dans des grandes villes d’Europe, les Kur­des ont man­i­festé leur colère et leur inquiétude.

Con­cer­nant la nom­i­na­tion de cura­teurs, Ayhan Bil­gen, le porte-parole du par­ti HDP à Kars a dénon­cé les souhaits répétés du prési­dent Erdo­gan de pren­dre le con­trôle de la ville d’amed. N’ayant pas pu par­venir à attein­dre cet objec­tif par les élec­tions, les autorités AKP sup­posent main­tenant qu’elles seront capa­bles de con­trôler la métro­pole avec des cura­teurs. Il faut, insiste Ahmed Bil­gen, ignor­er ceux qui ignorent la volon­té du peuple.

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La co-prési­dente du DBP, Seba­hat Tun­cel, a expliqué que les deux co-bourgmestres d’Amed avaient été arrêtés pour punir la population.

Pour Tun­cel, il est légitime de résis­ter à ce coup. Elle dénonce aus­si la volon­té de l’AKP de vouloir instau­r­er le chaos en déclen­chant une guerre civile.

Seba­hat Tun­cel est depuis ven­dre­di en prison elle aus­si : elle a été arrêtée devant le tri­bunal de Diyarbakir alors qu’elle man­i­fes­tait con­tre l’emprisonnement des deux co-prési­dents du HDP.

Elle a ensuite été tabassée dans sa prison pour avoir chan­té « Nous vain­crons en résis­tant ! » devant ses geôliers.

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Pour Ahmet Türk, le co-bourgmestre de la métro­pole de Mardin, le mou­ve­ment kurde est en Turquie la seule alter­na­tive con­tre le règne de l’AKP et du Palais.
Türk souligne que l’AKJ veut réduire tout le monde au silence, et en tout pre­mier lieu les Kur­des, parce qu’ils résis­tent aux atroc­ités. Le mes­sage envoyé par l’AKP est selon Türk : « Nous fer­ons taire votre volon­té, vos bourgmestres et vos députés ».

Pour Çaglar Demirel, un élu du HDP, Tous ces raids policiers et ces arresta­tions con­stituent un coup d’Etat. Mais on ne peut sup­primer la volon­té d’un peu­ple en enl­e­vant et en arrê­tant ses représen­tants. Cela relève d’une approche fas­cisante de l’Etat.

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Enfin, notons que le KCK, l’union des com­mu­nautés kur­des, tout le peu­ple kurde et toutes les forces de la démoc­ra­tie doivent main­tenant se lever et résister.
Il faut mon­tr­er au gou­verne­ment de l’AKP que la volon­té des kur­des ne pour­ra pas être brisée.

L’AKP a démon­tré qu’il veut écras­er les kur­des et con­stru­ire un nou­veau sys­tème hégé­monique. Et le KCK d’avertir ; toutes les attaques con­tre les élus kur­des sont coor­don­nées depuis un seul cen­tre, c’est ce qui explique que tous les média présen­tent aujourd’hui les arresta­tions des députés comme des opéra­tions anti-ter­ror­istes con­tre le HDP. Toutes les pub­li­ca­tions et comptes ren­dus qui seront exposés seront conçus pour légitimer ces déten­tions. Nous en sommes donc au stade où les mots ne sont plus de mise. Aujourd’hui, dit le KCK, c’est le jour de la résis­tance, c’est le jour où il faut se lever con­tre ceux qui veu­lent détru­ire l’existence des kurdes.

FACE AUX JUGES
DÉCLARATION CONJOINTE DES DÉPUTÉS HDP

Les deux co-prési­dents arrêtés avec les 9 autres députés ont décidé de remet­tre à la cour une déc­la­ra­tion qu’ils ont rédigée ensemble.
Voici quelques extraits de leur dépo­si­tion commune.

« Mon par­ti, le par­ti démoc­ra­tique des peu­ples, le HDP, est entré au par­lement avec 80 députés lors des élec­tions du 7 juin, en rassem­blant plus de six mil­lions de voix.

De par la volon­té des urnes, mon par­ti a empêché l’AKP de pren­dre seul le pou­voir et de réécrire une con­sti­tu­tion qui lui convienne.

Recep Tayyip Erdo­gan, qui veut con­stru­ire un régime reposant sur un seul homme, n’a pas accep­té les résul­tats des élec­tions. Il a empêché la con­sti­tu­tion d’un gou­verne­ment de coali­tion et a donc re-con­vo­qué les électeurs.

Il a mis un terme à trois années de ten­ta­tive de réso­lu­tion du con­flit, parce qu’elles ne cor­re­spondaient pas à ses intérêts, et il a tiré le pays dans une atmo­sphère de con­flit, le jetant dans les flammes.

Dans cette atmo­sphère de con­flit, les citoyens se sont inquiétés, avec de bonnes raisons, pour leur sécu­rité, et les élec­tions injustes et iné­gales qui ont suivi dans un cli­mat de peur et de choc ont per­mis à l’AKP de repren­dre seul le pouvoir.

Et pour­tant, beau­coup de choses ont été reprochées à Erdo­gan alors qu’il était pre­mier min­istre : notam­ment de la cor­rup­tion, du vol, du blanchi­ment d’argent, des activ­ités illé­gales con­cer­nant le traf­ic d’or avec l’Iran alors sous embar­go, et il a aus­si armé illé­gale­ment les groupes ter­ror­istes en Syrie.
Il a réus­si à faire mon­ter le nation­al­isme, le chau­vin­isme, et les dis­cours de haine en répan­dant le sang dans tout le pays.

Erdo­gan et l’AKP ont ren­du pos­si­ble le coup d’Etat avec leur poli­tique de guerre mise en place dès avant les élec­tions du 7 juin. Ils ont jeté les bases du proces­sus qui devait men­er au coup d’Etat du 15 juillet.

Main­tenant, je me tiens devant vous comme député, comme mem­bre du par­lement avec son immu­nité, Il m’est impos­si­ble d’autoriser que la fonc­tion que je représente par la volon­té du peu­ple soit insultée.

Je n’aurais aucune réserve à répon­dre à une enquête judi­ci­aire neu­tre, je n’ai rien à me reprocher, mais je n’accepterai jamais d’être le sujet d’un tel procès poli­tique. Je n’ai aucune réserve à l’encontre de votre per­son­ne, ni manque de respect, mais je refuse d’être une mar­i­on­nette dans ce show judi­ci­aire mis en place parce qu’Erdogan l’a ordonné.

De même, vous, les juges, représen­tants de la jus­tice et qui êtes sup­posés dévoués aux principes uni­versels et démoc­ra­tiques de la loi et des traités inter­na­tionaux que la Turquie a signé, vous devriez refuser de par­ticiper à ce jeu politique.

Je n’ai aucune demande, ni aucune attente. Seul le peu­ple qui m’a élu pour­ra me juger sur mes activ­ités politiques. »

ALEP
AL NOSRA, L’ASL ET LA TURQUIE

Dans la ville d’Alep, la brigade Nured­din Zen­ki ain­si que d’autres ban­des armées que la Turquie qual­i­fie de mod­érés ont signé avec le front al nos­ra un com­mu­niqué commun.

Les ban­des armées con­sti­tu­ant l’armée syri­enne libre opérant au sein de l’opération turque « boucli­er de l’Euphrate », se ral­lient les unes après les autres au front al Nos­ra, désor­mais rebap­tisé Jab­hat Fatah al Sham.

Ces ban­des armées, Ahrar al Sham, Nured­din Zen­ki, Jab­hat al Shamiye, Jaysh al Islam, Kat­i­ba Abu Omar, Al Fajrul ‘l aww­al, le batail­lon Fas­taqim et les moud­jahid du Sham, le prési­dent turc Erdo­gan tente de les qual­i­fi­er de mod­érées devant l’opinion mondiale.

Et pour­tant, elles tra­vail­lent ensem­ble avec le front al Nos­ra, la fil­iale locale d’Al Qae­da en Syrie, sur le front d’Alep. C’est ce qu’elles vien­nent d’indiquer lors d’un com­mu­niqué signé avec Al Nos­ra où elles font part de leurs attaques sur les vieux quartiers d’Alep.

RAQQA
PRÉPARATIFS DE L’OPÉRATION

Lors d’une inter­view sur la chaine BBC, le prési­dent du PYD, Sal­ih Mus­lim, a éval­ué la sit­u­a­tion con­cer­nant l’offensive à venir sur la ville de Raqqa, dernier bas­tion du Daesh en Syrie.

Tout a com­mencé il y a 15 jours, avec un com­mu­niqué du secré­taire d’Etat améri­cain à la défense, Ash­ton Carter, qui affir­mait que les opéra­tions pour isol­er Raqqa avaient démarré.

Pour le secré­taire d’Etat, les seules forces qui par­ticiper­ont à cette opéra­tion seront celles venant de Syrie, et pas de l’étranger, enten­dez de la Turquie.
D’ailleurs, le 26 octo­bre, le com­man­dant en chef des armées améri­caines en Irak, le lieu­tenant général Stephen Townsend a con­fir­mé que les YPG fer­ont par­tie des forces armées déployées pour isol­er Raqqa.

Les ‑forces démoc­ra­tiques syri­ennes sont les seules sur la scène mil­i­taire syri­enne, dit-il, à pou­voir pren­dre part, dans le court terme, à une opéra­tion, et les YPG for­ment une grande part de ces Forces démocratiques.

Ces pro­pos démentent les affir­ma­tions du prési­dent turc, de son pre­mier min­istre et de son min­istre de la défense qui affir­maient encore la semaine passée que Raqqa ne devrait pas être repris par les YPG mais par l’armée turque. Ce 31 octo­bre, le vice pre­mier min­istre Numan Kur­tul­muş avait même affir­mé que l’opération de Raqqa com­mencerait sitôt l’opération « boucli­er de l’Euphrate, terminée.

Pour Sal­ih Mus­lim, Raqqa se trou­ve juste sous le nez des villes kur­des. Toutes les attaques du Daesh en Syrie du nord par­tent des Raqqa. Pour assur­er la défense des can­tons de Cizre et de Kobani, le Daesh doit être expul­sé de la ville de Raqqa.

En ce qui con­cerne le rôle de la Turquie, le co-prési­dent du PYD a affir­mé que le monde entier savait que la Turquie est le pays qui sou­tient le Daesh et qui coor­donne leurs attaques. Si la Turquie vient à Raqqa, dit Sal­ih Mus­lim, elle sera là pour soutenir le Daesh, et pas pour l’attaquer, de la même façon que la Turquie souhaite entr­er dans la ville Mossoul pour y soutenir là aus­si le Daesh.

Con­cer­nant l’avenir poli­tique de la ville de Raqqa, Sal­ih Mus­lim a con­fir­mé que sitôt les com­bats ter­minés, une admin­is­tra­tion issue de per­son­nal­ités de la ville décidera libre­ment de rejoin­dre la fédéra­tion du nord de la Syrie, comme les villes de Min­bij et de Shad­da­di l’ont déjà fait après avoir été libérées