Cemile Ren­kliçay, co-prési­dente du Con­seil Démoc­ra­tique Kurde en France (CDKF) était l’in­vitée de l’émis­sion “Ici et Là-bas” sur  Radio Arts-Mada, le 10 mai dernier.

Cemile apporte quelques éclairages sur la dias­po­ra kurde en France, sur les faits poli­tiques des mois écoulés en Turquie, et revient sur les zones d’om­bre des assas­si­nats en France de mil­i­tantes kur­des, le 9 Jan­vi­er 2013. Elle brosse un résumé des inter­ac­tions de la poli­tique française, européenne et turque.

Nous en prof­i­tons pour faire nous aus­si quelques constats.

Nous auri­ons aimé, à Kedis­tan, qu’elle puisse davan­tage, en tant que que représen­tante du CDKF, dévelop­per sur le proces­sus poli­tique en cours au Roja­va, et les solu­tions poli­tiques en oeu­vre autour du con­fédéral­isme et de l’au­tonomie là bas, mal­gré la guerre, car nous pen­sons qu’il s’ag­it d’un apport en posi­tif, sur les pos­si­bles sor­ties par le haut des guer­res au Moyen Ori­ent, que peut faire le mou­ve­ment kurde.

Dans ces sit­u­a­tions de “blocage” qui n’inci­tent pas à l’op­ti­misme pour les con­di­tions de vie et d’é­man­ci­pa­tion des Peu­ples du Moyen Ori­ent, démon­tr­er ici qu’il existe une ten­ta­tive élaborée de mise en pra­tique d’un “vivre en com­mun” démoc­ra­tique et respectueux de la mosaïque des Peu­ples con­cernés, nous sem­ble en effet essen­tiel. Que le mou­ve­ment kurde réfléchisse et mette en pra­tique des idéaux qui sont certes en rup­ture avec le trip­tyque “obligé” d’ ”un peu­ple, un état, une nation”, ouvre des per­spec­tives sus­cep­ti­bles de faire repenser des “utopies con­struc­tives” qui man­quent tant dans le mou­ve­ment démoc­ra­tique européen aujour­d’hui, pris entre l’é­tau de la “nation” et l’en­clume de “l’in­ter­na­tion­al­isme” sans con­tenus… Mais il y aura n’en dou­tons pas, d’autres émis­sions pour abor­der sans doute ces ques­tions fon­da­men­tales en positif.

Nous ne pou­vons néan­moins que remar­quer que la dias­po­ra kurde, influ­encée sans doute par les dérives tan­tôt “sou­verain­istes”, tan­tôt “euro cen­trées” des gauch­es rad­i­cales européennes, reste très “timide” sur la pop­u­lar­i­sa­tion de ce qui se passe au Roja­va, en dehors de l’aspect “guer­ril­la anti Daech”.

Le mou­ve­ment kurde n’a pour­tant pas à se sen­tir en posi­tion d’in­féri­or­ité idéologique en Europe. Il a fait ses preuves dans ses com­bats pour l’é­man­ci­pa­tion, et ces com­bats l’ont amené à réfléchir et pro­pos­er des solu­tions qui pour­raient sans fausse mod­estie dépous­siér­er les logi­ciels des gauch­es européennes.

Créer juste­ment des espaces d’échanges à cet effet serait sans aucun doute béné­fique à tous.

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