L’atrocité du massacre de Cizîr apparaît au grand jour, quand on identifie peu à peu les disparus, et que des visages apparaissent.
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Les milices et les forces de répression se sont justement acharnées à faire disparaître les identités, les vies. Ces victimes, dont beaucoup ont été brûlées, démembrées, avec une forte présomption d’utilisation d’armes chimiques, ne sont pas encore toute identifiées, tant la tâche est difficile et rendue encore plus compliquée par les “autorités turques”.
Beaucoup de traces du massacre ont été effacées, ce qui rendra toute enquête internationale compliquée également, si tant est que cela intéresse vraiment une cour officielle. Rappelons que la Cour européenne s’était déclarée incompétente au moment des appels au secours lancés par nombres d’élus et de personnalités.
La seule réponse à ce jour a été celle de la Cour Pénale Internationale.
La Cour pénale internationale (CPI) a en effet répondu au Bureau kurde de “Hewler femmes Relations” (Navenda Pêwendiyan un jinen Kurd — REPAK) à propos de leur appel à l’action contre les crimes de guerre commis dans le nord du Kurdistan par les forces turques de l’Etat. La CPI a déclaré que la demande serait examinée et traitée. La Cour note cependant que ce processus ne signifie pas l’ouverture d’une enquête sur les rapports envoyés.
Le massacre de Cizre, perpétré par les forces armées d’un Etat membre de l’Otan, ami des gouvernements européens, n’aura pas non plus ses pancartes “je suis”… Encore moins son défilé de chefs d’Etats.
Regardez bien ces visages, ces sourires, et vous comprendrez ce que l’on désigne par “terroristes”, et demandez vous pourquoi un Cizîr ne vaut pas un Bataclan.
ANF — Diyarbakir
Un bureau de crise formé par des personnes mandatées dans la région issues du Parti démocratique (DBP), de l’Association Mésopotamie pour l’assistance et la solidarité avec les familles des proches disparus (MEYA-DER) et de l’Association des Juristes de Mésopotamie (MHD) a été constitué dans le but d’identifier les victimes du massacre de Cizre. Il a tenu une conférence de presse à Amed le 26 Février 2016.
Il a été fourni des informations sur la situation actuelle et sur les identifications en cours. Les corps de 178 personnes ont été extraits des ”sous-sols de l’horreur” à Cizre jusqu’à présent, et parmi ceux-ci seulement 41 ont pu être identifiés grâce à une ADN correspondante.
“Après le massacre sauvage perpétré à Cizre, l’Etat entend désormais soumettre les familles à une autre torture à propos des cadavres. Les familles font face à des menaces, du harcèlement au cours des procédures pour recouvrer les corps, faisant durer celles-ci pendant des jours”, a‑t-il été déclaré.
Les participants ont appelé les familles à éviter de se fier à toute autre partie que le bureau de crise, et de leur confier les tests ADN et l’identification.
Les membres de l’Assemblée ont souligné que 13 victimes non identifiées qui avaient été portées à Şırnak ont été enlevées par les forces de l’Etat et plus tard enterrées dans le cimetière pour les personnes inconnues.
Selon les chiffres actuels fournis par le Bureau, 178 cadavres ont été récupérés dans les 3 sous-sols et les zones adjacentes, à ce jour. Parmi ceux-ci, 78 ont été emmenés à l’Institut de médecine légale temporairement mis en place à la porte frontière Khabur, 13 à Şırnak, 28 à Urfa, 20 à Antep, 17 à Mardin, 16 à Cizre et 6 à Malatya.
Parmi les cadavres récupérés à ce jour, 65 ont été mis en terre. 12 autres ont été identifiés, mais pas encore enterrés, tout autant que 101 sont encore à identifier, comprenant 13, gardés à Urfa, 53 à la frontière Khabur, 9 à Antep, 6 à Mardin, 14 à Cizre et 6 à Malatya.
Traduit par Kedistan à partir de Kurdish question .com
Souvenez vous bien de ces disparus, car d’autres se préparent, avec les mêmes procédures, les mêmes “assassins d’enfants”, les mêmes milices nationalistes au sein des forces armées. Cette fois c’est à Sur (Amed), et pourtant ce n’est pas faute d’alerter, de mobiliser sur place, de “crier la Paix”.
Dans la commune de Sur d’Amed (Diyarbakir), 200 civils, dont des enfants très jeunes et des personnes âgées, se trouvent pris au piège, une fois de plus dans des sous-sol, comme à Cizîr. Pendant que les bombardements continuaient Seniha Sürer, une des « otages » a pu communiquer bien qu’avec beaucoup de difficultés, par téléphone :
« Que ma voix aille jusqu’à cette commission Européenne, que font-ils ? Dites leur, l’Etat turc, fera, comme à Cizre, un massacre ici aussi. Que tout le monde l’entende, qu’ils écoutent ma vois, qu’il fassent enfin quelque chose? Il y a le peuple, des civils… Ce sont des enfants de ce peuple. Dans quel Etat nous vivons ? Nous vivons dans un Etat fasciste, c’est quoi ça ! »Par ailleurs, du côté des quartiers Hasırlı et Savaş plusieurs explosions successives ont été entendues et des panaches de fumées se sont élevés.
Traduit par Kedistan à partir de Ronahî Haber
Imaginez un instant que les chaînes d’infos ici aient vent d’un nouveau massacre en préparation à Paris, et qu’elles se taisent, parce qu’il serait dirigé.… par exemple… contre une communauté désignée comme bouc émissaire. Imaginez à quel point on peut manipuler la mort, la notion de “terrorisme”, la peur, la phobie des “réfugiés et migrants”, “la souveraineté nationale”… Et vous aurez une “guerre” déclarée contre l’humain, sous prétexte de terrorisme. Et un état d’urgence, pour garantir les “libertés”.
Vous aurez des murs et des barbelés qui reviennent, de pauvres cabanes de migrants à Calais qu’on détruit à coup de masse, des enfants qui disparaissent dans l’exil (10 000 officiellement), des corps qui coulent en mer. Vous aurez des Premiers Ministres et des Ministres de l’Intérieur qui se rencontrent, pour parler fermeture, arrêt des flux. Vous aurez une Europe de la Paix qui pour protéger ses banques et faire survivre ses politiciens paiera un gardien de camp géant de plusieurs millions de réfugiés en Turquie.
Et le gardien sera tellement fiable, qu’il aura fait ses preuves… à Cizîr… contre le terrorisme.
On va dire quoi aux gosses ?
Ajout du 2 mars :
Voici une image de la “marche” qui était organisée aujourd’hui pour se diriger vers Sur, prise après dispersion violente
Et c’est le moment que choisit en France, le porte parole du Ministre des Affaires étrangères, pour rappeler :
“la position “claire et constante” de la France vis-à-vis du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)” .
“Le PKK est un groupe inscrit sur la liste des organisations terroristes établie par l’Union européenne. Les raisons qui ont présidé à son inscription restent pleinement valables”, ajoutant que “la France condamne la reprise par cette organisation des actions armées sur le sol turc depuis le 22 juillet dernier.”