Le nombre de blessés et de morts civils continue d’augmenter à Cizre, dans l’Est de Turquie.
A Cizre, 9 personnes sont mortes dans l’incendie d’un immeuble qui a pris feu suite à un bombardement des forces de sécurité turques. L’incendie a été provoquée par les tirs de canon depuis les chars, alors que 37 personnes se trouvaient dans l’immeuble.
Sur son compte twitter, le Député de la région, Idris Baluken (HDP), souligne que c’est après l’avertissement du Ministère de Santé et la demande d’ambulance que les tirs se sont intensifiés, et malgré l’incendie déclaré dans l’immeuble, les tirs ont continué et les autorités ont empêché les pompiers et les secours médicaux d’y accéder.
25 autres personnes sont blessées et risquent de mourir dans les prochaines heures. A l’heure actuelle, les bombardements continuent et les secours sont toujours empêchés.
Nous tenons à préciser que 24 civils épuisés dont 15 blessés, attendent toujours les secours près du corps de 7 morts dans le sous-sol d’un immeuble au 23 rue Bostancı, dans le quartier Cuzi de Cizre depuis le 23 janvier. Il n’y a pas eu de nouvelles du groupe après la conversation téléphonique du 30 janvier.
Crime de guerre, après crime de guerre, le gouvernement turc continue à vouloir faire croire qu’il combat des “terroristes”, alors qu’il règle des comptes et terrorise les populations civiles, les assiège, les expulse, et en assassine régulièrement pour l’exemple.
Les dites forces de sécurité, dont on sait qu’elles ont des tueurs jouissant de toute impunité préalable dans leurs rangs, continuent leur besogne de “nettoyage ethnique”. Le premier ministre Davutoglu n’a-t-il pas plaisanté récemment en disant qu’à la place des ruines, il ferait naître un “lieu touristique”…
Combien de temps a‑t-il fallu pour que la guerre contre les civils menée en Syrie par son gouvernement éveille l’attention des gouvernements européens ? Tout le monde en connaît les suites et les prolongements. Le silence et la complicité qui prévaut au sein des gouvernements européens vis à vis d’Erdogan n’a rien de bien différent de celui qui prévalait avec Bachar il y a quelques années.
En fait, sur le fond, la géopolitique et la réal politique en place depuis les guerres irakiennes n’a guère changé, cynisme général et alliances d’intérêts à géométrie variable en plus.
Et pendant ce temps, en France on compte les déchus, au Danemark on confisque les “biens” des réfugiés, en Hongrie et en Pologne on fabrique des drapeaux et des barbelés, on noie en Méditerranée… Tout cela dans un grand concert de “valeurs communes contre le terrorisme”.
Cizre ? C’est où ça ?