L’Association des droits de l’homme (Human Rights Association) a publié un rapport sur les violations des droits de l’enfant dans l’Est et le Sud-Est de l’Anatolie en 2015.
Ce rapport prend globalement en compte les violations des droits fondamentaux protégés par les réglementations nationales et internationales telles que le droit à la vie, le logement, la santé, l’éducation et d’autres droits sociaux et culturels.
Violations du droit à la vie
“61 enfants ont été la cible des forces de sécurité en 2015 dans la région pendant le couvre-feu et ont perdu la vie par utilisation contre eux d’armes à feu. 55 autres ont été blessés ou condamnés à vivre pour le reste de leur vie avec des dommages physiques permanents.
Selon l’IHD, dans la même période, 400 enfants ont été placés en détention lors de raids militaires et policiers et d’interventions contre des manifestations de masse. 66 autres ont été arrêtés sous d’autres circonstances.Cinq enfants ont été exposés à la torture en garde à vue et 13 autres ont été victimes de violences de toutes natures à l’extérieur des lieux de détention ou dans la rue.
Morts suspectes
L’IHD a déclaré par ailleurs que 16 enfants ont perdu la vie et 27 autres ont été blessés dans la région, suite à des erreurs « officielles » et à de la négligence, à des assaillants non identifiés, des mines et des explosifs laissés sans surveillance, des enfants abattus sur les lignes frontalières.
Impunité
L’association a noté que la situation d’impunité générale a également joué un rôle dans la poursuite des violations des droits.
“Les organes judiciaires persistant à ne pas mener des enquêtes efficaces et équitables, dissimulant les auteurs sans les traduire devant le tribunal, encouragent ainsi les unités d’exécution qui ont commis des crimes à poursuivre et incitent à maintenir les violations des droits”.
Prisons
Sur cette autre question, le rapport de l’ IHD a mis l’accent sur les violations auxquelles des enfants ont été exposés dans les centres de détention pour mineurs.
L’association a souligné que les enfants de « D‑Type Diyarbakır », prison fermée et d’autres établissements pénitentiaires de la région avaient été exposés à de nombreuses violations des droits humains telles que la torture, les mauvais traitements, les refus de soins, la privation d’activités sociales et de soutien psychologique en plus d’autres violations des droits de l’homme imputables à des violences physiques.
“La majorité des enfants ont été placés en détention ont subi torture et violences physiques. Ils ont été mis en prison sans savoir de quoi ils étaient accusés et contraint de faire l’expérience de très longs processus d’enquête. Le traitement des enfants gravement malades a été entravé et ils ont dû faire face à l’arbitraire “.
Le rapport ne s’arrêtant pas aux « faits de guerre », traite aussi des violences intra familiales. Il attire l’attention sur la violence contre les enfants dans la vie sociale, notant que 19 enfants se sont donné la mort et deux autres ont fait des tentatives de suicide. Huit enfants ont été soumis à une agression sexuelle dans la sphère sociale.Sept enfants ont été exposés à des violences directement familiales et sont décédés.
Nous ne ferons pas de comptabilité macabre à partir de ce rapport. Nous ne nous livrerons pas non plus à des comparaisons avec des chiffres issus de Syrie, d’Irak, voire de pays africains en guerre intérieure… Le récent chiffre des 10 000 enfants officiellement “disparus” des cohortes de réfugiés de guerre ne doit pas non plus permettre de “relativiser” ceux de ce rapport.
Des enfants souffrent, meurent, sont à tout jamais cassés par de sales guerres. Pour ceux qui survivront, à l’exode ou aux violences quotidiennes, certains auront toutes les raisons pour vouloir comprendre et combattre ce qui les aura cassé, aura brisé leur avenir.
Lorsqu’un pouvoir, un système politique, banalise la mort des enfants, comme “victimes collatérales”, il ne doit pas s’étonner que d’autres à l’inverse utilisent la barbarie ainsi mise à l’honneur.
Human Rights Association (İHD) has issued its report of Children’s Rights Violations in Eastern and Southeastern Anatolia in 2015.
It has been pointed out to the violation of fundamental human rights protected by national and international regulations such as the violation of the rights to live, housing, health, education and other social and cultural rights.
Violation of the right to life
“61 children who have become targets of security forces in 2015 in the region during curfews, and due to violations of gun use authorization, and warning to stop have lost their lives. 55 Children have been injured or condemned to live for the rest of their lives with permanent physical damage.
Custodies, arrests
According to the date of İHD, in the same period, 400 children have been taken into custody in raids and mass demonstrations. 66 others have been arrested.
Five children have been exposed to torture under custody and 13 others have become victims of violation outside of custody grounds or on the street.
Clash environment
İHD has stated that 16 children have lost their lives and 27 others injured in the region on the basis of their studies conducted on the fields of exposure to clash environment, child killings due to official errors and negligence, unidentified assailants, mines and unattended explosives, children shot on border lines and suspicious child deaths.
Impunity
The association has noted that the situation of impunity has also played a role on continuing rights violations.
“Judicial bodies not conducting effective and fair investigations, concealing perpetrators and not bringing them before court encourage enforcement units which have committed crimes and incite them to maintain the rights violations”.
Prisons
Another issue İHD has laid emphasis on was the violation of right children have been exposed in juvenile detention houses.
The association has pointed out that the children in Diyarbakır D‑type Closed Prison and other prison premises in the region had been exposed to many human right violations such as torture, maltreatment, health problems, deprivation of social activities and psychological support in addition to other human rights violations caused by physical conditions.
“A majority of the children have been taken into custody by torture and exposed to physical violence. They have been put into prison without knowing what they have been accused of had to experience a very long process of investigation. The treatment of the severely ill children has been hindered who had to face arbitrary behaviour”.
Domestic violence
The report has also drawn attention to the domestic violence and violence against children in social life noting that 19 children have committed and two others attempted suicide.
11 children have been killed due to violence amongst whom seven have been victims of domestic violence. Eight children have been subjected to sexual assault in social sphere. (YY/DG)