A Silopi commune de Şırnak ville de Sud-Est, les militants du PKK auraient tiré sur les forces de l’ordre qui intervenaient afin de combler les fossés creusés par le YDG‑H qui servaient à empêcher l’accès de la police et la gendarmerie à certains quartiers.
La police, arrivée sur place autour de 5h du matin, avec des blindés et véhicules de chantier aurait été la cible de tirs de lance-roquettes et fusils longue portée et aurait riposté. Un véhicule de chantier a été brûlé et selon la déclaration de la Préfecture de Şırnak, les affrontements ont fait 3 morts et 7 blessés dont un policier en état grave.
Certaines sources donnent une version différente de celle de la police et de la Préfecture, en soulignant que ce sont les habitants qui auraient voulu empêcher la police d’accéder aux quartier et que les forces de l’ordre auraient tiré sur les civils.
Un médecin de l’hôpital, Dr. Serdar Açar a apporté son témoignage à la télé, en direct, et expliqué que les policiers ont voulu le déplacer afin de soigner leurs collègues blessés sur le lieu d’affrontement, en le menaçant, pistolet sur la tempe.
L’hôpital public de Silopi soignant les blessés a arrêté de recevoir les patients excepté les cas d’urgence et a été mis en cordon de sécurité. Pendant que les unités de Gendarmerie de Silopi se déployaient dans le centre de la commune, et prenaient position dans les endroits stratégiques, les affrontements continuaient dans le quartier Başak. Sous la surveillance des hélicoptères les habitants se sont enfermés dans leur maison. Dans certains quartiers où les affrontements ont eu lieu des incendies ont démarré.
Par ailleurs, Mehmet Hıdır Tanboğa, un jeune de 17 ans qui essayait d’aller à sa maison pour éteindre l’incendie déclaré suite aux tirs de la police a été blessé par balle. Le jeune garçon a été transporté à l’hôpital mais alors qu’il était encore dans l’ambulance devant les urgences, la voiture a été mitraillée. Mehmet est décédé.
L’hôpital n’ayant pas assez de médecins pour soigner tous les blessés, des dizaines selon la presse indépendante, a fait appel aux médecins volontaires.
Des tireurs d’élite seraient également positionnés sur les toits de l’hôtel de police et la direction de la police (de la circulation) et cibleraient les habitants qui essayent de quitter le quartier Zap. Les forces de l’ordre auraient commencé à faire des descentes dans des maisons, en cassant les portes. Un millier d’habitants environ d’autres quartiers, accompagnés des députés du HDP ont entrepris une marche vers le quartier Zap.
Le député Faysal Sarıyıldız qui se trouve actuellement dans le quartier Zap, au coeur des affrontements, a déclaré que le quartier est sous blocus policier et qu’un massacre risque de s’en suivre. Il a souligné que l’accès à certaines rues était complètement fermé, qu’il y a des blessés pour lesquels aucun secours n’est possible, tant que le blocus n’est pas levé.
(Cet article est écrit pendant que les affrontements durent, en recueillant les témoignages de nos contacts sur place, ainsi que les publications des députés, journalistes qui se trouvent à Silopi, les bribes d’infos sur les médias turques. Donc à suivre.…)
Il est bien évident qu’aucun affrontement de ce genre n’aurait lieu sans la volonté du gouvernement AKP de contraindre et terroriser les populations depuis plusieurs jours dans différents endroits du pays. Il s’agit bien de continuer une politique de “guerre civile”, à armes inégales, et dont les civils seront victimes au premier chef. C’est cette politique que soutiennent les gouvernements de la “coalition”, quand ils félicitent Erdoğan de “sa lutte contre le terrorisme”.