Les admin­is­tra­teurs de la page Face­book inti­t­ulée “My stealthy Free­dom” (Ma lib­erté furtive), qui regroupe plus de 720,000 fans et invite les irani­ennes à ôter leur voile dans les lieux publics en se prenant en pho­to ou en video et à leur envoy­er afin d’être posté publique­ment ; vien­nent de pub­li­er la vidéo d’une irani­enne, tête nue dans son salon, enton­nant une mag­nifique chan­son à capel­la inti­t­ulée “ma chan­son inter­dite”. On peut lire au-dessus de la vidéo un com­men­taire en perse et en anglais expli­quant la rai­son de cette vidéo :

Récem­ment en Iran, quelques pro­cureurs ont écrit à Hasan Rohani en objec­tion à cer­taines activ­ités dans le champ de la musique, se plaig­nant des solos de musique joués et chan­tés par les femmes.
Briève­ment, ils ont demandé au Prési­dent d’interdire aux femmes de chanter ajoutant que le chant de la femme est une sorte d’irrespect, un sac­rilège, et que cette sit­u­a­tion cri­tique doit être arrêtée”.

En réponse, une jeune femme s’est donc enreg­istrée dans son salon et a envoyé la video sur face­book afin d’être pub­liée. La chan­son fait référence aux man­i­fes­ta­tions de masse de l’opposition en par­tie laïque et qui débutèrent en juin 2009 con­tre le régime en protes­ta­tion des résul­tats. Neda, Sohrab et Taraneh sont des mil­i­tants tués par les forces de police irani­ennes à ce moment là. Le peu­ple mécon­tent est com­paré à une forêt que les coups de hache du régime ne pour­ront jamais abat­tre. Nous avons traduit les paroles d’une fan ayant traduit les paroles du perse à l’anglais, et qui ajoutait ces mots : “Chers amis, j’ai fait de mon mieux pour traduire cette chan­son vers l’anglais, bien que j’ai pleuré tout du long de la tra­duc­tion en l’écoutant.”

Cer­tains inter­nautes se sont com­plète­ment lâchés en insul­tant de tous les noms le régime iranien, les forces de police irani­ennes, Allah, la reli­gion, et le Coran respon­s­ables pour eux de la chape de plomb qui pèse sur la lib­erté du peu­ple en Iran, de la lib­erté des femmes en particulier.

Ma chan­son interdite,

Les nou­velles sont venues que l’hiver arrive
Le silence s’envolera de la ville sombre
Recherchez la lib­erté de ce sol
Les plus belles fleurs s’y meurent
Les nou­velles sont venues que le peu­ple dans les rues
Que tous les amoureux se sont rassem­blés dans le square
Les nou­velles sont venues que Neda a roulé dans le sang
N’autorisant pas la lib­erté à mourir si facilement
Les nou­velles sont venues que la poitrine rougie de Khordad
La ville entière est pleine de feu et de cris
Les nou­velles sont venues que le cœur de Sohrab a saigné
Que la main de l’outrance a brûlée Taraneh
Ô ciel pleut sur cette nuit troublée
Parce qu’ils font rem­parts aux amoureux
Les balles et le plomb sont les répons­es aux deman­des de nos droits
Mais la forêt ne mour­ra jamais sous les coups de hache

 

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