Bien qu’en façade, la démocrature en Turquie affiche un fonctionnement électoral, pour le vernis démocratique, dans les arrières-boutiques du pouvoir, la répression continue, voire s’amplifie. Les avocat.e.s n’y échappent pas…
Une caricature affichait sur la couverture du magazine Uykusuz, cette réalité d’un “prévenu” croisant en garde-à-vue, son avocat également en état d’arrestation.
Voici l’appel du Comité belge pour la levée de l’état d’urgence en Turquie :
Soutenons les avocats emprisonnés en Turquie
Rassemblement le lundi 28 mai à Bruxelles — Rond Point Schuman — à 13h
Dans le cadre de la traque contre les opposants en Turquie, le régime Erdoğan s’est choisi une cible privilégiée: les avocats considérés comme des meneurs du mouvement social et de la lutte démocratique.
Au plus fort de la campagne de soutien aux enseignants victimes des purges, une trentaine d’avocats, notamment des membres de l’Association des juristes progressistes (Çağdaş Hukukçular Derneği — ÇDH) et du bureau du droit pour le peuple (Halkın Hukuk Bürosu — HHB) assurant la défense des enseignants ont été arrêtés par la police à Istanbul, Ankara et Izmir dans le cadre d’une enquête “terroriste”, terme passe-partout utilisé contre toute forme de dissidence.
Dispersés dans 10 prisons différentes, ces avocats attendent leur procès depuis près de 9 mois dans des conditions inquiétantes.
Lorsque, seuls dans leur cellule, ils refusent de se mettre au garde-à-vous pour le soi-disant “recensement”, ils font l’objet de violences physiques ou sont interdits de recevoir des visites.
L’avocat Engin Gökoğlu a eu le bras cassé pour avoir désobéi aux gardiens.
Leur courrier est censuré. Il arrive par exemple que la commission de censure noircisse la lettre ne laissant apparaître parfois qu’une seule phrase.
Malgré la surpopulation carcérale, les autorités ont confiné certains de ces avocats dans des cellules individuelles. Par exemple, le président de la ÇHD, Selçuk Kozağaçlı est non seulement en cellule d’isolement mais en plus, les cellules voisines ont été vidées pour accentuer son sentiment de solitude.
Pour détruire leur moral et réduire leurs moyens de se défendre, le régime Erdoğan les soumet à une politique de dispersion. Ils sont ainsi régulièrement transférés vers d’autres prisons sans qu’ils ne puissent prendre leurs effets personnels avec eux. Leurs familles et leurs avocats apprennent parfois leur transfert après seulement plusieurs semaines.
Seule une campagne de solidarité internationale conséquente pourra mettre fin au calvaire de ces avocats.
Aussi, nous vous appelons à assister à leur procès qui devrait commencer durant l’été 2018, à organiser des manifestations de soutien et à écrire au ministre turc de la justice dont l’adresse mail est : info@adalet.gov.tr
Comité belge pour la levée de l’état d’urgence en Turquie
urgence.turquie@gmail.com