Notre col­lab­o­ra­teur et jour­nal­iste Sadık Çelik cou­vre depuis plus d’une semaine les mobil­i­sa­tions de la jeunesse étu­di­ante, afin d’en informer en Turquie les quelques médias d’op­po­si­tion encore à même de pub­li­er en direc­tion de la jeunesse turque.

Ces mobil­i­sa­tions con­tre une réforme et qui mon­tent un peu partout en puis­sance, pré­parant une jonc­tion de luttes pour le 19 avril prochain en France, se traduisent par des occu­pa­tions d’u­ni­ver­sité. A Mont­pel­li­er, Toulouse, Paris Tol­bi­ac, Lille, Nantes et Bor­deaux, se sont tenues des Assem­blées générales, dont cer­taines avaient décidé d’oc­cu­pa­tion de locaux.

Nous con­nais­sons le sort qui a été réservé aux étu­di­antEs occu­pantEs à Mont­pel­li­er, qui ont été l’ob­jet d’une agres­sion de nervis, par­mi lesquels des mem­bres de l’U­ni­ver­sité, ce qui a abouti à la démis­sion du Prési­dent. Vous trou­verez ici une info sur la ques­tion, entre autres. Le silence médi­a­tique est grand sur cette con­tes­ta­tion de la jeunesse, pour­tant présente, et accom­pa­g­née par endroits par des lycéensnEs.

A Bor­deaux, des occu­pa­tions se déroulent égale­ment, et notre jour­nal­iste s’y rend régulière­ment pour faire le point.

Aujour­d’hui à 14h00, une man­i­fes­ta­tion avait été décidée en ville par les étu­di­ants. Celle-ci a été rapi­de­ment blo­quée et dis­per­sée par des charges de police, comme le mon­tre cette vidéo.

Notre jour­nal­iste, alors qu’il pho­tographi­ait le blocage de la police (à droite de l’im­age, et ensuite repérable par son sac à dos vert fluo) a été frap­pé et blessé à la tête, et s’est vu con­fis­quer son appareil mobile par la police.

Quelques pho­tos extraites de la vidéo :

Il en témoigne dans la vidéo ci-dessous.

La rédac­tion de Kedis­tan souligne le car­ac­tère totale­ment illé­gal de cette con­fis­ca­tion de matériel, et sans doute la con­sul­ta­tion de don­nées con­fi­den­tielles qui s’en suiv­ra, et ne peut que con­stater que le méti­er de jour­nal­iste et la lib­erté d’in­former ne sont pas davan­tage con­sid­érés en France qu’en Turquie.

Nous com­prenons par­faite­ment qu’après les attaques de Mont­pel­li­er et les ques­tion­nements sur les rela­tions trou­bles entre admin­is­tra­tion uni­ver­si­taire, police et nervis mai­son, pour met­tre fin à un mou­ve­ment qui dérange, les ordres gou­verne­men­taux soient d’empêcher la contestation.
Nous com­prenons égale­ment, que le jour d’un hom­mage nation­al fait à un colonel de gen­darmerie, pour une rai­son bien étrangère au “main­tien de l’or­dre”, une man­i­fes­ta­tion de jeunes con­tre les “vio­lences poli­cières” soit très mal perçue, et de fait réprimée par des policiers “remon­tés”. S’a­gi­rait-il donc d’une bavure ou d’une désor­mais habitude ?

Aucune jus­ti­fi­ca­tion ne peut cepen­dant être apportée à ce déni d’in­former et à des pra­tiques illé­gales de con­fis­ca­tion de matériel d’un jour­nal­iste de la part des autorités policières.

La rédac­tion de Kedis­tan exige bien sûr la resti­tu­tion immé­di­ate du matériel con­fisqué ain­si que la recon­nais­sance du préju­dice subi.

A suiv­re.….

La réaction du SNJ-CGT :

Sur le web­site snjcgt.fr

Un grand mer­ci à notre syn­di­cat préféré, pour sa réac­tiv­ité et sa solidarité !

A Bor­deaux la police frappe un journaliste

 

Ajouts, 22h00 le mercredi 28 mars

Un témoignage d’une per­son­ne qui accom­pa­g­nait la man­i­fes­ta­tion étu­di­ante et lycéenne :

J’ac­com­pa­g­nais une man­i­fes­ta­tion par­tie de la Vic­toire, et pas­sant par la rue du Mirail à Bor­deaux. Je mar­chais à l’extérieur du cortège en fil­mant les per­son­nes qui mar­chaient et chan­taient dans la rue.Arrivés rue Vic­tor Hugo, plusieurs four­gonnettes de police y étaient sta­tion­nées. Les policiers se sont déplacés pour bar­rer la route et arrêter la pro­gres­sion des man­i­fes­tants. J’é­tais alors entre le cor­don de police et les man­i­fes­tants, fil­mant avec mon téléphone.Les policiers, sans aucune som­ma­tion ont chargé les man­i­fes­tants avec une grande vio­lence que j’ai con­sid­érée disproportionnée.Un pho­to-reporter était sur le trot­toir d’en face, je le con­nais, il s’ap­pelle Sadık Çelik et a une carte de presse. Il a été agressé par un polici­er qui la frap­pé et s’est saisi de son télé­phone avec lequel il filmait.Alors que les étu­di­ants et lycéens s’en­fuyaient en hurlant, j’é­tais à plusieurs mètres du cor­don polici­er. Un des policiers s’est isolé de ses col­lègues et s’est dirigé vers moi. Il ne m’a pas par­lé, il a frap­pé avec vio­lence mon télé­phone que je tenais dans ma main gauche. Celui-ci s’est brisé sous la vio­lence de l’impact.J’ai été blessé au bras gauche et je reviens de l’hôpital ou m’a été don­né une ITT d’une journée.Je suis pro­fondé­ment choqué par la vio­lence de l’in­ter­ven­tion poli­cière et l’at­teinte à la lib­erté d’informer.L’état d’ur­gence ne saurait jus­ti­fi­er de tels actes”. M.A.

 

Ce soir à 19h24, notre col­lègue a for­mulé une “plainte numérique”, après s’être ren­du à l’hôpi­tal, et y avoir fait con­stater les coups reçus. Une attes­ta­tion lui pré­cisant une ITT lui a été délivrée.

Un avo­cat pressen­ti se ren­dra demain à la police, afin d’obtenir resti­tu­tion de son matériel con­fisqué illé­gale­ment, et con­stater éventuelle­ment son effrac­tion ou sa détérioration.

Nous avons égale­ment appris qu’à Lille, les étu­di­antEs ont fait égale­ment l’ob­jet de vio­lences et menaces…


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