Les prises de bec entre le Calife et le Tsar auront servi au moins pour une bonne cause… Celle de l’antinucléaire.
Je m’explique…
Kedistan vous parlait en avril 2015 dans l’article “Centrale nucléaire Akkuyu : Quand la catastrophe arrive en criant gare !”, d’un projet qui réveillait colère et crainte : Les travaux du projet de centrale nucléaire à Akkuyu à Mersin, dans le Sud de la Turquie avait démarré… Malgré les dénonciations, la lutte des habitants et organisations de société civile en opposition au projet, les travaux avaient commencé avec l’objectif d’ouverture en 2022.
La Russie était intimement liée à ce projet nucléaire, car c’est l’entreprise russe Rosatom qui était chargée des travaux.
Selon l’agence Reuters, des « autorités bien placées » ont exprimé leur doutes sur la continuité du projet. Ils ont confirmé l’arrêt total des travaux, tout en soulignant que l’entreprise Rosatom a investi jusqu’aujourd’hui environ 3,5 milliards de dollars et que le contrat comporte de très lourds engagements d’indemnités en cas d’annulation unilatérale. Pour l’instant la Russie ne se prononce pas en ce sens. En tous cas, il deviendrait impossible de finaliser le projet en 2022 comme prévu.
« Les autorités haut placées » ont également précisé que d’autres pays candidats aimeraient bien récupérer de chantier.
Suivez mon regard…
Non vous ne voyez pas ?
En effet, un deuxième projet de central nucléaire concerne Sinop, ville de Mer Noire. Vous pouvez lire les détails dans l’article “Le nucléaire à Sinop, non merci”, mais je vous fais tout de suite un dessin : la construction sera assurée par l’entreprise japonaise Mitsubishi Heavy Industries, Itochu Corp et l’entreprise française GDF Suez, les réacteurs seront fournis par Mitsubishi Heavy Industries et Areva. Merci la France !
Par ailleurs, le gouvernement turc projette une troisième centrale nucléaire dont le lieu n’est pas encore annoncé.
La Cop21 bat son plein pour “sauver la planète” à Paris. Et elle a parmi les “sponsors” officiels des industries françaises forts intéressées au nucléaire et à son développement. C’est curieux comme la guerre en Syrie et en Irak ont des retombées qui pouvaient être inattendues.
Mais si je peux me réjouir de ce qui est un “gel” des travaux, il faudra ouvrir grand les yeux sur ce qui pourraient être des tractations en coulisses où le pays des droits de l’homme et de la tour Eiffel pourrait jouer un rôle déterminant pour la future “croissance” du nucléaire turc.