De cen­taines de femmes ont répon­du à l’appel de la « Plate­forme de Femmes pour le  8 mars d’Istanbul » et se sont rassem­blées à Kadıköy vers midi sous le mot d’ordre « Avec entête­ment con­tre les fron­tières que vous met­tez, nous résis­tons, pour notre tra­vail, notre lib­erté et la Paix ». 

La police était déjà déployée dès la fin de mat­inée sur le port de Kadıköy. Bien avant le départ de la man­i­fes­ta­tion, la police a annon­cé : « Kadıköy n’est pas un lieu de meet­ing » et elle a éloignée dans un pre­mier temps les jour­nal­istes, ensuite les pre­mières man­i­fes­tantes arrivées. Suite à cela, les man­i­fes­tantes, tenaces, ont com­mencé a se rassem­bler en dehors du cor­don de sécurité.

Cette fois-ci, la police n’autorisant pas le rassem­ble­ment, a poussé le groupe vers Hay­darpaşa. Le groupe s’est élar­gi rapi­de­ment et les forces de sécu­rité ont com­mencé à charg­er. Gaz et balles en caoutchouc, coups… 2 arrestations…

adarVous con­nais­sez  peut être ce trip­tyque soit dis­ant “cul­turel” et “sacré” appar­tenant à l’homme, con­sid­éré comme sa “fierté” sur ces terres :

« At, avrat, silah » 

En français : cheval, femme, arme. Ils appar­ti­en­nent à l’homme, et la tra­di­tion dit que ces trois “choses” ne se prê­tent pas.

Il y a une phrase qui vient con­tredire cette vision ances­trale. Imag­inez la, per­son­ni­fiez la, comme une femme qui met ses mains sur la hanche avec déter­mi­na­tion, qui fronce les sour­cils avec colère, tête haute, fière…

« JIN JIYAD AZADΠ»

Vive la lib­erté de la femme”, en kurde.

Un slo­gan, une chan­son, une incan­ta­tion, un principe…

Il n’est pas néces­saire d’être Kurde, de par­ler kurde pour se l’ap­pro­prier en tant que femme. On peut le dire aus­si, dans toutes les langues du monde. Et il n’est pas oblig­a­toire d’être une femme pour la pronon­cer, il suf­fit d’avoir du bon sens et des tripes.

Il faut la dire… Parce qu’elle bous­cule, elle fait réfléchir, elle réveille, donc elle dérange.

La preuve :

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Que les hommes viennent…

Dans la vidéo qui suit, les policiers s’en pren­nent à une femme, et quand elle tient tête, ils lui dis­ent : “que vos hommes vien­nent qu’on voit ça”. Argu­ment de choc, pour une man­i­fes­ta­tion de 8 mars.

Ne jamais lâcher prise

Une des plus grand poét­esses de Turquie, Gül­ten Akın n’est plus là depuis Novem­bre 2015. Mais ses paroles réson­nent encore dans les rues et les esprits…

Avant de tra­vers­er le pays d’un bout à l’autre.
Avant que le pou­voir adossé aux men­songe s’installe
Au ser­vice des ponts, des routes, des actions, des obligations
Avant de s’ouvrir à l’extérieur, sans s’ouvrir à l’intérieur
Avant que se vendent action par action
Nos riv­ières, nos mon­tagnes, et nos autres biens
Nous avions choisi la sol­i­dar­ité et le partage.
Vive la sol­i­dar­ité de femmes. Vive le 8 mars !

A Kadıköy…

Et dans d’autres villes…

Mal­gré l’in­ter­dic­tion des man­i­fes­ta­tions dans plusieurs villes, les femmes ont large­ment par­ticipé à la mobil­i­sa­tion, d’Izmir à Urfa, d’Ankara à Mardin…


Kadın­lar 8 Mart’ı kut­luy­or par imctv


Image d’en­tête : Ban­de­role  “La lib­erté ne peut pas être interdite”


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Naz Oke
REDACTION | Journaliste 
Chat de gout­tière sans fron­tières. Jour­nal­isme à l’U­ni­ver­sité de Mar­mara. Archi­tec­ture à l’U­ni­ver­sité de Mimar Sinan, Istanbul.