Ahmet Arif Ergin, prési­dent du TÜBİTAK, Con­seil de la Recherche Sci­en­tifique et Tech­nologique, a déclaré offi­cielle­ment le 21 novem­bre, que le TÜBİTAK a retiré de vente et détru­it 50 milles livres dans l’année 2015 . La Sci­ence est forte­ment visée.

« Nous essayons d’of­frir à notre peu­ple des oeu­vres intel­lectuelles de qual­ité et nous nous efforçons d’empêcher la pub­li­ca­tion d’ oeu­vres qui causeraient l’érosion cul­turelle et morale. » a expliqué le Prési­dent. « TÜBİTAK, qui pos­sède 700 titres avec une édi­tion de plus de 17 mil­lions de tirages, a une nou­velle approche depuis 2014. Cette approche se base sur la com­pat­i­bil­ité cul­turelle et la relocalisation ».

Le Prési­dent du TÜBİTAK a souligné que les livres dont la pub­li­ca­tion est antérieure à 2015  sont égale­ment en train de pass­er le fameux « test de compatibilité ». 

Le TÜBİTAK avait déjà arrêté l’édition de “l’Evolution” de Dar­win en début 2013 et tout ce qui est en lien était aus­si passé à la trappe. De nom­breux livres avait dis­parus du site de vente en ligne sans laiss­er de trace.

L’Hor­loger aveu­gle et Le gène égoïste” de Richard Dawkins, “L’iné­gal­ité par­mi les sociétés” de Jared Dia­mond, Dar­win et “Le voy­age du Bea­gle “d’Alan Moose­head, “Dar­win et les grandes énigmes de la vie” de Stephen Jay Gould, “L’origine de l’homme mod­erne” de Roger Lewin, “L’évolution” de Lin­da Gam­lin en font par­tie. Mais encore… les livres de Mahlon B. Hoagland, James D. Wat­son, Richard Lewon­tin, Ernst Mayr… 

Le TÜBİTAK avait été récem­ment lieu de “bous­cu­lades”. Le gou­verne­ment AKP avait rem­placé l’an­cien prési­dent Hasan Palaz, pré­tex­tant sa prox­im­ité avec la con­frérie de Gülen, ancien com­pagnon de route d’Er­do­gan, aujour­d’hui devenu son enne­mi numéro un. De nom­breux remaniements avaient été fait dans le per­son­nel sci­en­tifique et tech­nique. Env­i­ron un mois plus tard, après les élec­tions du 7 juin, qui avait affaib­li l’AKP, plusieurs affec­ta­tions hâtives avaient été effec­tuées par le gou­verne­ment. Dans les 633 fonc­tion­naires de haut niveau rem­placés en vitesse, il y avait égale­ment la direc­tion du TÜBİTAK.

Bien que pris dans la vague de l’évo­lu­tion Tayy­i­bi­enne, Ahmet Arif Ergin, prési­dent, mais aus­si homme de sci­ence lui même, doit le savoir : l’évolution est une théorie sci­en­tifique. En principe une théorie peut être infir­mée par une autre théorie, qui elle même peut être con­fir­mée ou infir­mée à son tour. Mais les croy­ances ne sont pas véri­fi­ables, donc il est impos­si­ble de les con­firmer ou infirmer. Le TÜBİTAK, le haut lieu sci­en­tifique de la Turquie est devenu aujour­d’hui, autre chose que son nom indique. Et il adopte la méth­ode du gamin qui pense : je ne je regarde pas, je n’en par­le pas, donc ça n’existe pas. Et d’ailleurs qui croit qu’en élaguant les branch­es de l’ar­bre, on sépar­era l’homme du singe.


Le TÜBİTAK, est l’organisme public en charge de la promotion, du développement, de l’organisation, de la conduite et de la coordination de la politique de recherche et de développement en Turquie. Fondé en 1963, il opère comme une agence de conseil auprès du Gouvernement turc sur les questions scientifiques et de recherche. Il représente le secrétariat du Conseil suprême de la science et de la technologie (BTYK), la plus haute instance pour la définition de la politique turque en matière de science et de technologie. Plus de 1000 chercheurs travaillent dans 15 instituts de recherche. En parallèle, le TÜBİTAK finance des projets de recherche conduits dans les universités et dans d’autres organismes publics ou privés. Il publie journaux scientifiques, magazines scientifiques grand publics et ouvrages scientifiques. En outre, il finance des mobilités scientifiques et des bourses de recherche pour étudiants. Le TÜBİTAK est l’agence d’exécution pour la mise en oeuvre des accords internationaux en matière de science et de technologie.
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Naz Oke
REDACTION | Journaliste 
Chat de gout­tière sans fron­tières. Jour­nal­isme à l’U­ni­ver­sité de Mar­mara. Archi­tec­ture à l’U­ni­ver­sité de Mimar Sinan, Istanbul.