Les pris­ons ne sont pas faites pour les mots, et encore moins pour celles et ceux qui les écrivent, où en font des brûlots con­tre les régimes qui oppri­ment. Et pour­tant, tants de jour­nal­istes, d’écrivainEs, d’in­tel­lectuellEs, de mil­i­tantEs et respon­s­ables poli­tiques sont pris­on­nièrEs en Turquie.

Les milieux intel­lectuels et lit­téraires en Europe, se sont à juste titre émus de l’arrestation, des appels au sec­ours, puis des men­aces de prison à vie qui pèsent sur Aslı Erdoğan.

Il arrive qu’une per­son­nal­ité, un nom, au milieu de beau­coup d’autres, fasse l’unanimité pour un “sou­tien”. Et la per­son­nal­ité comme le tal­ent de cette femme y inci­tent. Elle n’a par ailleurs eu de cesse elle-même, avant son arresta­tion, de soutenir celles et ceux, qui dans l’océan de répres­sion, subis­saient les pires des oppres­sions, dis­crim­i­na­tion, voir meurtres pro­gram­més. L’année qui vient de s’écouler en Turquie en regorge.

Elle avait choisi de con­seiller un jour­nal cat­a­logué comme “pro-kurde”, Özgür Gün­dem, et qui avait dû renaître de ses cen­dres plusieurs fois dans son exis­tence. Il est à nou­veau inter­dit, et ses auteur-e‑s empris­on­né-e‑s atten­dent les peines qui seront pronon­cées, bien sûr sous l’accusation “d’apologie du ter­ror­isme”, entre autres.

Cette sol­i­dar­ité des milieux intel­lectuels, qui ont réa­gi à la pub­li­ca­tion d’une de ses let­tres d’appel au sec­ours fait chaud au coeur.
Depuis l’ap­pel lancé par Kedis­tan, puis d’autres, comme l’ap­pel des écrivains , de nom­breux auteur-e‑s, maisons d’édi­tions, revues lit­téraires, et lec­tri­ces et lecteurs d’Aslı se mobilisent. Ses textes sont lus dans les rues, lors des ini­tia­tives organ­isées dans divers endroits, comme dans les librairies qui ouvrent leurs portes à cette vague de sou­tien, à Aslı et en sa per­son­ne, à tous-tes les femmes et hommes, pris-e‑s en otage par le régime de Tayyip Erdoğan, qu’ils-elles soient jour­nal­istes, auteur-e‑s, avo­cat-e‑s, uni­ver­si­taires, ou des poli­tiques, respon­s­ables de par­tis, élu-e‑s munic­i­paux, député-e‑s…

Des gestes de sou­tien, les plus mod­estes et créat­ifs, se posent aus­si en acte de sol­i­dar­ité par les un-e‑s et les autres… Comme une d’en­tre vous, qui laisse des petits papiers dans les wag­ons du trains des ouvri­ers tous les matins, et donne des ailes aux mots d’Aslı… Ou celles et ceux qui, par sol­i­dar­ité prê­tent leurs plumes, pour illus­tr­er ses textes. Et encore d’autres qui offrent leur voix aux mots d’Aslı, pour crier haut et fort leur solidarité.

Par ses proches, ses ami-e‑s de son comité de sou­tien en Turquie, réu­nis en col­lec­tif, une cam­pagne de vidéo a été lancée, pour porter cette vague de sol­i­dar­ité encore plus loin. Tout le monde peut par­ticiper de partout. Et c’est sim­plis­sime… Il suf­fit de se saisir d’un livre d’Aslı, ou encore de choisir un texte et le lire devant la caméra. C’est à la portée de tous-tes, et même un télé­phone portable fera l’affaire…

Vos vidéos seront pub­liées sur la chaîne Youtube : “Aslı Erdoğan Okuy­o­rum” (Je lis Aslı Erdoğan)
. Vous pou­vez y trou­ver d’ailleurs des exem­ples déjà publiés.

Voilà com­ment vous pou­vez contribuer :

  • Filmez-votre lec­ture.
    (! Utilisez svp le télé­phone en for­mat paysage – posi­tion horizontale !)
  • Notez, le nom du livre dont vous avez choisi de lire un extrait.
  • Ajoutez votre nom et prénom et votre métier.
  • Envoyez le tout à seule­ment une de ces adress­es (pour ne pas faire de dou­blon !) :
    
info@ucansupurge.org ou medya@filmmor.com

asli-erdogan-video-logo prisonnièrEs Votre vidéo sera traitée et pub­liée avec les infor­ma­tions que vous avez com­mu­niquées et com­plétée du logo de sou­tien à Aslı com­posé de son por­trait et le slo­gan “Si Aslı est dedans, aucun‑e de nous ne sommes dehors”.

A vos lectures !


Si Aslı et les autres sont en prison en Turquie,
aucun‑e de nous, ne sommes libres, nulle part !


vignette-dossier-special-asli-erdoganVous trou­verez tous les arti­cles, tra­duc­tions, libres de droits de Kedis­tan sur Aslı Erdoğan, ain­si que 3 recueils de textes en pdf prêts à imprimer, dans ce dossier spé­cial :

Vous pou­vez égale­ment suiv­re la page Face­book du col­lec­tif de sou­tien francophone :
Free Aslı Erdoğan,
Et sur Twit­ter, Kedis­tan se charge de la dif­fu­sion sur @KEDISTAN

Rakel Dink, la compagne du journaliste arménie Hrant Dink, assasiné en 2007.
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Image à la une :

Un grand M E R C I à Kemal Gökhan Gürs­es pour cette ver­sion d’Aslı — Kar­ga Kafası, spé­ciale Kedistan.

Kemal Gokhan GürsesKemal, une des plus tal­entueuses plumes de Turquie, des­sine depuis 1978. Il a tra­vail­lé pour les revues satiriques Mikrop, Gırgır, Fırt, Atmaca. Il a été auteur et dessi­na­teur pour les revues Genç­lik et Toplum, mais égale­ment pour le jour­nal quo­ti­di­en, Cumhuriyet de 1984 à 1993, ensuite, à par­tir de 1997, pour Radikal. Il a dess­iné plusieurs BD, notam­ment une sur la guerre d’I­rak entre 2005 et 2007 : “Ayşegül Savaş­ta” (Mar­tine à la guerre). Il a adap­té au théâtre, sa BD “Istan­bul” pub­liée sur Cumhuriyet ; ce qui lui a apporté le prix du “Meilleur auteur”. En 2013, il a pub­lié un livre qui décrit, autour de la résis­tance Gezi, l’his­toire d’un jour­nal­iste aveu­gle. Il est actuelle­ment directeur de l’a­gence de graphisme à Mucizel­er Dükkanı (La bou­tique des mir­a­cles) dont il est le fondateur.

 

 

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