La Coordination nationale Solidarité Kurdistan qui demandait à la France de condamner la politique guerrière du gouvernement turc contre les Kurdes a reçu cette réponse de l’Elysée :
” Le droit pour la Turquie de réagir aux attaques sanglantes dont elle a été la cible avec l’attaque de Suruç, qui a fait 32 victimes le 20 juillet dernier, ne peut être contesté. Le plein engagement de la Turquie dans la lutte contre Daesh, que la France poursuit dès le premier jour, est utile et nécessaire “.
Que l’Elysée ne connaisse pas le chiffre réel des victimes de l’attentat de Suruç passe encore, mais qu’il continue péremptoirement de l’attribuer à Daesh alors que ceux-ci ne l’ont jamais réellement revendiqué montre que ce prétexte est désormais « officiel » au sein de l’Otan et des gouvernements qui en sont partie prenante. L’anti terrorisme, ici l’alibi “Charlie” fait donc office “d’arme de destruction massive”.
Personne pourtant ne peut pourtant ignorer le « flou artistique » qui règne autour de cet assassinat de masse, venu à point pour donner le coup d’envoi d’un plan du gouvernement turc présenté dès 2014 aux « chancelleries européennes », comme on dit. Personne non plus ne peut ignorer que les combattants du Rojava ayant, après la victoire de Kobane, repris à Daesh une bande de territoire frontalière propice à tous les trafics, ont interrompu momentanément des promiscuités douteuses.
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Il est donc plus que temps de dénoncer cette réal politique d’un pays membre du Conseil de Sécurité de l’Onu, qui couvre non seulement la manipulation d’un processus politique interne à la Turquie (les élections de novembre), mais surtout le massacre de populations civiles, les états de siège, l’utilisation d’armes « illégales » lors de raids aériens contre les combattants kurdes.
Les expulsions de « ressortissants étrangers », dont des français, ou les tracasseries et intimidations d’observateurs ou journalistes qui commencent à être révélées publiquement, se font avec l’accord d’autorités françaises.
La France n’a donc jamais tant aimé la Turquie. Areva serait-elle en compétition avec la Russie pour les contrats nucléaires ?
La réponse serait à chercher du côté des intérêts géo stratégiques qui sous tendent toutes les guerres régionales depuis plusieurs décennies et ravagent les Pays en divisant et dispersant leurs populations, contraintes par millions à l’exode. Ce sont des cultures, des Peuples, des modes de vie, des avenirs, qui sont sacrifiés sur l’autel des dominations et profits de puissances régionales en conflit. Ce sont des politiques internationales de relations d’intérêts économiques et financiers qui déterminent l’attitude de ceux qui attisent ou soutiennent ouvertement leurs « partenaires ».
Les populations kurdes, là dedans, deviennent « dommages collatéraux ».
Décidément, les chats ont du souci à se faire.
Mais comme ils sont teigneux parfois, ils continueront à penser et agir librement pour que les croquettes du futur soient partagées et meilleures que celles de la veille.