Note du 22 sep­tem­bre 2015 : A ce jour, nous n’avons pas d’in­for­ma­tion sur les suites don­nées à cet appel. Pas d’é­chos con­séquents dans la presse turque ou dans les réseaux de sou­tiens kur­des. A suivre.…

Kedis­tan repro­duit ici in exten­so un communiqué.

Ce n’est pas dans nos habi­tudes, mais cette action fait écho à toutes les « exi­gences de la paix civile », qui se man­i­fes­tent autant par les mères de sol­dats que par les huées de min­istres lors d’in­hu­ma­tions. Le front du refus de la poli­tique crim­inelle de l’AKP, appuyée aujour­d’hui par les ultra nation­al­istes passe par la demande de paix et de retour à la négo­ci­a­tion. Même dans le chaos organ­isé, les sondages pré élec­toraux mon­trent que cette exi­gence reste portée par une majorité. Les élec­tions ne fer­ont peut être pas « l’embellie », mais elles se fer­ont sur cela, même avec un fusil sur la tempe.

N’y voyez pas un acte de paci­fisme bêlant, mais un accom­pa­g­ne­ment d’une demande de clair­voy­ance, issue de la  réflex­ion d’une grande dame, partagée en Turquie, tant à Istan­bul, Ankara, qu’à l’Est, con­tre aus­si tous les nation­al­ismes et les big­ots fau­teurs de guerre civile.

Com­mu­niqué de “Com­mu­nauté pour la Lib­erté des Peu­ples” (Alle­magne) :


Ley­la Zana, politi­cien kurde et mem­bre du par­lement turc, a entamé une grève de la faim pour faire pres­sion sur le gou­verne­ment et sur le PKK afin de réin­té­gr­er les négo­ci­a­tions de paix.
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Zana, qui est né en 1961 près de Diyarbakır en Ana­tolie ori­en­tale, est con­nue comme une défend­er­esse des Kur­des en Turquie. À l’âge de 14 ans, elle était mar­iée à Meh­di Zana, qui a été poli­tique­ment act­if et a été arrêté en 1980 pour son engage­ment envers les droits des Kur­des quand il est devenu maire de Diyarbakir. Lorsque Ley­la Zana a vis­ité son mari en prison, elle n’a pas été autorisé à lui par­ler en kurde, alors elle a appris la langue turque pour les vis­ites en prison.
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Ley­la Zana a con­nu la per­sé­cu­tion et la dis­crim­i­na­tion par les autorités turques. En 1991, elle a rejoint le Par­lement nation­al de Turquie en tant que can­di­date du HDP. Lors de la céré­monie de presta­tion de ser­ment, elle a dit-elle en kurde: «Je vais lut­ter pour que les peu­ples kurde et turc puis­sent vivre ensem­ble dans un cadre démocratique”.
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Mal­heureuse­ment, son engage­ment pour les droits des Kur­des et pour la paix en Turquie avaient un prix. Zana a été immé­di­ate­ment démis de ses fonc­tions et, en 1994, con­damné à 15 ans d’emprisonnement. En rai­son de la pres­sion publique et poli­tique, elle a été libérée au début de 2004.
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Depuis lors, des accu­sa­tions ont été renou­velées con­tre elle. Le 4 Décem­bre 2008, Ley­la Zana a été con­damnée à 10 ans de prison pour appar­te­nance pré­sumée à une organ­i­sa­tion ter­ror­iste — et il y a d’autres procé­dures judi­ci­aires con­tre elle, même dans sa ville natale de Diyarbakır.
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Les pro­cureurs deman­dent jusqu’à 70 ans d’emprisonnement. Actuelle­ment, elle est jouit tou­jours de l’im­mu­nité comme elle est un mem­bre du Par­lement turc.
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Pen­dant des décen­nies, Zana a suivi son rêve que les Kur­des et les Turcs puis­sent coex­is­ter en paix. Elle a déjà rem­porté plusieurs prix pour son engage­ment et a été nom­iné pour le Prix Nobel de la paix à deux repris­es. Avec sa grève de la faim, elle veut main­tenant le retour à de nou­velles négo­ci­a­tions de paix entre les par­ties bel­ligérantes en Turquie. La trêve a été lev­ée après une attaque dans la ville turque de Suruç près de la fron­tière syri­enne, le 20 Juil­let de cette année.
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Com­mu­nauté pour la Lib­erté des Peu­ples (Alle­magne)

Tra­duc­tion de 2:10 à 6:29

Depuis ici, je souhaite adress­er une prière à tous les côtés qui utilisent des armes.
Nous sommes morts, en nous bat­tant pen­dant 100 ans. Vous avez choisi la mort pour nous pen­dant 100 ans et nous avons fait de l’autodéfense pour survivre.
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Main­tenant ça suffit.
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Nous n’allons pas grandir avec la mort. Nous allons pour­rir la société en mourant et en tuant. Nous allons pour­rir les con­sciences. Nous allons pour­rir le futur. Nous allons pour­rir nos sentiments.
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Quelque soit ce qu’il y’a dans la tête de cha­cun, il faut retourn­er autour de la table, retourn­er à la péri­ode d’avant les élec­tions, et voir les cartes ouvertes sur la table.
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Per­son­ne ne per­dra rien avec des négo­ci­a­tions. Pourquoi a‑ton peur des négo­ci­a­tions, j’ai beau­coup de dif­fi­cultés à com­pren­dre cela.
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A la place des jeunes qui meurent, tant pis ce sera nous.
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Je souhaite dire ceci à toutes les par­ties, avec sérénité, après avoir dis­cuté avec ma con­science pen­dant un mois : Si on n’arrête pas les morts, croyez le, moi… parce que c’est un cas qui con­cerne la con­science, moi, je vais entamer une grève de la faim.
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En dis­ant cela, en dis­ant cela, et tout ceux qui me con­nais­sent le savent, quand une parole est sor­tie de ma bouche, je la tiens même si on me décapite.
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Il est pos­si­ble que ma force ne soit pas suff­isante pour per­son­ne, mais je suis maître de moi. Je préfère mourir que de rester spec­ta­trice des morts.
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Je vous salue tous, avec respect, avec amour, j’enlace tous les jeunes qui sont à l’age d’être mes enfants, j’embrasse les mains de mes ainés dont je respecte infin­i­ment la sueur. Je dis tout cela en me bais­sant avec respect devant le témoignage de la mère dont on garde le cadavre dans le fri­go pour qu’il ne se décom­pose pas.
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Depuis que j’ai enten­du qu’un bébé de 35 jours est mort sous des balles à Cizre, je sens que mon âme est morte.
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Nos peu­ples ne méri­tent pas ça.
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Les dirigeants actuels, jusqu’à hier, par­laient avec la Syrie, l’Irak, comme s’ils se moquaient et dis­aient « ne bom­bardez pas votre peu­ple, ne faites pas souf­frir vos peu­ples ». Et moi main­tenant, je me retourne vers celui qui prononçaient ces paroles, et je lui dit, s’il vous plait, mon­trez le quart de valeur que vous don­nez à votre peu­ple, pour les enfants des autres peu­ples. Ne choi­sis­sez pas la mort pour eux.
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Main­tenant ça suffit.

Puisse sa prise de posi­tion et son courage, faire enfin com­pren­dre qu’un proces­sus poli­tique con­tre l’AKP, s’ap­puyant sur l“exigence d’une paix civile” qui fait écho dans le pays, comme le porte aus­si le HDP est une par­tie de la société civile “turque”, est une sor­tie par le haut pos­si­ble, bien plus qu’un affron­te­ment dont Öcalan pour le PKK avait pour­tant souligné les lim­ites et l’i­nanité poli­tique pour l’ensem­ble des populations.

Les politi­ciens européens seraient bien avisés d’ou­vrir les yeux sur ce que l’Otan sou­tient dans la région grâce à leurs sig­na­tures. La France, mem­bre du Con­seil de sécu­rité du machin ONU porte encore plus le poids de l’infamie d’un sou­tien renou­velé à Erdoğan.

Il est plus que tant que s’ex­pri­ment des sou­tiens forts, sans ambiguïtés ni cir­con­vo­lu­tions politi­ci­ennes, à ceux qui lut­tent pour l’u­nité de pop­u­la­tions, débar­rassées des fau­teurs de guerre et de big­ots diviseurs, à deux pas de Daesh.

En Turquie, la paix.… Au Roja­va, un sou­tien en armes et human­i­taire aux com­bat­tants con­tre l’immonde.

Il n’y a rien de con­tra­dic­toire à cela.

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Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.