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La 7ème édition du “Festival des femmes Sakine Cansız”, revient cette année avec un petit décalage dû à la pandémie. Elle se déroulera le 16 août 2020 à Zurich, en Suisse.
Ce festival fait focus sur le combat de Sakine Cansız, “Sara”, et, à travers elle, sur la lutte des femmes kurdes. Il souligne également que dans le système patriarcal qui domine le monde, la lutte, à tout moment et en tout lieu, est le devoir de toutes les femmes. Cette année les attaques génocidaires visant les femmes seront mises particulièrement en évidence.
La transmission des idées, par l’art et la culture, dans une ambiance joyeuse, en créant des liens de solidarité, est cent fois plus efficace que des milliers de tracts et articles qui font couler de l’encre qui sèche… Et ce, bien sûr, sans pour autant oublier les souffrances, les vies perdues, ni celles qui sont tombées sur les fronts de guerre menées avec violence, par l’esprit patriarcal occupant, colonisateur pilleur et violeur… Cette édition du festival est dédiée aux femmes qui continuent de combattre et qui sont tombées pour la cause, particulièrement à Heftanin.
Musique, danse, interventions, exposition, repas, le “Festival des femmes Sakine Cansız” accueillera le public durant toute la journée, avec un riche programme. Cette année, les enfants sont particulièrement attendus, avec un espace de jeux qui leur est réservé.
La particularité de ce festival est que, des organisatrices aux bénévoles, des intervenantes aux musiciennes, passant par les techniciennes, dans la mesure du possible, toutes les contributrices et participantes sont des femmes. Bien sûr le public invité, les musiciens qui accompagnent les chanteuses sont bienvenus.
Si les femmes qui oeuvrent pour le festival adoptent la devise “s’organiser ensemble, s’élever ensemble”, ce n’est pas pour rien ! Elles se considèrent comme les continuatrices de Sara, elles souhaitent et s’efforcent de porter ses idées et idéaux, son esprit combatif au delà de la lutte des femmes kurdes, vers une envergure internationale. L’édition 2020 de ce festival se déroulera d’ailleurs, sous le slogan “La résistance des femmes — Jusqu’à l’ère de la femme”.
En effet, contenant une expérience concrète, une pensée spécifique et forte, le combat de Sara, est précurseur et éclaireur, pour enrichir la réflexion féministe d’aujourd’hui. Portée par ses soeurs, cette philosophie particulièrement liée à la vie, offre une indéniable ressource pour renforcer les luttes d’émancipation, d’égalité, de droit, que les femmes mènent sur les cinq continents, contre le patriarcat, le machisme, le sexisme, les discriminations ethniques, religieuses, sociales et de genre, ainsi que les violences et féminicides.
Rappelons encore une fois, Sakine Cansız, fut l’une des co-fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et une figure de proue du mouvement des femmes kurdes. Elle fut assassinée le 9 janvier 2013 à Paris, en compagnie de deux camarades kurdes militantes Leyla Şaylemez (Ronahî) et Fidan Doğan (Rojbîn). Ce triple assassinat dont l’enquête n’en finit pas d’être ré-ouverte en France, fait objet de toutes les pressions de l’Ambassade de Turquie à Paris…
En amont, les organisatrices ont fait un appel aux amiEs de Sakine, et personnes qui l’ont rencontrée un moment au courant de sa vie, pour créer un recueil de souvenirs… Un bel hommage en vue…
Au programme il y a des noms et groupes comme Xece, Leyla Koçgün, Silbûs û Tari, Nuarîn, Lizard and the Deer, Shatvîka Natanaalayam, et le choeur des enfants Koroya Zarokan. Les invitéEs pourront savourer l’impressionnant son de l’erbane, tambour kurde, et govend, une sorte de gavotte qui se danse ensemble, et même y prendre partie !
La cuisine proposée aux invitéEs sera concoctée elle aussi par les femmes, les invitéEs dégusteront des plats traditionnels, préparés comme à la maison… Sous le chapiteau principal “Kıl çadır”, des femmes dêngbej chanteront des kılam traditionnels tout au long de la journée. Axaftvan et les portes paroles du Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK‑E), s’adresseront au public.
Heyva Sor a Kurdistanê Swîsre, Croissant Rouge du Kurdistan Suisse, proposera dans son stand-tente une exposition des reproductions des oeuvres de Zehra Doğan, artiste, journaliste et autrice kurde. Il s’agit des oeuvres crées lors de sa période clandestine en 2017, avant son arrestation, et de celles produites dans des conditions d’interdiction en prison entre 2017–18, reproduites avec le concours logistique de Kedistan, qui apporte ainsi modestement sa pierre.
Heyva Sor suisse, poursuivra son appel à dons, pour traverser la difficulté actuelle générée par la pandémie de Covid-19 dans leurs actions et initiatives d’aides. Les donatrices et donateurs peuvent rentrer à la maison, non seulement avec le vif souvenir de cette journée mais aussi avec les cartes postales et affiches des oeuvres de Zehra, qui a offert pour l’occasion à Heyva Sor, sa solidarité.
La totalité des fonds récoltés lors de cette initiative sera utilisée pour soutenir les familles qui se trouvent dans le camp de réfugiés de Makhmour, district de Moussoul, en Irak. Sous embargo depuis un an, Makhmour est frappé par une sérieuse crise économique. Bombardée régulièrement par l’aviation turque, une population de 13 mille personnes en grande difficulté essaye de survivre dans le camp de réfugiés. Les malades ne peuvent quitter le camp pour se faire soigner. Cette solidarité fait partie de différents champs d’action de Heyva Sor.
Pour plus d’informations n’hésitez pas à cliquer sur les liens suivants. Vous pouvez contribuer aussi, même si vous êtes loin, en partageant les publications, et le programme du festival, dans vos réseaux sociaux et amicaux.
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