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Un appel à con­tri­bu­tions adressé aux jeunes chercheuses et doc­tor­antes, qui habitent les pays à l’est de la Méditer­ranée jusqu’à la mer d’Ara­bie, y com­pris l’Afghanistan, pour un ouvrage qui sera pub­lié en français, à la ren­trée 2020.

 

La pandémie du Covid-19 au centre des désastres du quotidien :
des femmes de la Méditerranée à la mer d’Arabie s’expriment

(titre pro­vi­soire)

Éditri­ces : Atieh Asgharzadeh & Car­ol Mann
Pub­li­ca­tion prévue : ren­trée 2020

La pandémie de Covid-19 fait trem­bler le monde entier depuis févri­er 2020. Chaque jour, nous sommes bom­bardés de chiffres qui ne cessent de se démul­ti­pli­er — les morts, les infec­tés, les rescapés. Un vocab­u­laire très par­ti­c­uli­er se généralise : d’un côté de la planète à l’autre, tout n’est que “quar­an­taine”, “dis­tance de sécu­rité”, “crise san­i­taire”, “virus”, “guerre”, “enne­mi invis­i­ble”. Pour­tant, le sen­ti­ment d’ur­gence des médias en ligne con­traste avec le ralen­tisse­ment de la vie quo­ti­di­enne, de l’é­conomie mon­di­ale, la planète vit en réal­ité dans un temps sus­pendu. Ce temps est-il sus­pendu de la même façon pour les femmes qui doivent gér­er ces con­signes avec d’autres urgences, dont la mis­ère, la guerre, la répres­sion poli­tique, la vio­lence au quo­ti­di­en à l’est de la Méditer­ranée? Partout, les fron­tières se ver­rouil­lent, les ser­vices médi­caux et soci­aux sont dépassés et bien des pop­u­la­tions plon­gent dans la pau­vreté, par­fois extrême.

Qu’en est-il pour les réfugiées qui vivent dans la rue, comme au Liban, les pop­u­la­tions réduites au chô­mage comme en Inde ?. Si l’Oc­ci­dent avec ses struc­tures sup­posé­ment sophis­tiquées et exem­plaires est en voie d’ef­fon­drement, qu’imag­in­er dans des pays moins bien nan­tis ? Quelle est la place de la cat­a­stro­phe dans le quo­ti­di­en des femmes en Syrie et en Irak ? Com­ment se soumet­tre aux injonc­tions religieuses qui domi­nent bien des pop­u­la­tions à l’Est de la Méditer­ranée et édictent des solu­tions fondées stricte­ment sur la foi et non sur la sci­ence, comme au Pak­istan ou en Iran? Les femmes sont-elles en mesure d’ig­nor­er ces dik­tats ? Qu’en disent-elles?

L’en­fer­me­ment de la qua­si-total­ité de la planète dans des con­di­tions on ne saurait plus con­trastées génère des pres­sions et des com­porte­ments tout aus­si var­iés. Ce n’est pas seule­ment la dif­férence entre les rich­es et les pau­vres qui creuse les iné­gal­ités, il y a les iné­gal­ités dans le traite­ment de la pandémie, des moyens à dis­po­si­tion, des pri­or­ités locales. Une famille parisi­enne de qua­tre per­son­nes dans 60 m², avec de l’élec­tric­ité et inter­net vit autrement que celles con­finées dans 12 m² dans un bidonville de Cal­cut­ta ou un camp de réfugiés. L’en­fer­me­ment n’a pas la même sig­ni­fi­ca­tion à Téhéran et à Tunis. Dans quel ordre d’im­por­tance place-t-on le risque de con­ta­gion quand pleu­vent les bombes, comme en ce moment les attaques turques sur le Roja­va, ou bien en plein souleve­ment pop­u­laire à Alger ou à Bey­routh? ? Une mère de famille d’un vil­lage afghan ne peut pas envis­ager le stock­age de pro­vi­sions pour sa famille, surtout si elle vit au jour le jour- con­traire­ment à ses con­tem­po­raines occidentales.

Quelques con­stantes sont à remar­quer : la vio­lence famil­iale, surtout con­tre les femmes1 qui a déjà fait l’ob­jet de mis­es en garde des Nations Unies ; puis partout la dés­co­lar­i­sa­tion de 91 % des enfants sur la planète et une régres­sion sociale massive.

D’est en ouest le degré de souf­france tant matérielle qu’af­fec­tive varie et c’est ici que la dimen­sion de genre revêt toute sa sig­ni­fi­ca­tion d’une cul­ture à l’autre.

Cette pub­li­ca­tion a pour objec­tif d’évaluer les con­séquences de la pandémie dans leur con­texte social et poli­tique sur les femmes, de mieux com­pren­dre la nature et la portée des mesures pris­es par dif­férents pays, surtout autori­taires, et surtout d’accueillir le réc­it de vie de celles qui vivent dans tous ces pays.

La prob­lé­ma­tique porte sur la ques­tion de rap­port entre les gen­res durant cette pandémie, sur les modes de ges­tion de crise des femmes de tout âge, ici la mal­adie et le con­fine­ment à tra­vers le vécu per­son­nel, l’en­gage­ment dans l’écriture, l’art et les recherch­es soci­ologiques. Les com­porte­ments et réac­tions sont ici envis­agés sur le plan de l’affectif et des émo­tions, sur le plan sym­bol­ique et dans les dif­férents con­textes socio-poli­tiques et aus­si de culture.

Un autre but impor­tant de cette pub­li­ca­tion est de saisir l’ur­gence de la pandémie vécue en direct et les analy­ses spon­tanées qui en sont faites. Après tout, les éval­u­a­tions postérieures seront pléthore une fois que l’an­goisse du présent se sera évanouie, c’est l’in­stan­ta­né qu’il nous faut saisir, à la façon d’un Insta­gram ou Snap-Chat.
Nous vivons un moment excep­tion­nel : et c’est bien la per­spec­tive fémi­nine dans ces pays le plus sou­vent ignorés par la presse occi­den­tale qui nous intéressent.

En bref, ce seront des textes per­son­nels avec une dimen­sion soci­ologique, anthropologique

Des extraits de jour­naux per­son­nels seront les bienvenus.

Nous faisons appel aux jeunes chercheuses (doc­tor­antes com­pris­es) qui habitent les pays à l’est de la Méditer­ranée jusqu’à la mer d’Ara­bie (ce qui com­prend égale­ment l’Afghanistan)

L’ou­vrage sera pub­lié en français chez un édi­teur parisien qui sera pré­cisé prochaine­ment et paraître à la ren­trée 2020

Envoy­er une propo­si­tion d’une page, (250 mots max) (en for­mat Word) + Bref CV- met­tre votre nom dans l’in­ti­t­ulé de votre mail: avant le 25 mai

Langues: en français de préférence, en anglais ou en farsi/dari.

Vous serez infor­més dans la semaine sur l’ac­cep­ta­tion de votre texte après évaluation

Longueur des textes : Entre 1 500 et 2 000 mots max­i­mum, notes en pied de page, for­mat Word, Times New Roman, interligne simple.

Envoy­er aux 2 adress­es suiv­antes : atieh.zadeh@gmail.com / carolmann33@gmail.com
Remise des textes : 28 juillet.

L’in­té­gral­ité des textes sera pub­lié en langues orig­i­nales en ligne sur un site dédié.

Thèmes possibles

(liste non-exhaus­tive)

    • con­fine­ment à l’in­térieur, guerre à l’extérieur
    • vivre l’en­fer­me­ment avec un parte­naire difficile
    • les angoiss­es de la soli­tude au féminin
    • crain­dre pour ses proches
    • les plus grands manques
    • une ado­les­cence enfer­mée- les plaisirs inavoués du confinement
    • pra­tique religieuse et confinement
    • main­tenir le con­tact avec le monde extérieur
    • pra­ti­quer la ville en dépit des restrictions
    • nav­iguer l’e­space virtuel
    • réin­ve­stir l’e­space privé
    • quand l’e­space privé n’est plus privé
    • un espace à soi
    • cui­sine de confinement
    • l’amour con­finé
    • quand le con­fine­ment tourne à l’enfermement
    • le regard sur l’Oc­ci­dent en crise

Atieh Asgharzadeh & Car­ol Mann


Image à la une :  Œuvre de Malak Mat­tar

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