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Les vierges du par­adis d’Al­lah seront équipées de masques sous peu, le Covid vient de leur envoy­er 1000 disciples.

En Turquie, le pays “qui ne craig­nait rien” il y a moins d’un mois, la saloperie de virus fait des vic­times, comme partout. Et ce n’est que le début ; ça a telle­ment affolé nos gou­ver­nants qu’ils ont déclaré d’un coup une sorte de “cou­vre feu” général pour les jours à venir.

Tout le monde avait pris les devants déjà, et sans atten­dre, s’é­tait bar­ri­cadé par pré­cau­tion depuis quelques temps, voy­ant com­ment l’af­faire tour­nait en Europe. Et les rues d’Is­tan­bul qui d’habi­tude grouil­lent de vie, s’é­taient déjà en par­tie vidées. Les pre­mières à avoir été fer­mées étaient les mosquées, ce qui en avait mis en colère plus d’un. Et comme beau­coup de mag­a­sins, de bars et d’étab­lisse­ments n’avaient plus de clien­tèle, ils avaient suivi le mou­ve­ment.

Cette fois c’est offi­ciel, on est bar­ri­cadés pour deux jours.

Les deux semaines où tant bien que mal, cha­cun s’é­tait tenu à dis­tance, vien­nent d’être ruinées en une soirée. Avec la déc­la­ra­tion d’un cou­vre feu annon­cé juste deux heures avant son appli­ca­tion... Les mag­a­sins ali­men­taires ont été pris d’as­saut. Des scènes de foules qui se bat­tent, se bous­cu­lent dans les rues devant des bou­tiques qui se vident ont eu lieu partout. C’é­tait déjà le cas avant pour l’eau de cologne, mais là c’est pour faire des réserves.

turquie corona

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La Turquie a con­traire­ment aux pays européens, beau­coup de petites bou­tiques et de marchés. Et les grandes sur­faces sont très sou­vent plus chères. Avec la crise économique et les états de guerre, déjà, même le marché était devenu hors de prix. Et je dois dire que cela me met dans l’embarras, vu ma retraite aus­si mince qu’un fil de fer. Com­ment vais-je faire demain ?

Ce soir, cha­cun a craché au vis­age de l’autre en lui piquant la dernière tomate du ray­on. La tomate sera mûre dans quinze jours, si j’en crois la science…

Toutes les prières de Trump, des culs bénis ou des culs lev­és n’y auront rien fait.

J’ai crû com­pren­dre qu’il y a un prob­lème avec les masques de pro­tec­tion. Notre gou­verne­ment comme les vôtres, fait sem­blant. Même qu’il en envoie en Europe, pour faire le fier, notre Erdoğan. Le min­istre covidé anglais l’a même remer­cié en per­son­ne. Amu­sant, les masques ont du arriv­er trop tard pour lui.

A pro­pos de masques et de marché, un cou­turi­er qui en avait fab­riqué en avait don­né une pile à un polici­er pour qu’il les dis­tribue à la pop­u­la­tion. C’é­tait un beau geste. Le polici­er l’a fait, et il a été arrêté…

La Turquie, dont la lumière était éteinte depuis longtemps déjà, s’en­fonce dans le noir du grand n’im­porte quoi, main­tenant que le temps per­du est vis­i­ble par tout le monde.

Le par­lement crou­pi­on a voté des textes pour faire sor­tir des crim­inels de prison. Ils ont en même temps con­fir­mé que les pris­on­nierEs poli­tiques n’é­taient surtout pas con­cernés. Un vio­leur repen­ti est donc, dans l’échelle des valeurs, plus apte à sor­tir pour recom­mencer qu’un député, un maire ou mil­i­tant kurde dont on a voulu se débarrasser.

Bon, la nuit est tombée, le fri­go à moitié vide, et Istan­bul sem­ble s’être calmé. Dehors la saloperie rode, et la police cette fois ne pour­ra rien y faire, cet enne­mi de l’in­térieur là ne s’ar­rête pas comme on menotte un Kurde.

istanbul

Pho­to : Emre M. 2020, Istanbul.


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Mamie Eyan
Chroniqueuse
Ten­dress­es, coups de gueule et révolte ! Bil­lets d’humeur…