Erdoğan est allé causer élimination des terroristes à l’OTAN, en traduction anglaise. Il a donc pu faire la preuve directe de son efficacité en la matière, puisqu’un bilan fait état de blessés et d’au moins 11 morts, dont 8 enfants, dans la ville de Tal Rifaat, qu’il a fait bombarder avec son artillerie.
Tous terroristes, ou futurs terroristes, en tous cas enfants de terroristes, puisque kurdes.
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La plupart des victimes sont des déplacéEs kurdes qui s’étaient installéEs à Tal Rifaat depuis l’invasion d’Afrin en 2018 par les forces armées turques et leurs alliés barbus… Que faisaient-ils donc encore là, sur NOS terres, comme aiment à le dire la nostalgie ottomane ici.
Il se fait qu’à Tal Rifaat, on ne sait pas encore, qui de l’armée du régime, qui des Russes, qui de la Turquie ou des “Syriens libres” se verra au final attribuer la curée contre les réfugiés kurdes. Il y avait bien un accord avec les Russes, demandant à nos valeureux combattants de ne pas bombarder la ville, mais Erdogan a du penser qu’arriver à l’OTAN avec huit gamins terroristes tués lui donnerait de la prestance, en lui permettant de jauger l’hypocrisie des ces Otaniens là.
Et si personne ne lui a fait de déclaration d’amour, il en est quand même revenu avec une parole de Trump disant que le “projet de zone de sécurité” était en bonne voie. Encore quelques nettoyages et les réfugiés syriens seront bien gardés.
Tuer des mômes ? La belle affaire. C’est une spécialité dans la région.
Spécialité du régime syrien, depuis longtemps, contre les populations civiles, et au gaz, à l’occasion. C’était aussi une spécialité des nouveaux amis de la Turquie, transfuges de Daech ou d’autres variantes. Ils ont fait leurs preuves contre les YezidiEs.
Une certaine ancienneté revient aux différents régimes de notre Turquie. Je ne remonterai pas à jusqu’il y a un siècle, avec les Arméniens, c’est trop facile.
Non, juste dans les 25 dernières années, alors que nos petits soldats Mehmet s’occupaient de nettoyer les villages à l’Est et que la gendarmerie inventait des massacres de bébés à mettre sur le compte du PKK kurde. Tout cela a été prouvé depuis, alors que certaines consciences se sont soulagées avant leur belle mort de ces crimes commis au nom de la sainte patrie du Mustafa.
Et à Roboski, il n’y avait pas que des ânes non plus… Et la petite Ceylan, elle était terroriste ?
La violence a pénétré au fil des décennies la société turque, et de soldat Mehmet en soldat Mehmet à barbe, elle a pourri les consciences jusqu’à la moelle. Et cela au point qu’on applaudit à l’annonce de 8 enfants tués, parce que présenté comme représailles anti-terroriste.
Et la bande de pieds-nickelés kémalistes au Parlement ne dit rien là non plus. Tout au plus, comme pour Roboski, on verra l’un d’entre eux parler de regrettable dommage de la guerre contre le terrorisme.
Et voilà qu’après s’être offert des passes d’armes entre dirigeants de ce monde à Londres, tout ce beau monde a publié un communiqué final disant que la cible devait être celle de tous les terrorismes. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit sur la “zone d’insécurité” pour réfugiés en Syrie.
L’étiquette, pour les gamins, on la colle avant ou après leur mort ?