Voilà encore le nom de la Turquie prononcé comme une insulte par la bouche de toutes celles et ceux qui de par le monde ont pourtant déjà bien à faire avec la terre qui brûle. Et leur indignation est totalement légitime.
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Erdoğan, Reis de Turquie, n’est qu’un boucher et ceux qui le soutiennent pataugent dans les excréments d’abattoir.
Il n’y a pas bien longtemps, quand le Daech égorgeait, violait, pillait et faisait pourtant des affaires, Erdoğan laissait acheter du coton, du pétrole, et soignait dans les hôpitaux frontaliers l’engeance barbue. En même temps, il continuait à chérir d’autres barbus, anti-Bachar, mais pour leur compte, qu’il utilise aujourd’hui comme force de frappe en Syrie, dans sa sale guerre. Il les appelle même “force nationale syrienne”, rien que ça !
Erdoğan a couvé ses protégés qu’il contribua à placer à Afrin, autre fait d’armes, où viols, pillages, tortures, ont rythmé la vie apaisée du “rameau d’olivier.”
J’aurais tout vu, tout lu, tout entendu.
Notre Premier Ministre, en visite chez des étrangers amis, a déclaré qu’il avait tout fait dans les règles internationales. Le plan d’attaque a été déposé chez le secrétaire de l’ONU, avec les raisons, les articles qui l’autorisent, et tout et tout. Même chose chez NATO, dont la Turquie est membre. Résultat, le secrétaire a encouragé à utiliser des bombes qui évitent les civils, et le NATO a déclaré légitime la volonté de la Turquie de se protéger sur ses frontières… Enfin, un peu au-delà, mais si c’est pour le bien de tous contre le terrorisme, on n’est pas à 30 kilomètres près. Au siècle dernier, en Autriche, un dictateur avait bien aussi glissé trop loin sans que personne ne bronche. Y a jurisprudence internationale non ? C’est l’article de Munich je crois.
Faut dire que le Trump avait changé d’opérateur téléphonique. Le temps de rôder son nouvel iPhone, il a tweeté quelques conneries, pour l’essayer. Erdoğan a pris ça pour argent comptant, et lui a, du coup, téléphoné. “Feu vert” il a dit le Donald, avant de dire le contraire en fin de journée. “Ah tu l’as dit, c’est dit !” a répondu notre Reis. C’est comme ça que ça a commencé.
Faut dire aussi que le Erdoğan attendait depuis si longtemps.
Il a été élevé dans cette idée que nos ancêtres ottomans n’auraient jamais accepté que ces territoires là soient donnés à d’autres que la Turquie. Et comme l’idée est bien répandue chez nous, il avait trouvé un truc pour la réaliser : une zone tampon où le drapeau turc flotterait en paix, quitte à y massacrer tous les habitants ou les virer ailleurs. On se demande bien où… Et voilà le pompon, il se fait que nos têtes de liste aux dernières élections sont toutes d’accord sur le principe, de la soi-disant gauche kemaliste à l’extrême droite des loups gris. Une belle union douanière qu’on a là.
Et ils nous ont fait des déclarations et des prières pour le soldat Mehmet qui va tuer du Kurde en Syrie, comme il l’a fait ces dernières années à l’Est… A vomir !
Bon, il est pas fou le Erdoğan, il mettra ses protégés barbus devant. Il l’avait d’ailleurs un peu déjà fait depuis 2015. On avait du mal à savoir qui était sous le béret d’ailleurs, ou sous le foulard. Des tueurs sous contrat. Et même des officiers FETÖ pur jus, en 2015, que Erdoğan a mis en taule depuis, pour ne pas laisser de coupable impuni paraît-il. Ha non, pas pour les Kurdes tués, ça c’est légitime, pour “la sécurité”, mais pour le drôle de coup d’Etat... Je ne sais pas ce qu’il penseraient de la ballade syrienne pour chasser le Kurde, ces FETÖ là, s’ils étaient toujours en place.
Bref, à part la gauche démocratique, pour ne pas dire le HDP, tous nos chefs de parti poseront sur la photo du tableau de chasse, un pied sur la bête… Enfin, ils en rêvent…
Pardonnez-moi si je le prends sur ce ton, mais c’est ça ou vomir…
Et je me suis tapée les prières chantées d’une bonne centaine de minarets de la ville toute la soirée, en plus.
“Not in my name”. C’est bien ça que vous écrivez sur vos pancartes ? Qui en Turquie osera, à part les Kurdes et toutes celles et ceux qui ont déjà tout perdu, défiler avec ça ?
Pour Afrin, on avait joué les 3 singes, à la demande des autorités. Et comme le prix des casseroles a aussi augmenté, on évite de taper dessus.
Je suppose qu’on va encore nous demander de mettre le drapeau au balcon. Je le mettrais comme essuie-pieds dans les chiottes. Il est trop rouge du sang versé par ce nationalisme raciste et puant.
Dites, vous allez pas laisser faire çà quand même ?
Et Zehra Doğan, enfin libre et toujours résistante, à qui je dois tant de courage, a publié aujourd’hui un de ses dessins de prison. Il est si profondément en accord avec aujourd’hui.