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La déci­sion de remise en lib­erté pos­si­ble avant son procès de Sela­hat­tin Demir­taş vaut bien une entorse à mon régime. Je sors donc moi aus­si du plac­ard la bouteille qui y dormait.

La bonne nou­velle est tombée aujour­d’hui. L’homme poli­tique des plus intè­gres et courageux que la Turquie n’ait jamais eu, et qui n’a rien à faire en prison comme tant d’autres pour­rait com­para­ître libre lors de l’au­di­ence de son prochain procès le 7 jan­vi­er. Mais…

L’in­jus­tice turque au ser­vice du Reis a plus d’une ficelle dans son sac. Pour être en con­for­mité avec une déci­sion de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, un tri­bunal, à Sin­can, près d’Ankara, ordonne la libéra­tion, tan­dis que l’in­jus­tice rap­pelle que Mon­sieur Demir­taş a déjà été con­damné dans un autre procès.

Il a déjà été en effet con­damné en appel le 4 décem­bre 2018 à une peine de qua­tre ans et huit mois pour “pro­pa­gande ter­ror­iste”… Du coup, il pour­rait seule­ment deman­der une libéra­tion anticipée et la déci­sion du juge de Sin­can, prise sans sa présence ni celle de son avo­cat Ramazan Demir, devient une péripétie “démoc­ra­tique” pour paraître en phase avec la Cour Européenne, alors que Tayyip sem­blait dire qu’il n’en tiendrait pas compte.

De quelle tam­bouille est donc issue cette déci­sion d’un tri­bunal ? Va savoir.

Dire que Sela­hat­tin Demir­taş est tiré des geôles est donc ven­dre la peau de l’ours avant l’ou­ver­ture de la chas­se. Lisez donc ses livres en atten­dant, et ne cessez pas là où vous en avez le pou­voir, de réclamer la libéra­tion d’un homme poli­tique d’avenir. Une voix de paix et de vivre ensem­ble en dépend, en plus d’une per­son­nal­ité qui ren­ver­rait dans les poubelles de l’his­toire bien des potich­es ex laïques ou actuelles bigotes.

Mais je ressors le bour­bon quand même !


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Mamie Eyan
Chroniqueuse
Ten­dress­es, coups de gueule et révolte ! Bil­lets d’humeur…