Début décembre dernier, les kedi ont pris la route pour faire connaissance avec Jine, Diyako, Zenda et Gabrielle. Quatre personnages d’une pièce incontournable.
Incontournable parce que cette pièce est inspirée du documentaire “Kurdistan, la Guerre des Filles” de Mylène Sauloy. Elle est écrite par Carole Prieur, et mise en scène, par Vanessa Sanchez.
Sur scène, on retrouve les talentueux-ses Isabelle Côte Willems (Zenda), Séphora Haymann (Jine), Marie Colluci (Gabrielle), et Pascal Loison (Diyako)…
Les “premières” se déroulaient donc les 7 et 8 décembre 2018, à à la Grange Théâtre Vaugarni, en Touraine, et furent suivies d’une présentation à Issoudun, le 11 décembre dernier. Annonçons donc tout de suite les prochaines représentations :
• Vendredi 25 janvier à 14h et samedi 26 janvier à 20h30 au Studio Théâtre de Stains (93) 19, rue Carnot.
• Mardi 29 janvier à 20h à l’Espace Renaudie d’Aubervilliers (93) / dans le cadre du Festival Pas de Quartier
30 rue Lopez et Jules Martin (métro Fort d’Aubervilliers)
• Vendredi 8 mars à 20h30 au Centre Culturel St Pierre des Corps (37) / dans le cadre du Festival Bruissement d’Elles. 35 rue Pierre Curie
• Mardi 23 avril à 14h et 20h30 au Théâtre le 5 Côté Jardin — 5, rue de la Mairie — 28170 Saint-Ange et Torçay
Pour plus d’informations :
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Consultez le pdf complet La Guerre des Filles
La Guerre des Filles est coproduit par : ADAMI, association Beaumarchais/SACD, Conseil Départemental d’Eure-et-Loir, Ville de Vernouillet, Studio Théâtre de Stains (93), EPCC Issoudun Centre Culturel Albert Camus, Fondation Jan Michalski, SPEDIDAM, Label Rayons Frais / Ville de Tours, Centre Culturel St-Pierre des Corps, Grange Théâtre Vaugarni, Compagnie Etincelles avec le soutien de Grange Dîmière Fresnes, 5 Côté Jardin Torçay
A cette occasion nous avons découvert le Théatre Vaugarni, lieu de création d’art vivant, grange théâtre, qui offre une quarantaine de spectacles par an.
“Située sur la commune de Pont-de-Ruan, dans une ferme isolée, au-dessus de la rive nord de l’Indre, cette grange restaurée reçoit également des compagnies en résidence pour leurs créations théâtrales ou musicales. Elle est complétée par une salle de cabaret dédiée à la chanson, au jazz, à la poésie et au conte, et d’un hangar aménagé avec des gradins pour accueillir arts de la rue, danse ou cirque. Vaugarni est situé entre Artannes et Azay-le-Rideau, sur la D84, tout près des anciens ateliers de Calder et de la résidence de Balzac… au cœur de La Vallée du Lys”.
L’Arbre compagnie a travaillé sa création lors justement d’une résidence dans ce lieu, et il était naturel que les “premières” s’y déroulent.
Le lien avec Tours et sa région est fort, et L’Arbre Compagnie y aura de nouveau rendez-vous avec le public en 2019, à Saint Pierre des Corps, où une exposition de reproductions d’œuvres de Zehra Doğan se tiendra de façon concomitante. En effet, La Guerre des Filles est programmée pour le 8 mars, dans le cadre du festival “Bruissements d’elles” qui se déroulera 2 au 30. Zehra Doğan sera donc une autre paire d’ailes de cette riche initiative, avec une exposition de 40 reproductions à la bibliothèque municipale.
Pour la pièce, vous pouvez d’ailleurs déjà réserver sur le site du festival.
Vous trouverez en fin d’article un lien qui complètera toutes ces informations mieux que nous pourrions le faire.
Partager l’immense intérêt et plaisir que nous avons pris à cette soirée, avec un public nombreux pour les trois premières représentations se résume en quelques mots : allez voir cette pièce, lorsqu’elle passera près de chez-vous, emmenez‑y vos amiEs, même s’ils/elles ne connaissent rien au Rojava… Cette pièce n’est pas pour initiéEs, bien au contraire. Une fois de plus, elle démontre que le langage de l’art, de l’émotion et des formes, comme avec les oeuvres de Zehra Doğan, s’adresse au plus profond et ouvre la réflexion et l’envie d’en connaître davantage et d’agir.
Nous ne pouvons qu’encourager nos lectrices et lecteurs qui seraient en recherche d’une initiative de soutien au Rojava, ou plus largement prépareraient l’organisation d’un événement, à prendre contact avec la troupe pour très vite retenir des dates, car cette pièce et le bouche à oreille qu’elle va susciter va être très demandée, nous en sommes certains.
“Là où la violence est la plus vive, fleurit le plus bel espoir ! Quand les femmes sont obligées de prendre les armes pour défendre leur peau et lutter contre la barbarie, elles en profitent pour se libérer du système patriarcal qui les opprime depuis des siècles et réfléchir à un modèle de société plus juste et harmonieux…”
Cette histoire se passe au Rojava, petit territoire au nord de la Syrie habité par des kurdes. Aujourd’hui…
Il était une fois une contrée où régnait la terreur et le chaos,
Une contrée gouvernée par un paternalisme tyran et un dieu misogyne,
Il était une fois des femmes kidnappées, violées, torturées, massacrées,
Il était une fois un insolent brin d’espoir qui avait poussé justement au milieu de cette terre dévastée.
Une jolie fleur sur un tas de fumier.
Il était une fois une fleur fragile, aux racines profondes et aux pétales exposés à tous les vents hostiles,
Il était une fois une fleur sauvage composée de femmes rebelles venues de plusieurs horizons,
Il était une fois un tout petit territoire où les femmes se défendent, se fédèrent, s’instruisent,
Il était une fois des amazones post-modernes portant des valeurs universelles et élaborant une société écologique démocratique,
Des femmes ouvrant leurs bras aux hommes,
Des femmes et des hommes oeuvrant à sortir ensemble du système de domination masculine traditionnel,
Il était une fois un tout petit territoire représenté par une assemblée paritaire, mullti- confessionnel et pluri-ethnique,
Il était une fois une communauté internationale focalisée sur la terreur et la peur qui asservit les peuples,
Une communauté internationale et des médias qui ne voyaient pas cette petite fleur,
Une jolie fleur sur un tas de fumier.
Cette histoire se passe au Rojava, dans le nord de la Syrie. Aujourd’hui.
Vanessa Sanchez
metteuse en scène