Voilà, le nou­veau plateau ottoman à navions a été inau­guré par Erdoğan. Le plus grand aéro­port du monde, d’Is­tan­bul et de la Turquie, qui ouvri­ra bien­tôt au pub­lic est en effet presque fini.

Encore quelques morts sur le chantier, et cha­cun pour­ra s’en­voy­er en l’air grâce au Reis. Petit, paraît-il, il rêvait de pli­er le plus grand avion du monde en papi­er. Il avait même, plus tard, envis­agé d’en faire un avec son diplôme d’u­ni­ver­sité. Mais on ne lui a, à l’époque, jamais fourni le papi­er. Mais ne le répétez pas, c’est un motif qui vous mèn­erait en prison, pour “injure au Prési­dent” et sans doute “pro­pa­gande ter­ror­iste”. On ne plaisante pas sur le diplôme du président.

Bref, depuis aujour­d’hui, un grand pas a été franchi vers les 200 mil­lions de pas­sagers, 5 ans avant la date fatidique de l’an­niver­saire de notre république ottomane unique et indi­vis­i­ble. Paraît que c’est pour faire imprimer les bil­lets d’avion qu’on a sup­primé le poumon vert d’Is­tan­bul. Plus d’ar­bres, ce ne sera que meilleur pour le cli­mat du coin, les envols et atter­ris­sages. En plus ça atti­rait les oiseaux, ces machins là.

Vous voulez des détails ? 76Km2, 3 ter­minaux et 6 pistes prévues pour 2028, presque 9 mil­liards d’euros…

Moi qui trou­vait notre “Inter­na­tion­al Atatürk” déjà bien trop grand, quand je pou­vais encore y accueil­lir des amiEs, j’au­rai dans les années qui vien­nent deux raisons de ne plus me déplac­er. Mes amiEs sont inter­ditEs de séjour, et moi je ne vais bien­tôt plus avoir besoin du navion du Reis pour m’en­v­ol­er vers des con­trées tran­quilles, bien loin de toute cette opu­lence dont les racines trem­pent dans le sang et se nour­ris­sent de la peur. Alors pensez si je suis impres­sion­née par le pro­jet méga­lo­ma­ni­aque de notre Sultan !

L’émir du Qatar, le Cheik Tamin Ben Hamad Al-Thani fai­sait par­tie des invités. On ne dit pas si le bouch­er de Ryad était là avec sa machine à découper. Je les con­fond un peu, à mon âge. Erdoğan a mal cal­culé son coup, parce qu’à quelques jours près, il aurait pu inviter le nou­veau prési­dent brésilien, un libéral comme lui, paraît-il.

J’ai longue­ment hésité avant de vous par­ler de cet aéro­port qui fait les unes des jour­naux de Turquie. Puis, je me suis dit que si tous en par­laient, sans aucune cen­sure, je ne risquais rien moi non plus. Après tout, le jour­nal­isme n’est pas un crime !


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Mamie Eyan
Chroniqueuse
Ten­dress­es, coups de gueule et révolte ! Bil­lets d’humeur…