Le procès des fron­tières ! 7 per­son­nes sont accusées d’avoir par­ticipé à la marche du 22 avril dans les Alpes (Bri­ançon) con­tre Généra­tion Iden­ti­taire. Elles com­para­itront le 8 novem­bre, au tri­bunal de Gap, pour aide au pas­sage à des per­son­nes en sit­u­a­tion irrégulière, “en bande organ­isée” et risquent 10 ans de prison. Dans le même temps, le refuge auto­géré de la fron­tière fran­co-ital­i­enne “Chez Jesus” (Clav­ière) est men­acé d’expulsion.

Organ­isons les comités de soutien ! 
Ne lais­sons faire ni les poli­tiques anti-migra­toires, ni la répres­sion poli­tique et judi­ci­aire en cours ! 

Vous pouvez participer à cette vague de soutien partout où vous êtes !

• Comités de sou­tien : Plusieurs comités de sou­tien s’or­gan­isent actuelle­ment en Suisse, France, Ital­ie, Grèce…

• Déc­la­ra­tions de sou­tien : En France, des textes de sou­tien ont déjà été ren­dus publics par des col­lec­tifs. Vous pou­vez vous y joindre…

• Venir sur place : TouTEs celles et ceux qui veu­lent à venir sur cette fron­tière, sont invitéEs, lors des rassem­ble­ments inter­na­tionaux, comme les Camp­ings Pas­sa­mon­tagna, ou encore à tout moment.

• Le procès du 8 novem­bre à Gap : Beau­coup de villes s’or­gan­isent pour des départs col­lec­tifs ce jour là.

• Rester con­nec­téEs : C’est aus­si pos­si­ble d’adress­er des listes de dif­fu­sion pour celles et ceux qui souhait­ent rester infor­méEs. Con­tactez :  mars3plus4debriancon@riseup.net


Solidarité avec les exilé.es dans les Alpes du Sud

Situation à la frontière Claviere-Montgenèvre-Briançon

15 mars 2018 : “Chez Jesus” un refuge auto­géré naît sur la fron­tière alpine entre l’Italie et la France. Depuis la nasse poli­cière qui s’est refer­mée sur la fron­tière fran­co-ital­i­enne à Vin­timille, des dizaines de per­son­nes ten­tent le pas­sage des Alpes du Sud, essen­tielle­ment par la sta­tion de ski trans­frontal­ière de Claviere/Montgenèvre. Cet hiv­er, plusieurs sont mortes dans cette tra­ver­sée des mon­tagnes enneigées. D’autres ont été griève­ment blessées. Cer­taines ont alors trou­vé refuge dans la crypte de l’Eglise de Clav­ière, côté ital­ien de la sta­tion, à quelques mètres du poste fron­tière français : “Chez Jesus” est né, refuge auto­géré des exilé.es de pas­sage, qui s’y réchauf­fent et s’y infor­ment des dan­gers de la mon­tagne. Avant la traversée.

22 avril 2018 : “Chez Jesus” est le point de départ d’une man­i­fes­ta­tion jusqu’à Bri­ançon, qui redonne un sur­saut à nos con­vic­tions antifas­cistes. 300 per­son­nes orig­i­naires de plusieurs pays par­tent du refuge de Clav­ière et tra­versent la fron­tière, en réponse à la présence très médi­atisée de Généra­tion Iden­ti­taires au Col de l’Echelle depuis quelques jours. Ces derniers ten­tent d’entraver la tra­ver­sée des exilé.es : ils brouil­lent la sig­nal­i­sa­tion des chemins, livrent des exilé.es à la police et pis­tent les sol­idaires jusque devant leur mai­son. En toute impunité.

Mais au print­emps, porte ta croix ! Suite à cette marche, à laque­lle se sont spon­tané­ment joints des exilé.es, 3 per­son­nes sol­idaires sont arrêtées, accusées d’“aide à l’entrée de per­son­nes en sit­u­a­tion irrégulière”, avec la cir­con­stance aggra­vante de la “bande organ­isée”, et incar­cérées à la prison des Baumettes. L’Etat se reb­iffe con­tre la présence, non des Iden­ti­taires, mais de celles et ceux qui dénon­cent la mil­i­tari­sa­tion des Alpes et la chas­se à l’homme de plus en plus intense de la police française à l’encontre de celles et ceux qui fuient mas­sive­ment les camps d’Italie.

Car c’est la fron­tière, plus que la mon­tagne, qui tue. Ces guet-apens, sou­vent noc­turnes, par des équipes de 10 à 18 gen­darmes, se sol­dent par des pas­sages à tabac, le rack­et, le refoule­ment des per­son­nes vers l’Italie, qu’il neige ou qu’il vente… et par­fois la mort : le 7 mai 2018, Bless­ing, jeune femme nigéri­ane, décède noyée dans la Clarée, après avoir ten­té d’échapper aux policiers à ses trouss­es dans la nuit. Ce sont les sol­idaires de “Chez Jesus” qui retrou­vent l’identité de Bless­ing et les témoins de son homi­cide. Elle ne sera pas la “jeune femme noire anonyme” que veu­lent enter­rer police, pro­cureur et médias. “Chez Jesus” s’or­gan­ise et dénonce tou­jours plus fort les vio­lences dont il est témoin, les dis­posi­tifs meur­tri­ers de la poli­tique anti-migra­toire dans les Alpes et les idéolo­gies qui les gouvernent.

Juil­let 2018 : fas­cistes, Etats et curés se met­tent de mèche con­tre le refuge. La présence du refuge “Chez Jésus” dérange, l’Etat français, ital­ien, les fas­cistes qui ne sup­por­t­ent pas de voir des noir.es et aus­si l’économie de Clav­ière, sta­tion de ski l’hiver et ter­rain de golf l’été, dont l’image lux­ueuse est rem­placée par cette réal­ité dérangeante faite de refoule­ments et d’exilé.es en attente dans la sta­tion. Des fachos attaque­nt le refuge. Par­al­lèle­ment, le Préfet et l’Eglise déposent plainte pour occu­pa­tion illé­gale, afin de faire évac­uer le lieu. Chez Jesus est aus­si devenu la cible de Salvi­ni (chef du gou­verne­ment ital­ien d’extrême-droite), en cam­pagne pour les élec­tions régionales, sur le dos des migrants.

Juil­let 2018 : “les 3 de Bri­ançon” devi­en­nent 7. Car côté français, le pro­cureur de Gap resserre aus­si l’étau: 4 autres par­tic­i­pants à la marche antifas­ciste du 22 avril sont arrêtés. Eux aus­si seront jugés au tri­bunal de Gap le 8 novem­bre prochain. Parce qu’ils refusent de faire le jeu de la police (fich­er, tri­er, entraver les exilé.es), les “3 + 4” sont accusés de faciliter le pas­sage des exilé.es en France. Parce qu’ils sou­ti­en­nent publique­ment la lib­erté de cir­cu­la­tion, ils sont accusés d’ex­iger une “con­trepar­tie poli­tique” à leur aide (ce qui serait aus­si con­damnable que le passeur qui mon­naie le pas­sage). Parce qu’ils s’auto-organisent selon des pra­tiques hor­i­zon­tales et lib­er­taires, ils sont accusés de “bande organisée”.

Pour rejoin­dre la cam­pagne de sou­tien des “7 de Bri­ançon” : mars3plus4debriancon@riseup.net

Pas d’expulsion “Chez Jesus” !

Chez Jésus”, chaque per­son­ne de pas­sage a trou­vé une porte ouverte sur des per­ma­nences d’informations, des assem­blées d’organisation où la parole est enten­due quelle que soit sa langue, des repas con­vivi­aux, des ate­liers de con­struc­tion de mez­za­nines pour pré­par­er l’hiver, des idées de rassem­ble­ments, dont les fameux Passe-Mon­tagnes, pour con­tin­uer à revendi­quer des Alpes libres et accueil­lantes, et trou­ver des moyens de se bat­tre ensem­ble con­tre l’in­vis­i­bil­i­sa­tion des per­son­nes oblig­ées de tra­vers­er cette fron­tière en clan­des­tinité, cette fron­tière pour­tant fran­chiss­able sans prob­lème par les touristes et les marchandises.

Ce lieu à la croisée des chemins d’exil est inter­na­tion­al et vit avec les éner­gies de toutes et tous. Mais, parce qu’il est inter­na­tion­al, il est aus­si notre énergie ! C’est pourquoi un appel est lancé dans plusieurs pays d’Europe pour soutenir le refuge “Chez Jesus” et refuser son évacuation.

Le sou­tien peut être immé­di­at, en allant dès à présent sur place soutenir le lieu et ses habitant.es.

Mais aus­si, où que tu sois, tends l’oreille !

Le lende­main de l’alarme, à 18h :

Nous nous retrou­verons dans plusieurs villes d’Europe
pour man­i­fester notre refus de laiss­er expulser Chez Jesus !

Et notre reven­di­ca­tion d’ouvrir la tra­ver­sée des Alpes aux exilé.es !

A Mar­seille RDV le jour suiv­ant l’expulsion à 18h à (lieu à venir).

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