Depuis quelques mois, l’UE bruisse dans ses discussions de couloir de récits de naufrages de migrants, comme on parlerait de se débarrasser de chatons noirs en trop.
Chaque gouvernement européen sonde, non la mer, mais sa dite opinion publique, pour savoir si la noyade en pleine mer est la bonne solution. Au marché de l’ignominie, le migrant se vend désormais plus cher que le Grec à Bruxelles et Strasbourg. Il paraîtrait même qu’il causerait un problème entre libéraux européistes et rétrécis de la Nation. D’où le mini-sommet, où les dits rétrécis ne se sont pas rendus.
Et pendant que chacun sonde les réactions de son extrême droite xénophobe nationale, et en tire argument autour d’une tablée européenne, des vies sont en suspend. On les noie ou pas ? La portée de chats migrants ne fait pas l’unanimité.
Le débat fait rage sur tous les plateaux de télévisions, dans l’Europe entière.
Et la solution miracle à la misère du monde tiendrait dans des “centres de tri fermés”. Ça sent le gaz.
Au final, chacun et chacune n’ose pas avouer que les solutions finales sont déjà à l’oeuvre : tuer le migrant dans l’oeuf.
Et les xénophobes et racistes de tous poils, inquiets pour leur virilité nationale, et apeurés par les “ils viennent jusque dans nos bras…” font de la surenchère, alors que déjà, l’UE finance grassement des démocratures, des dictatures et des pouvoirs mafieux pour s’occuper du problème à la source.
Prenons les choses comme elles se présentent.
Les Yézidis, par exemple, en Syrie, ont été décimés par Daech, avant même qu’ils n’aient émis le vœu de gagner les côtes européennes. Combien de migrantEs en moins ne doit-on pas à ces proches de la source ? Et tous les pays européens peuvent désormais féliciter une frange de leur jeunesse qui a courageusement contribué à la résolution du problème sur place. La DGSI là est mauvaise joueuse.
Je pourrais prendre d’autres exemples en Syrie, en Turquie et en Irak. Mais l’image d’un enfant mort sur une plage grecque est encore trop présente dans les esprits pour que j’émette une critique contre l’accord entre l’UE et Erdoğan. Il a remis les enfants au travail en Turquie, et c’est tant mieux pour le tourisme de plage. Depuis, les noyades de ce côté là ont considérablement diminuées.
Pour le Soudan, et ses génocides oubliés à répétition, le gouvernement allemand s’en occupe. Il a passé pour le compte des défenseurs du droit d’asile européen, un accord de financement, “à la source”, là aussi. Le dictateur et boucher local n’aura même pas à quitter son territoire pour le signer, lui qui est sur la liste du Tribunal pénal international. Son armée et ses polices seront dotées de 4x4 neufs et de drônes, et les centres de rétention à la soudanaise, d’informatique. Les premières expérimentation des centres d’accueil fermés, sans doute.
Des rapprochements spectaculaires avec l’Algérie, région de bougnoulie pourtant, ont été opérés. Depuis, le sable du désert qui jouxte le Niger n’est pas que de micas et de quartz, mais s’est enrichi de milliers d’ossements blanchis.
Je ne vais quand même pas passer en revue toutes les saloperies qui vont polluer les “sources”, et tuer le migrant à la racine. Un reportage que Kedistan a relayé le fait mieux que moi.
Parlons un peu des bateaux. La question de savoir s’ils ont des jambes n’est même pas posée. Ils vont sur l’eau et puis c’est tout. Et ils naviguent au secours d’une humanité qui veut survivre.
Le droit international, ils connaissent. Eaux territoriales, eaux internationales, ports les plus proches pour les sauvetages, ils connaissent aussi. Et ils sauvent des vies, comme on tend une main.
En 2017, déjà, un navire “identifié” avait devancé l’extrême droite italienne, et périplé identitairement sur la grande bleue, histoire de dénoncer à l’avance les “humanitaires”, et les assimiler à des passeurs, en vue de faire tarir les maigres aides institutionnelles et associatives. Le mal d’amer et leurs soutiens avait fait la une des gazettes de plage et le bonheur de télés en panne de tour de France. Mais ces fascistes identifiés comme tels avaient testé une politique, et amené déjà à traiter avec les factieux libyens et leurs gouvernements de division nationale. Ils ont depuis touché des bateaux neufs, et le papier pour les armer, afin de patrouiller sur les côtes et veiller à ce que la main d’œuvre escavagisée ne fuie pas.
Ce sont ces gardiens d’esclaves domestiques nourris par la finance de Frontex que les bateaux de sauvetage des ONG évitent désormais. Ce sont aussi les possibles otages sans défense de ces gardes côtes, souvent intéressés à la revente, que les sauveteurs tentent de secourir… dans le respect du droit.
Et tout cela crée des remous en Méditerranée, qui vont jusqu’à troubler les fonds de Bruxelles.
Pas besoin de papier supplémentaire pour faire apparaître sous vos yeux les bateaux incriminés de ces dernières semaines. Ils flottent sur des chiffres avec des zéros derrière, qui ont coulé au fond.
L’évêque saoul de la “crosse en l’air” de Prévert dégueulait dans le caniveau… Il y voyait passer de la ouate thermogène, des préservatifs usagés, et j’en passe. Nous y voyons passer en ce moment des bateaux.
Dégueulis, dégueulis, valeurs humaines et vieux billets usagés mêlés. Ma mauvaise foi devient réalité.
Le grand remplacement a commencé. Exit la solidarité, l’humanisme. Dehors l’égalité et la fraternité. On veut du cadavre propre et non musulman, si possible. L’identité européenne pourvoira à ce remplacement, ses valeurs libérales au financement de ces politiques de refoulement et de traitement à la source. On trafique autour des êtres humains.
Oyez braves gens, vos APL seront diminuées, mais défendues contre la racaille migrationniste.
Il court il court, le migrant…