L’affaire des inscriptions murales analysées précédemment s’inscrit dans un contexte bien précis. La période qui va de l’été 2015 au printemps 2016, et qui précède le « coup d’Etat » du 15 juillet 2016 en Turquie, est un basculement. En janvier 2013 commençait le « processus de paix de Dolmabahçe » pour la recherche d’une solution pacifique au conflit kurde ; il avait ouvert de grands espoirs pour le pays. Mais à la suite de la révolte de Gezi (juin 2013), Erdogan a radicalisé et étendu son pouvoir. Bien qu’élu président en été 2014, il a sans doute senti son pouvoir fléchir lors des élections générales du 7 juin 2015, qui furent un succès pour le parti d’opposition pro-kurde HDP. Pour la première fois, un parti pacifiste pro-kurde passait le seuil de 10 % des suffrages, lui permettant d’obtenir d’obtenir, avec 13 % des voix, 80 sièges au parlement. On pensait qu’une nouvelle ère commençait.
Mais à la suite de l’attentat de Suruç (20 juillet, 33 morts), probablement l’œuvre de Daech avec possible complicité du gouvernement, une période de grande confusion a suivi (attentats, assassinats, opérations de police, raids de l’armée turque en Syrie) qui a abouti à la rupture des pourparlers de Dolmabahçe et à la reprise des hostilités ouvertes entre le PKK et l’Etat turc.
Après le 7 juin, le pouvoir a fait traîner la formation d’un gouvernement reflétant les résultats du scrutin, et a outrepassé le délai fixé par la constitution.….
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