Le Det­mold Amnesty Group pro­pose une expo­si­tion de repro­duc­tions d’œu­vres de Zehra Doğan, du 7 au 22 juin à la Bib­lio­thèque Munic­i­pale de Det­mold. L’ex­po­si­tion inti­t­ulée “Vos yeux grands ouverts” ouvri­ra ses portes le 6 juin à 18h30.

 

Le groupe Amnesty Det­mold n’est pas le pre­mier à utilis­er cette voie d’expo­si­tion du kit de repro­duc­tions que Kedis­tan pro­pose, pour des ini­tia­tives de sou­tien faciles à organ­is­er rapi­de­ment. Ce fut le cas à Vienne (Autriche) récemment.

Rap­pelons donc que nous pro­posons 20 repro­duc­tions d’oeu­vres orig­i­nales à expos­er, un com­plé­ment de vidéos à pro­jeter, et des cartes postales pour des ate­liers d’écri­t­ure de petits mots sol­idaires des­tinés à Zehra. Charge à l’as­so­ci­a­tion organ­isatrice de l’ini­tia­tive de sou­tien, de con­tex­tu­alis­er elle-même par des actions orig­i­nales sur place. Vous trou­verez toutes les infor­ma­tions néces­saires dans le dossier spé­cial sur Kedis­tan, et sur le site inter­net de Zehra Doğan.

Ce sont ces actions, vos actions, juste­ment, qui ont per­mis jusqu’i­ci de “pro­téger” Zehra en la faisant con­naître, en faisant que des jour­nal­istes, des intel­lectuels, des artistes, se mobilisent pour elle, et entraî­nent des asso­ci­a­tions à le faire.

Ain­si la dénon­ci­a­tion de l’emprisonnement de Zehra parce que jour­nal­iste et artiste fait-elle aus­si de par le monde par­ler de tous les “otages” poli­tiques en Turquie, et promeut l’ex­i­gence de leur libéra­tion comme de la sienne propre.

Zehra Doğan fut co-fon­da­trice de l’a­gence de presse kurde “JINHA”,  exclu­sive­ment fémi­nine. Elle a autant doc­u­men­té les soubre­sauts meur­tri­ers des guer­res côté Syrie que Kur­dis­tan turc. En tant qu’artiste, lorsque que la plume, le micro ou la caméra ne peu­vent décrire l’indi­ci­ble des crimes de guerre, elle se sert de son trait et de ses couleurs. Elle s’en sert aus­si abon­dam­ment pour met­tre en avant les con­di­tions poli­tiques et de vie des femmes (kur­des ou non).

L’une de ses com­po­si­tions (numérique celle-ci) mon­trait des dra­peaux turcs ten­dus sur les ruines de maisons abattues et détru­ites par des chars et les bombes à Nusay­bin. Zehra Doğan a été arrêté pour avoir réin­ter­prété là une pho­to de presse offi­cielle des forces armées turques mon­trant la ville détru­ite. Cette image de Nusay­bin détru­ite et réin­ter­prétée a été perçue comme une cri­tique inac­cept­able de l’ap­proche de la Turquie. Elle lui a valu un des chefs d’in­cul­pa­tion pour “pro­pa­gande”. L’oeu­vre n’a même plus d’ex­is­tence autre que sa dif­fu­sion web, la tablette numérique ayant été effacée.

Zehra Doğan a été arrêtée et placée en déten­tion pro­vi­soire le 21 juil­let 2016 dans le sud-est de la Turquie. Les accu­sa­tions étaient “appar­te­nance” et “pro­pa­gande en faveur d’une organ­i­sa­tion ter­ror­iste”. Le 9 décem­bre 2016, Zehra Doğan a été acquit­tée des allé­ga­tions d’ap­par­te­nance à une organ­i­sa­tion ter­ror­iste, mais une cour a pronon­cé le 2 juin 2017 un ver­dict de deux ans, neuf mois et 22 jours de prison pour ses activ­ités dans les médias soci­aux et la ” dif­fu­sion de pro­pa­gande en faveur d’une organ­i­sa­tion ter­ror­iste “, s’ap­puyant notam­ment sur l’ob­jet numérique en question.

Elle a été incar­cérée le 12.06.2017 dans la prison de Diyarbakır, où il lui est inter­dit de pos­séder du matériel de dessin.

Elle n’en con­tin­ue pas moins sa résis­tance, en faisant fi de l’in­ter­dic­tion et en util­isant tous les matéri­aux naturels à sa dis­po­si­tion et des sup­ports “récupérés”. Des repro­duc­tions d’oeu­vres plus récentes, celles-ci “évadées” de prison seront bien­tôt disponibles aus­si pour des expo­si­tions itinérantes.

Les 20 repro­duc­tions pro­posées à Det­mold sont celles de la péri­ode début 2017, durant laque­lle elle réal­isa une cinquan­taine d’oeu­vres, en attente de son juge­ment défini­tif, et dans la clandestinité.

 

Exposition

Les œuvres “clan­des­tines” de Zehra Doğan seront donc vis­i­bles du 7 au 22 juin 2018 à la Bib­lio­thèque Munic­i­pale de Det­mold, Leopold­straße 5.

L’ex­po­si­tion peut être vis­itée pen­dant les heures d’ou­ver­ture de la bibliothèque.

Mar­di : 11h — 14h et 15h — 18h
Mer­cre­di : 11h — 15h
Jeu­di : 15h — 19h
Ven­dre­di :11h — 14h et 15h — 18h
Same­di : 10h — 14h

Entrée gra­tu­ite.

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