Dans les deux articles précédents, j’ai proposé une analyse de l’idéologie, des stéréotypes et des représentations qui sous-tendent l’action des “forces spéciales” de la gendarmerie (JÖH) et de la police (PÖH) au Kurdistan de Turquie, en 2015–2016, et en Syrie, lors de la conquête d’Afrin en 2018.
Je m’étais attaché à la profération de la parole proclamant l’unicité de Dieu, dite tekbir, par ces troupes, puis au contenu du serment qu’on leur fait prêter avant de partir en opération (cf. “Unités spéciales et unicité de Dieu” et “Le serment des Unités spéciales”. Je propose d’examiner maintenant un troisième élément de discours, graphique cette fois.
Après les opérations de l’hiver 2015–2016, qui, s’appuyant sur des mesures de couvre-feu inhumaines, ont abouti à la réduction des “zones libres” tenues par le PKK dans les villes du sud-est du pays, et à la destruction de quartiers entiers, la population kurde a dénoncé le marquage du territoire conquis par le vainqueur. En effet, les murs des immeubles, l’intérieur de nombreuses habitations, commerces, écoles et autres bâtiments publics étaient recouverts d’inscriptions taguées à la bombe de peinture aérosol. De nombreuses vidéos attestent de ce que la bombe aérosol faisait partie de l’équipement de certains membres des commandos. Il n’y a aucun mystère, aucune dissimulation : les membres des commandos de gendarmerie et de police signent leurs inscriptions, ils sont fiers de leurs méfaits, de leurs méthodes, des « valeurs » qui les animent, et tiennent ensuite à les partager sur les réseaux sociaux.
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Note de la rédaction de Kedistan : Le blog d’Etienne Copeaux est une archive incontournable pour qui se passionne pour l’histoire de la Turquie et veut y poursuivre des recherches. Nous renverrons donc systématiquement sur sa lecture, pour la suite des articles. Le blog est également en flux en bas de notre page d’accueil.