Ter­mi­nons ce compte-ren­du du petit fes­ti­val d’é­colo­gie poli­tique de Mor­laix en exposant les idées de l’é­colo­gie sociale et la pra­tique du communalisme.

Com­mune lib­er­taire, munic­i­pal­ité par­tic­i­pa­tive, zones à défendre, coopéra­tive inté­grale, con­fédéral­isme démoc­ra­tique… Peu importe le fla­con, pourvu qu’on ait l’ivresse !


Mor­laix • Écolo­gie poli­tique ? Non ! Écolo­gie sociale Par­tie 1 | Par­tie 2 | Par­tie 3


Intervention de Floréal Romero sur la pensée de Murray Bookchin,
pour une écologie sociale et radicale

Les autres présen­ta­tions étaient plutôt sur le mode de la défen­sive. Comme si on était sur un bateau qui coule et qu’on cher­chait à frein­er sa chute… Mais peut-être qu’il est temps de met­tre un autre bateau à l’eau ?”

Ecolo­gie sociale : le terme est asso­cié à Mur­ray Bookchin mais il n’en est pas l’in­ven­teur. Il inven­ta cepen­dant les ter­mes de “com­mu­nal­isme” et de “munic­i­pal­isme lib­er­taire” pour nom­mer le mod­èle d’or­gan­i­sa­tion découlant de l’é­colo­gie sociale. Le pre­mier terme ren­voie vers les Com­munes libres, desquels il s’est inspiré. “Mais de toute façon, ce ne sont pas les éti­quettes qui impor­tent mais les idées qu’il y a derrière”

L’é­colo­gie sociale c’est la propo­si­tion d’un cadre com­prenant deux tableaux : analyse cri­tique et propo­si­tion poli­tique.

I. Analyse critique

La vie humaine est régie par 3 natures. La pre­mière est celle qu’on entend générale­ment par “nature”, à ceci près que ce n’est pas l’en­vi­ron­nement extérieur, quelque chose qui serait “là-bas”, mais quelque chose dont nous faisons par­tie, par notre biolo­gie. La sec­onde, c’est la cul­ture, c’est notre imag­i­naire, nos codes soci­aux et nos tra­di­tions, informelles. La troisième nature, ce sont nos insti­tu­tions, c’est-à-dire nos codes formels, nos lois, nos struc­tures d’or­gan­i­sa­tion, de production.

L’analyse faite par l’é­colo­gie sociale per­met de trou­ver l’o­rig­ine des prob­lèmes à la fois écologiques et soci­aux, d’où son nom. Cette analyse est que les destruc­tions écologiques (de pre­mière nature) ont pour fonde­ment les injus­tices sociales (de sec­onde nature), elles-mêmes provo­quées par les insti­tu­tions sociales du sys­tème de dom­i­na­tion dans lequel nous vivons (troisième nature).

Mais les structures de domination sont-elles inhérentes aux sociétés humaines ?

Les sci­ences sociales mon­trent que non. Les struc­tures de dom­i­na­tion ne sont pas un phénomène “biologique” ou “naturel” (au sens de pre­mière nature) chez l’être humain. Les prédis­po­si­tions psy­chologiques (pre­mière nature) de l’être humain sont égal­i­taires et com­mu­nau­taires. En effet, il y a présence chez nous de deux élé­ments con­sti­tu­tifs de notre bien-être moral : une exi­gence de lib­erté ain­si qu’une exi­gence de responsabilité.

Cette exi­gence de lib­erté doit s’en­ten­dre dans le sens d’une lib­erté de choisir com­ment on s’im­plique dans la vie com­mu­nale, selon des valeurs définies par une éthique pro­pre. Cela s’op­pose à la lib­erté néolibérale de con­som­mer et de ven­dre des ressources, humaines ou naturelles, dérobées à la com­mu­nauté par expro­pri­a­tion. La respon­s­abil­ité, quant à elle, est celle don­née par le groupe affini­taire ou la com­mu­nauté, celle des gens dont on est effec­tive­ment proches, respon­s­abil­ité attribuée indi­vidu­elle­ment et mise au ser­vice du collectif.

L’ap­pari­tion des hiérar­chies, comme fait social (deux­ième nature) puis comme sys­tème (troisième nature), remon­terait à – 5000 (en sachant que l’his­toire humaine est de 300 000 ans), car on a retrou­vé des tombes plus anci­ennes mon­trant l’ab­sence de hiérar­chies de pou­voir, les tombes étant égales, sans dis­tinc­tion entre rich­es et pau­vres ni dom­i­nantEs et dominéEs.

Mais il y eut un change­ment de cli­mat en – 5000 : des tribus nomades, par la sécher­esse, se retrou­vent dans la néces­sité de con­serv­er des ali­ments. Cer­taines tribus se met­tent à faire des réserves et d’autres non, ce qui con­duit à une lutte pour les ressources quand celles-ci vien­nent à man­quer. Les chas­seurs se trans­for­ment en guer­ri­ers et les sor­ciers en sac­er­dotes. La hiérar­chie com­mence à être représen­tée dans la cul­ture (notre sec­onde nature, jusque-là com­mu­nale, change alors), notam­ment dans les mon­u­ments, cul­mi­nant avec les pyramides.

Ce que l’on peut voir avec cela, et avec ce qui suit, c’est qu’une sit­u­a­tion envi­ron­nemen­tale (pre­mière nature), la secher­esse, a for­cé un change­ment cul­turel (sec­onde nature) : pas­sage de la coopéra­tion à la com­péti­tion, qui s’est insti­tu­tion­nal­isée (troisième nature), ren­forçant par la suite l’hégé­monie cul­turelle de la dom­i­na­tion (sec­onde nature) jusqu’à réprimer les prédis­po­si­tions de l’être humain (pre­mière nature), entraî­nant son mal-être (d’après l’OMS, la moitié de la pop­u­la­tion mon­di­ale souf­frira de dépres­sion d’i­ci 2030).

La société de marché, ou capitalisme, est-elle la suite logique de la société marchande ?

Non. Si c’é­tait le cas, le cap­i­tal­isme serait apparu en Asie ou en Afrique qui représen­taient les plus grands marchés mon­di­aux, jusqu’à leur coloni­sa­tion et sujé­tion au marché cap­i­tal­iste européen puis occi­den­tal au sens large.

Peut-on situer la naissance du capitalisme tel qu’on le connaît ? 

Oui, en Angleterre au 16e siè­cle. S’y trou­vent l’État le plus dévelop­pé de l’époque, con­trôlant l’in­té­gral­ité du traf­ic flu­vial, ain­si que le grand marché de Lon­dres. La reli­gion angli­cane y apporte un ter­reau favor­able en ayant rompu les bar­rières morales (notam­ment avec la pos­si­bil­ité de faire pay­er des intérêts sur les emprunts). Il aura donc fal­lu, pour que sur­gisse le cap­i­tal­isme, ces trois con­di­tions (Etat puis­sant, qui peut ouvrir et fer­mer un marché délim­ité, et pas de restric­tion morale), ain­si que les événe­ments qui suivent.

À ce moment-là, l’aris­to­cratie et la bour­geoisie dis­po­saient de la pro­priété des ter­res anglais­es. Celles-ci étant lim­itées du fait que la Grande-Bre­tagne est une île, il y eut hausse de la demande, de la part des paysans, pour tra­vailler les ter­res. Les baux de loca­tion des ter­res ont donc été mis sur le marché, et ils reve­naient aux plus offrants. Pour pou­voir offrir davan­tage, les paysans durent faire baiss­er leurs coûts de pro­duc­tion et aug­menter ladite pro­duc­tion. C’est la nais­sance de la logique de marché, véri­ta­ble boîte de Pan­dore qui com­mença alors à se dévers­er comme la peste au Roy­aume-Uni, puis dans le reste de l’Europe.

Cette logique de marché s’ex­prime au départ comme une logique de rentabil­i­sa­tion de la terre. Les meilleures ter­res, les plus chères, sont alors enclosées pour per­me­t­tre leur exploita­tion isolée et privée (au prof­it du locataire, sou­vent mas­culin). Si ces ter­res étaient jusqu’alors util­isées par la com­mu­nauté locale, dont la ges­tion était sou­vent fémi­nine, alors il fau­dra détru­ire ces com­mu­nautés et détru­ire ces femmes : début de la chas­se aux sor­cières, où l’on con­stat­era le mariage des dom­i­nants de l’époque, Etat, bour­geois, aris­to­crates, Eglise, c’est-à-dire le patriarcat.

On ver­ra aus­si à ce moment-là la dom­i­na­tion du mas­culin sur le mas­culin avec l’iso­la­tion des tra­vailleurs agri­coles qui acceptent ain­si, par dés­espoir et crainte (suite à la destruc­tion de leurs com­mu­nautés), de tra­vailler pas cher, ce qui con­tribue à faire baiss­er les prix : c’est l’ap­pari­tion du salari­at cap­i­tal­iste, rap­port de chan­tage encore en activ­ité.

La sci­ence (celle de New­ton, Bacon et Descartes) et la médecine (celle des hommes, de l’Église et de l’État) en prof­iteront pour s’ac­ca­parer les savoirs com­mu­naux et faire dis­paraître leurs orig­ines féminines puis, sur ces bases-là, se dévelop­per et met­tre leurs tech­niques au ser­vice du cap­i­tal, libres de toute morale.

On notera que des foy­ers par­al­lèles de nais­sance du cap­i­tal­isme ont pu exis­ter, comme ce fut le cas avec le com­merce tri­an­gu­laire de l’État por­tu­gais à Sao Tomé-et-Principe, dans le golfe de Guinée, où l’on cher­cha, pour la pre­mière fois, à opti­miser la rentabil­ité d’un sujet humain, ren­du objet : l’esclave. Ce marché s’est ensuite inté­gré au marché européen en plein essor, et con­tribuera à don­ner à la civil­i­sa­tion cap­i­tal­iste les bases esclavagistes qu’on lui con­naît.

Dans un cas comme dans l’autre, on remar­quera la destruc­tion des sociétés pré-cap­i­tal­istes, avec dis­pari­tion de l’au­tonomie paysanne. Karl Polanyi dis­ait ain­si qu’en 1830, moins de deux siè­cles après l’ap­pari­tion du cap­i­tal­isme en Angleterre, sans l’État, les gens se tueraient telle­ment la com­péti­tion est forte. Là où il y avait coopéra­tion, il y a main­tenant com­péti­tion sauvage. Et, en effet, comme il le sug­gère, le rôle de l’État est fon­da­men­tal dans cette his­toire, celle de la civil­i­sa­tion cap­i­ta­lo-patri­ar­cale. Car l’État gère alors au Roy­aume-Uni les voies flu­viales, les marchés, les normes, jusuqu’à décider de l’ou­ver­ture ou non d’un champ en Irlande.

L’État ouvre les marchés (et non l’in­verse, ce n’est pas le marché qui est régulé par l’État) et il main­tient la paix sociale, pour per­me­t­tre d’aller plus loin dans l’ex­ploita­tion cap­i­tal­iste. Pour cela, il emploie la tech­nique de la carotte et du bâton, il promet un état de bien-être, une voie pié­tonne de con­som­ma­tion décom­plexée, avec sécu­rité sociale, tout en rép­ri­mant ses opposantEs dans le sang. Mais ce qu’il est impor­tant de not­er, c’est que sans l’État, le cap­i­tal meurt.

Ce qu’il s’est passé en Angleterre et ailleurs, c’est l’in­sti­tu­tion­nal­i­sa­tion des règles du cap­i­tal­isme (pas­sage à la troisième nature), sous la forme de l’État-nation, garant du main­tien des règles.

L’impasse sociale et écologique de la civilisation capitaliste

Le cap­i­tal souf­fre de deux con­tra­dic­tions : une con­tra­dic­tion interne, qui est l’ex­ploita­tion infinie des ressources humaines (interne, car exploita­tion de l’hu­main par l’hu­main), et une con­tra­dic­tion externe, qui est celle de l’ex­ploita­tion infinie des ressources naturelles, dans un monde fini. L’his­toire de la nais­sance du cap­i­tal­isme met déjà en lumière ces phénomènes, puisqu’il se base sur la dom­i­na­tion des êtres et la dom­i­na­tion de la terre.

On ne peut donc pas faire de cap­i­tal­isme vert, ni de cap­i­tal­isme à vis­age humain. En effet, son objec­tif est croître ou mourir, mais pour croître il doit exploiter le social et l’é­cologique, le cap­i­tal­isme est donc mor­tifère, et puisqu’il ne peut pas croître indéfin­i­ment dans un monde aux ressources humaines et naturelles finies, il va vers sa pro­pre mort, nous entraî­nant avec lui. Mais, ce qui doit rester bien clair, c’est qu’il fini­ra de nous achev­er avant de mourir lui-même. Il dis­paraî­tra seule­ment quand les ressources qu’il exploite auront dis­paru à jamais, sinon il con­tin­uera de les exploiter.

C’est pour cela que nous devons le com­bat­tre, mais pour le com­bat­tre il faut le con­naître et savoir le recon­naître. Le recon­naître sous toutes ses formes, car c’est une hydre, un ensem­ble de struc­tures de dom­i­na­tion qui font sys­tème, qui for­ment un sys­tème-monde, une civil­i­sa­tion, celle de la soumis­sion for­cée, hiérar­chique. “L’État et le cap­i­tal sont deux faces de la même pièce”… une pièce à faces mul­ti­ples, en con­stante redéf­i­ni­tion (dans ses apparences seule­ment, les principes restant tou­jours les mêmes).

II. Proposition politique

L’a­van­tage de l’é­colo­gie sociale c’est qu’elle ne fait pas qu’une analyse, une cri­tique, mais elle fait aus­si une proposition.

On fai­sait remar­quer, en sec­onde par­tie de compte-ren­du, que per­son­ne, dans le paysage poli­tique français, n’a de propo­si­tion cohérente à don­ner aux prob­lèmes que l’on connaît.

Or, Camus dis­ait qu’une vie sans pro­jec­tion, c’est une vie de chien. Car, si l’on n’a pas de force de propo­si­tion, alors vien­nent le désen­chante­ment, la dépres­sion et l’hu­mil­i­a­tion. Et, à défaut de meilleures propo­si­tions, les idéaux se por­tent sur les pul­sions de mort, tout aus­si fasci­nantes que les pul­sions de vie : nation­al­ismes, fas­cismes et théo-fas­cismes. L’é­colo­gie sociale vient résoudre cela.

Comme décrit dans l’analyse, le cap­i­tal­isme mène à la mort. Si nous voulons défendre la vie (et nous le voulons !), il nous faut donc le com­bat­tre. Or, depuis le 16e siè­cle, le cap­i­tal­isme est insti­tu­tion­nal­isé, sous forme de l’État-nation. Le change­ment à men­er n’est donc pas un sim­ple change­ment cul­turel (deux­ième nature), comme il était pro­posé dans la par­tie 1, c’est un change­ment de struc­ture, d’in­sti­tu­tions (troisième nature). Car ce sont les insti­tu­tions qui entraî­nent la destruc­tion sociale et cul­turelle (deux­ième nature) puis la destruc­tion naturelle (pre­mière nature). Ce n’est donc pas une ques­tion de “qui mène la barre ?”, mais bien de mécan­isme interne. En effet, rem­plac­er le per­son­nel de l’État, sous cou­vert d’un par­ti ayant de “meilleures” inten­tions que les autres, ne chang­era rien, comme l’his­toire a déjà pu nous le mon­tr­er. Il faut ren­vers­er l’État, pour pou­voir ren­vers­er le cap­i­tal­isme. Car l’État a besoin du cap­i­tal­isme pour pay­er ses fonctionnaires.

C’est sur ce point que l’é­colo­gie sociale se dis­tingue du com­mu­nisme car, si les com­mu­nistes avaient le mérite de pro­pos­er un idéal, illes se trompaient sur la manière de l’at­tein­dre. De façon générale, la gauche est lam­en­ta­ble, les cadres des dif­férents par­tis et syn­di­cats ayant été inca­pables de voir que l’État fait par­tie du cap­i­tal, qu’il en est une caté­gorie. Illes por­tent la respon­s­abil­ité intel­lectuelle de la sit­u­a­tion dans laque­lle on se trou­ve (en tant qu’op­po­si­tion), les mil­i­tantEs de base ne pou­vant se livr­er à l’ex­er­ci­ce d’analyse qui est néces­saire, faute de temps dans cette société du tra­vail intensif.

Le navire pétroli­er “Cap­i­tal” a le gou­ver­nail blo­qué vers l’ice­berg, sau­tons tant qu’il est encore temps, et con­stru­isons de plus belles car­avelles pour y accueil­lir nos cama­rades lais­séEs derrière !

Sor­tons du cap­i­tal­isme, oui, mais con­stru­isons d’ores et déjà l’avenir. Récla­m­ons notre lib­erté de don­ner suite à la cri­tique, la lib­erté non pas d’être “con­tre”, mais d’être “pour” !

Soyons pour des com­mu­nautés humaines qui s’in­tè­grent dans les écosys­tèmes. Et, pour cela, il faut par­tir du local.

Récla­m­ons la tech­nique, celle qui per­met de vivre dans l’abon­dance et qui per­met les échanges.

Le Roja­va (Kur­dis­tan Ouest) nous donne un bel exem­ple de fonc­tion­nement à par­tir du local, avec de la tech­nolo­gie mise au ser­vice du social (et non la destruc­tion du social au ser­vice de la technologie !).

Il est temps de sat­is­faire les besoins poli­tiques des gens, de répon­dre à l’ex­i­gence de respon­s­abil­ité que cha­cun porte. La ges­tion poli­tique de la ville doit se faire par les gens eux-mêmes !

Par­tant de com­mu­nautés de base, à l’échelle d’un vil­lage, d’un quarti­er ou d’une rue, nous pou­vons for­mer une mosaïque de peu­ples. Pour cela, le fédéral­isme : des assem­blées régionales aux­quelles les assem­blées locales envoient des man­datéEs révo­ca­bles, pour sim­ple­ment y répéter ce qui a été con­venu locale­ment. Cela per­met, au niveau des bases, de con­serv­er et de dévelop­per un max­i­mum de bio­di­ver­sité des peu­ples, menant à un écosys­tème social plus fort. La force dans la mul­ti­plic­ité, c’est le con­cept de résilience, qui fonc­tionne pour les humains aus­si bien que pour les plantes.

Qu’il n’y ait plus de dif­férences entre les moyens et les fins : l’in­stau­ra­tion d’une société décen­tral­isée, lim­i­tant struc­turelle­ment les hiérachies et dom­i­na­tions, ne peut se faire via une organ­i­sa­tion cen­tral­isée et pyra­mi­dale (par­ti ou syn­di­cat). Elle ne peut se faire qu’au jour le jour, entre voisinEs, entre gens partageant les mêmes intérêts parce qu’ils vont rester au même endroit pen­dant des années, à s’en­racin­er dans un écosystème.

Marx définis­sait le sujet révo­lu­tion­naire comme étant le pro­lé­taire, mais Bookchin s’est ren­du compte que celui-ci était trop ancré dans le cap­i­tal pour s’en extraire. Aus­si, le sujet révo­lu­tion­naire, au vu des men­aces que forme le cap­i­tal­isme, ce sont tous les gens qui ont des prob­lèmes écologiques et soci­aux, à savoir, au stade où on en est, tout le monde.

Bookchin a étudié le con­fédéral­isme espag­nol, qui dis­po­sait d’un fonc­tion­nement hor­i­zon­tal, c’est ce qui lui a redonné espoir après avoir été déçu par le marx­isme. La CNT espag­nole fonc­tion­nait en fédérant des groupes d’i­den­tités, Bookchin pro­pose, lui, une con­fédéra­tion de groupes locaux.

Il est néces­saire de créer des struc­tures locales au sein du monde cap­i­tal­iste, pour le gruger de l’intérieur.

C’est cela, la propo­si­tion de l’é­colo­gie sociale : instau­r­er des insti­tu­tions locales de démoc­ra­tie de base, non-éta­tiques. C’est la seule manière de provo­quer un change­ment au niveau de la troisième nature, celle qui impacte toutes les autres.

Notons que notre sit­u­a­tion (à Mor­laix, mais en Occi­dent de façon générale) est d’être dans ce qui est appelé la “zone pié­tonne” ou “cen­tre” du cap­i­tal­isme, qui est dif­férente des périphéries. En effet, dans les périphéries, il reste une cul­ture des com­mu­nautés (sec­onde nature) voire même leurs struc­tures (troisième nature). Tan­dis qu’i­ci, la cul­ture des com­mu­nautés a été détru­ite et rem­placée par celle de la civil­i­sa­tion de la dom­i­na­tion. Nous par­tons donc de loin!

Mais il existe des brèch­es dans le cap­i­tal­isme, notam­ment en périphérie, pour la rai­son que nous venons d’évo­quer. Au Chi­a­pas, illes ont refusé une avant-garde con­sti­tuée en par­ti (qui aurait répété la dom­i­na­tion) ain­si que l’État, pour créer un fonc­tion­nement alter­natif, celui du « buen gob­ier­no » (le bon gou­verne­ment) : celui du peu­ple par le peu­ple, des com­mu­nautés par les communautés.

C’est le cas aus­si au Kur­dis­tan, où 100 ans de répres­sion par les 4 Etats qui se trou­vent sur leur ter­ri­toire (entre Turquie, Syrie, Iran et Irak), ont fini de leur appren­dre qu’illes devaient trou­ver une solu­tion de démoc­ra­tie sans Etat. Plus encore, illes ont com­plété l’analyse de Bookchin par une analyse poussée de leur pro­pre con­texte, les menant à con­sid­ér­er que, si le cap­i­tal­isme ne peut être vain­cu qu’en com­bat­tant l’État, l’État, quant à lui, ne peut être vain­cu qu’en com­bat­tant le patri­ar­cat. C’est pourquoi cette expéri­ence révo­lu­tion­naire de démoc­ra­tie de base est avant tout un mou­ve­ment d’au­todéfense des femmes par les femmes.

Bien évidem­ment, l’é­colo­gie sociale s’ac­corde à cette thèse, c’est pourquoi nous devons com­mencer à exclure de nos com­porte­ments tout élé­ment qui proviendrait du patri­ar­cat et de sa cul­ture de la dom­i­na­tion. Du patri­ar­cat provi­en­nent la com­péti­tion, l’in­di­vid­u­al­isme, le mil­i­tarisme, l’au­torité. Ce à quoi nous opposons, comme propo­si­tion, l’empathie, l’en­traide et la bien­veil­lance. En enta­mant cette démarche col­lec­tive­ment, de pair en pairE, nous parvien­drons petit à petit à con­stru­ire le seul mod­èle humain envi­able : celui d’un vil­lage de 7 mil­liards d’amiEs.

Aux avancées faites par les femmes du Roja­va et du Bakûr dans la théorie anti-dom­i­na­tion, nous ajouterons peut-être cet élé­ment de réflex­ion : si dans leur con­texte, et prob­a­ble­ment celui de l’Oc­ci­dent, c’est le patri­ar­cat qui est le pre­mier des maux, il se peut que dans d’autres endroits ce soit le colo­nial­isme. Pour cela, nous lais­sons, comme il se doit, les per­son­nes les plus con­cernées étudi­er la question.

Questions/Réponses :

Que penser des oasis de Pierre Rabbhi ?

Elles man­quent d’une vision poli­tique, ce qui entraîne le risque de leur récupéra­tion par le sys­tème cap­i­tal­iste. Certes, il s’ag­it d’ini­tia­tives à soutenir, comme le sont toutes les ini­tia­tives écologiques et pos­i­tives sociale­ment. À ce pro­pos, l’é­colo­gie sociale vise claire­ment à ne pas jouer le jeu de « l’au­torité » morale, qui crée la divi­sion et fait le jeu du cap­i­tal­isme. Mais nous sommes au bord d’un triple effon­drement, énergé­tique, cli­ma­tique, ali­men­taire, alors il est néces­saire, pour celles et ceux qui sont à l’é­coute, à la recherche d’une cohérence et d’une force de propo­si­tion, de s’as­sur­er de la valid­ité poli­tique (c’est-à-dire analyse cri­tique suiv­ie d’un pro­jet qui cor­re­spond) des actions entre­pris­es. C’est ce que le cadre de l’é­colo­gie sociale per­met de faire.

Com­ment génér­er la mobil­i­sa­tion nécessaire ?

En se con­nec­tant directe­ment avec les gens, car c’est cela qu’on pro­pose, la démoc­ra­tie en face-à-face. Si l’on veut voir cette propo­si­tion fleurir, il nous faut savoir génér­er de l’empathie, met­tre nos égos de côté, écouter ce que nos voisinEs ont à dire et être dans la bien­veil­lance et l’entraide.

Doit-on atten­dre la dégra­da­tion du sys­tème, que le change­ment devi­enne une néces­sité vitale ?

Non, la néces­sité sociale est déjà là. Et nous aurons besoin d’avoir déjà des insti­tu­tions alter­na­tives en place quand le vieux sys­tème fini­ra par s’écrouler. Au Roja­va, quand la guerre civile syri­enne a éclaté, les mécan­ismes d’en­traide étaient déjà en place, ce qui leur a per­mis de pren­dre soin les unEs des autres beau­coup mieux que dans les autres régions. Faisons en sorte que nos ini­tia­tives locales s’in­scrivent déjà dans une forme de munic­i­pal­isme lib­er­taire. Et n’a­ban­don­nons pas notre vie poli­tique aux politicienNEs !

Com­ment faire de l’é­colo­gie sociale, ici à Mor­laix, dès à présent ?

Un exem­ple sim­ple : il y a un nid-de-poule dans la rue. Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on va aller deman­der indi­vidu­elle­ment au maire de s’en occu­per ? En risquant que cela prenne un an et demi pour qu’un fonc­tion­naire vienne finale­ment rem­plir le trou ? Ou est-ce que cette rue ce n’est pas avant tout la rue de ses habi­tantEs ? Dans ce cas-là, vous passez deux-trois coups de fil ou vous toquez aux portes de vos voisinEs en leur deman­dant s’ils sont d’ac­cord pour que vous bouch­iez le trou, si pos­si­ble ensem­ble. Et là, en 15 min­utes, le prob­lème est réglé ! C’est ça le pou­voir local, c’est ça la vraie démocratie.

Pour le reste, com­mencez par par­ler à vos voisinEs, à appren­dre à les con­naître. Soumet­tez-leur ces idées, de se réap­pro­prier le pou­voir poli­tique de la rue, puis petit à petit ce sera tout le quarti­er qui se pren­dra en charge. Faites con­fi­ance à votre imag­i­na­tion col­lec­tive pour résoudre vous-mêmes les problèmes.

En quoi le com­mu­nal­isme est-il écologique ?

Parce qu’il n’y a plus de recherche de prof­it. Et même plus : on va chercher à val­oris­er l’é­cosys­tème, humain et naturel. C’est comme, par exem­ple, la per­ma­cul­ture, on fait évoluer 2 plantes ensem­ble afin qu’elles s’en­traident, et don­nent mutuelle­ment de meilleurs fruits, et de là naît une vraie richesse, écologique et sociale.

Intervention de Thierry Desmarres, élu local à Europe Ecologie Les Verts

L’é­colo­gie est le par­ent pau­vre de la poli­tique”. On con­naît les prob­lèmes mais il n’y a aucune réac­tion, et le déni, de sur­croît, empêche l’ac­tion. De son expéri­ence, le fonc­tion­nement munic­i­pal éta­tique est d’une lenteur insup­port­able et, même en pro­posant des pro­jets écologiques avec un coût zéro pour les col­lec­tiv­ités publiques (en reven­dant de l’én­ergie pho­to­voltaïque), la mau­vaise foi des autres acteurEs de la vie poli­tique locale empêche de men­er à bien ce genre de pro­jet. “On se heurte à beau­coup d’ir­ra­tionnel”.

Thier­ry Des­mar­res finit donc de nous con­va­in­cre de l’im­passe que représente la par­tic­i­pa­tion élec­torale, étatique.

Sa ques­tion, vis-à-vis de l’é­colo­gie sociale : où met­tre son énergie ? Com­ment employ­er son temps ? Que se passera-t-il si on aban­donne l’aspect social de l’État, qui existe, quand même ?

En effet, on pour­rait crain­dre que l’État ne devi­enne que sa pro­pre “main droite” : celle qui réprime, si on ne le tire plus vers le social. Mais l’analyse de l’é­colo­gie sociale mon­tre qu’il est néces­saire, de façon urgente, de dévelop­per déjà, en par­al­lèle, les insti­tu­tions de demain. Pour cela, il faut que les con­va­in­cuEs fassent effec­tive­ment l’ef­fort d’a­ban­don­ner le vieux sys­tème. Pour autant, celui-ci ne va pas dis­paraître ! Plein de mod­éréEs s’oc­cu­per­ont de le main­tenir en état… Mais les écol­o­gistes et social­istes con­va­in­cuEs, ain­si que les déçuEs par l’élec­toral­isme, devraient met­tre leurs forces dans la con­struc­tion d’un nou­veau bateau, pour une mise à l’eau proche…

Intervention de Vincent Gay, auteur de Ecologie et capitalisme

Après une énuméra­tion des dégra­da­tions écologiques et des iné­gal­ités sociales, Vin­cent Gay nous rap­pelle que les prob­lèmes écologiques touchent surtout les pau­vres, et que le cap­i­tal­isme est un sys­tème basé sur le pil­lage et l’esclavage. C’est un sys­tème basé sur la créa­tion de besoins en per­ma­nence, celui de la voiture per­son­nelle notam­ment. Sys­tème dans lequel les cycles de val­ori­sa­tion économique vont plus vite que les cycles de la nature. Sys­tème dans lequel on pense à com­ment occu­per les espaces plutôt que com­ment les préserver.

Le cap­i­tal, c’est aus­si le sys­tème des éner­gies fos­siles : leur développe­ment s’est fait en par­al­lèle et une hyper-inter­dépen­dance s’est con­sti­tuée, ain­si il n’est plus pos­si­ble d’imag­in­er l’un sans l’autre. Le développe­ment des tech­niques d’ex­trac­tion des éner­gies fos­siles a per­mis de repouss­er la ques­tion énergé­tique à seule­ment aujour­d’hui car les ressources sem­blaient infinies.

Par ses con­tra­dic­tions énergé­tiques et sociales actuelles, le sys­téme étatiste-cap­i­tal­iste est for­cé d’ac­célér­er ses attaques, il mène une guerre sociale, mil­i­taire et énergétique.

Son “masque éco­lo” se développe, avec les grenelles de l’en­vi­ron­nement, la COP 21 et Nico­las Hulot au gou­verne­ment, mais en même temps il crée des comités de tran­si­tion écologique con­sti­tué du fleu­ron de l’in­dus­trie et du cap­i­tal français…

Nous avons besoin de mod­estie et de clair­voy­ance” : mod­estie sur ce qu’on doit faire indi­vidu­elle­ment, et clair­voy­ance vis-à-vis des duperies des gou­verne­ments et entreprises.

La ques­tion paysanne est cen­trale car l’a­gri­cul­ture est et sera très impor­tante, et c’est un secteur très touché par les prob­lèmes écologiques et soci­aux. Organ­isons la défense des territoires !

Met­tons fin à la croy­ance que pro­grès tech­nique = pro­grès social.

Démarchan­dis­ons nos vies, et met­tons la ques­tion de “qu’est-ce que la vie bonne ?” au coeur du débat.

Opposons la valeur col­lec­tive à la valeur de la réus­site indi­vidu­elle, et met­tons fin au mythe des Trente Glo­rieuses : époque où le mod­èle cul­turel pro­posé, indi­vidu­el, était désir­able, car il ne l’est plus.

Remar­que : il y a dan­ger à vouloir trop décrire les décrets et mécan­ismes pré­cis du cap­i­tal et des Etats dans leur destruc­tion de l’é­cologique et du social. À trop manip­uler le lan­gage bureau­cra­tique de l’UE (même si c’est pour le cri­ti­quer), on finit tech­nocrate soi-même ! Sans doute pas… Mais on ren­force l’idée que l’é­colo­gie c’est quelque chose de pointu, de tech­nique, alors que non ! L’é­colo­gie, c’est social, c’est la vie ! L’in­ter­ven­tion de Floréal Romero nous a mon­tré que des propo­si­tions sim­ples, de mod­èle humain, de façon de se lier les uns aux autres, peu­vent touch­er beau­coup plus qu’un vocab­u­laire tech­nique, quand bien même vrai et témoignant d’un sérieux tra­vail de recherche.

ANNEXE : Historique incomplet des expériences et des revendications communalistes

Dif­fi­cile de retrac­er un his­torique com­plet de celles-ci, puisque l’ac­cès à l’écri­t­ure a longtemps été lim­ité aux dom­i­nantEs, qui étaient enne­miEs des com­mu­nautés locales col­lec­tivistes et qui ne les doc­u­men­taient donc pas, sauf avec con­de­scen­dance ou par exo­tisme. C’est pour cela que nous avons par exem­ple beau­coup plus de doc­u­ments, pour la Grèce Antique, sur Athènes, la ville esclavagiste, patri­ar­cale, aris­to­crate, colo­nial­iste et cen­tral­isatrice, que sur les com­mu­nautés paysannes grec­ques, pour­tant rich­es en cul­ture de com­mu­nion humain-nature, adop­tant un rythme de vie en sym­biose avec le ter­ri­toire local. La même « sélec­tion » his­torique s’est appliquée aux dénom­inéEs bar­bares, prim­i­tifs, sauvages, païenNEs et sor­cières, pour­tant sou­vent plus proches de com­mu­nautés écologiques et lib­er­taires que ne l’é­taient les héros des réc­its mythiques nationaux.

C’est pourquoi il est néces­saire de dévelop­per l’his­toire de l’op­pres­sion des peu­ples, de la dom­i­na­tion des com­mu­nautés locales et, surtout, de la coloni­sa­tion des femmes.

Dans l’his­toire doc­u­men­tée, on con­state l’ap­pari­tion de mou­ve­ments de révolte tout au long de l’his­toire. Révoltes face à la hiérar­chie sous toutes ses formes (mil­i­tarisme, colo­nial­isme, esclavage, patri­ar­cat, églis­es, étatisme, féo­dal­isme, class­es socio-économiques, patronat, man­age­ment néolibéral, édu­ca­tion et cul­ture éli­tistes, par­tis poli­tiques, syn­di­cats…), mais surtout en défense des mod­èles com­mu­naux et humains1.

Ain­si, la révolte chré­ti­enne mit au pas le mod­èle tyran­nique de l’empire de Rome (auquel s’op­po­sait, à la même époque, le mod­èle com­mu­nal des Ger­mains2), la guerre des paysans a sec­oué le Saint-Empire romain ger­manique au début du XVIe siè­cle, le mou­ve­ment makhno­viste d’Ukraine vit s’or­gan­is­er et se défendre la com­mu­nauté paysanne, se situ­ant au sein de tout une his­toire d’op­po­si­tion paysanne aux régimes com­mu­niste et tsariste (autodéfense paysanne appelée “armées vertes”, qui virent appa­raître le dra­peau vert et noir pour la pre­mière fois) et, plus large­ment, les jacqueries con­sti­tuèrent ce type de reven­di­ca­tions tout au long du Moyen-Âge, dans lesquelles on pour­rait aller jusqu’à inclure la lutte du Larzac, comme héritière.

N’ou­blions pas non plus les mou­ve­ments d’op­po­si­tion aux autori­tarismes éta­tiques à ten­dance fas­cistes, actuels et passés, et qui sont aus­si des mou­ve­ments de propo­si­tion de sociétés lib­er­taires, tels que les Com­munes face aux Républiques et la révo­lu­tion sociale espag­nole face au fas­cisme fran­quiste, ou encore la défense du mod­èle com­mu­nal et de la cul­ture basques face à la répres­sion con­jointe des Etats français et espagnol.

En mer, la pira­terie con­stitue égale­ment une oppo­si­tion farouche aux hiérar­chies si dure­ment présentes dans les bateaux marchands et mil­i­taires, puisque les bateaux pirates fonc­tion­naient sou­vent en auto­ges­tion avec unE cap­i­taine éluE et révo­ca­ble. Les pirates s’op­po­saient, de plus, à la traite négrière et à l’hégé­monie mas­cu­line du méti­er de marin.

Plus récem­ment, et en ne s’ar­rê­tant que sur les Amériques, on peut évo­quer le mou­ve­ment com­mu­nal du Nicaragua, le Mou­ve­ment des Sans Terre au Brésil, l’ex­péri­ence com­mu­nal­iste du Chi­a­pas ain­si que toutes les luttes d’au­todéfense com­mu­nau­taire des peu­ples indigènes (lit­térale­ment : “qui vien­nent de là”) et afro-état­suniens, afro-caribéens ain­si qu’afro-brésiliens des Amériques, en plus des mou­ve­ments munic­i­pal­istes aux Etats-Unis.

À échelle glob­ale, les réseaux de coopéra­tives tels que Fair­Coop ou encore l’as­so­ci­a­tion inter­na­tionale paysanne Via Campesina mili­tent pour des mod­èles économiques et humains hors de la civil­i­sa­tion étatiste (cap­i­tal-Etat-patri­ar­cat-colo­nial­isme), en pro­posant, dévelop­pant et défen­dant d’autres mod­èles d’a­gri­cul­ture et de vie.

Et, bien sûr, le Kur­dis­tan révolutionnaire…

Lougar Rayn­marth


Mor­laix • Écolo­gie poli­tique ? Non ! Écolo­gie sociale
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