En 2018, Erdoğan aura dirigé la Turquie, comme premier ministre ou comme président, aussi longtemps qu’Atatürk. Plus longtemps que le « Chef national » İsmet İnönü (1938–1950) et bien plus qu’Adnan Menderes, anti-kémaliste et restaurateur d’une certaine religiosité (1950–1960). Hors de ces longues durées, les gouvernements ont été plutôt éphémères, les gouvernants se sont succédé alternativement les un aux autres, un peu toujours les mêmes (Erdal İnönü, Süleyman Demirel, Bülent Ecevit, Necmettin Erbakan, Tansu Çiller, Mesut Yılmaz…). Coalitions, défections, renversements, dissolutions, élections anticipées, c’est un peu une vie politique à la manière de la IVe république en France.
Mais cela change-t-il quelque chose à la politique de fond ? Jusqu’à Erdogan au moins, c’est toujours l’armée qui a dirigé le pays. Si vous considérez les « questions nationales » (millî dava, qui forment ensemble ce que j’appelle le consensus obligatoire), rien ou presque n’a bougé. L’immobilisme, sur cinq questions, en particulier, est remarquable. Certaines d’entre elles sont tellement stables qu’on n’en parle même pas.
Ensemble, elles forment ce qu’il est légitime d’appeler « le problème turc ».…
Veuillez lire la suite sur mon blog Susam Sokak….
La remarcable estabilidad de Turquía Leer en español
Note de la rédaction de Kedistan : Le blog d’Etienne Copeaux est une archive incontournable, pour qui se passionne pour l’histoire de la Turquie et veut y poursuivre des recherches. Nous renverrons donc systématiquement sur sa lecture, pour la suite des articles. Le blog est également en flux en bas de la page d’accueil.