Depuis la visite du Président de la république turque Celal Bayar en 1959, c’est la première fois qu’un Président turc rencontre à nouveau le Pape chez lui. En 1998, Turgut Özal lui, avait rendu visite, en tant que Premier ministre.
Nous en profitons donc pour faire une comparaison dans le style “avant”, “après”, sachant que croiser sa sainteté peut provoquer la grâce…
Quelle fut donc cette croisade ?
(Vidéo sous-titrée en anglais et français. Pour actionner les sous-titres et choisir votre langue, cliquez sur les icônes de sous-titres et paramètres)
Nous vous avons traduit les propos comme il se doit, (actionner les sous-titres) sans utiliser une langue qui ne serait pas celle d’Erdoğan. Dans la plupart des cas, les traductions qui sont proposées le sont dans la langue de Corneille, avec un langage de Président lettré. Sachez qu’Erdoğan tutoie le Monde et l’Europe, comme ses domestiques et larbins et que, par exemple, il ne s’est pas gêné, à son retour de France, pour se rire de Macron, qu’il aurait fait “plier”.
Visite
La presse alliée turque commente abondamment la visite, et cherche bien sûr les moyens de grandir le Reis. On ne dit pas si, comme c’était autrefois le protocole, Erdoğan a baisé préalablement la mule du Pape. Qu’alliez-vous croire ? Il ne s’agit que de la pantoufle blanche de sa sainteté…
Erdoğan est arrivé en retard, et l’entretien a commencé avec 20 minutes de décalage. (Poutine 50 minutes, et la Reine Elisabeth 20 minutes, à part ça il parait qu’il est rare que les visiteurs oublient l’heure. )
L’entretien a duré 50 minutes.
Cadeaux
Il y a eu des échanges de cadeaux…
Le Pape a offert une médaille sur laquelle on voit l’ange vaincre le démon “C’est une médaille qui représente un monde basé sur la Paix et la Justice.” a dit le Pontife.
Et comme le fait que le Pape ait accepté de rencontrer Tayyip a provoqué de fortes réactions, certains médias progressistes de Turquie, essaient d’y voir là-dedans “un message subliminal”.
La crise de chaise
Après la visite, les supporters d’Erdoğan ont inventé une “crise de chaise”.
Traduction des propos de supporters [l’original bourré de fautes… pour un turc fier de sa Nnation, ne pas savoir écrire sa propre langue, c’est le comble !] :
“La différence de notre différence est le fait que notre Leader est intelligent et rusé… ET QUE LA NATION TURQUE AUSSI EST RUSEE ET INTELLIGENTE…
Quand il a demandé un fauteuil égal du Pape, la petite chaise est restée dans leur mains.. Ils allaient humilier Erdoğan devant les yeux du Monde, il a défait encore une fois leurs enjeux politiques et de pouvoir..
Bravoo REIS”
Réponse d’un quidam kémaliste :
“Il n’y a pas eu de crise de chaise lors de l’entretien du Président de République Erdoğan et le Pape Fransiscus au Vatican… N’essayez pas de faire une opération d’opinion publique pour rien. Arrêtez de dire que la chaise réservée au traducteur était destinée à Erdoğan et qu’il l’a fait changer. Vous vous ridiculisez.”
Fin de l’histoire des 3 ours…
Les humanistes apprécieront cet hommage de fait rendu au Calife par les autorités du Vatican. Beaucoup sans doute espèreront un commentaire, une prise de position, à l’issue de cette réception d’un assassin notoire par une autorité morale et religieuse.
Et pour ne pas faire de comparaisons hasardeuses, et juste pour le plaisir, nous vous invitons à réécouter ce magnifique texte de J. Prévert, qui en disait long sur ces réceptions au Vatican dans les années 30.
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