Les lecteur/trices tur­coph­o­nes con­nais­sent la jour­nal­iste Arzu Demir, avec ses trois livres “Medreseden 5 No’luya Nuri Yoldaş” (De l’é­cole à la prison, Cama­rade Nuri” La vie de Nuri Duruk), “Dağın Kadın Hali” (La mon­tagne en mode femme) et “Devrim­in Roja­va Hali” (La révo­lu­tion mode Rojava). 

Arzu tra­vail­lait avec un groupe de cama­rades sur un nou­veau livre et un doc­u­men­taire con­cer­nant la vie des 33 révo­lu­tion­naires tuéEs lors de l’at­ten­tat de Suruç le 20 juil­let 2015. En plein tra­vail, fin jan­vi­er 2017, le tri­bunal l’a con­damnée à 6 années de prison. C’est en clan­des­tinité, à Istan­bul, qu’elle a final­isé son dernier livre “Suruç’ta kalan­ların dilin­den: Kobanê’ye Git­mek” (De la bouche de celles et ceux qui sont restéEs à Suruç : Aller à Kobanê)

Arzu tra­vail­lant comme jour­nal­iste depuis 1998, a écrit par­ti­c­ulière­ment sur le prob­lème kurde, et pré­paré des dossiers. Dans l’é­tape de final­i­sa­tion de son doc­u­men­taire sur Suruç, Arzu, du fait de sa con­damna­tion, est actuelle­ment en exil. J’ai par­lé avec Arzu Demir de son livre, dont les béné­fices seront ver­sés pour le traite­ment de Güneş Erzu­rum­lu­oğlu, blessée à Suruç, pour le jour­nal­isme, et la vérité et au Moyen-Orient.

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Les cen­tres d’in­térêt et les méth­odes de tra­vail de chaque jour­nal­iste sont dif­férents. Tu te rends sur le ter­rain et tu écris depuis. Tu tra­vailles avec des per­son­nes qui sont dans les événe­ments, des témoins. Quelles sont les dif­fi­cultés à être sur place pour écrire, et que ressent-on ?

Le tra­vail du jour­nal­isme com­mence par des ques­tions. Je me rends sur place pour trou­ver des répons­es à mes ques­tions. J’écris en ren­con­trant les témoins et en ressen­tant ce qu’il/elles ressen­tent. Je souhaite témoign­er et doc­u­menter. Mes livres “La mon­tagne en mode femme” et “La révo­lu­tion mode Roja­va” ont été final­isés à la fin du voy­age que j’ai entre­pris pour chercher des répons­es à mes hypothès­es et ques­tion­nements. J’ai emprun­té le pas de per­son­nes qui cher­chaient la vérité, pour trou­ver la mienne, et j’ai partagé avec d’autres ce que j’ai vu, j’ai écouté. En résumé, dans ce bas monde, je pense que je gag­n­erai ma place en écrivant et racon­tant. J’es­saie de trans­met­tre les vérités.

Com­ment as-tu pré­paré le livre “Aller à Kobanê” ? Qu’as-tu vécu pen­dant cette période ?

Ce livre est une par­tie d’un doc­u­men­taire. En prenant la route, notre but était d’empêcher que les per­son­nes qui se trou­vaient dans cette région de mas­sacres, devi­en­nent en quelques années seule­ment des chiffres. Nous avons voulu laiss­er autre chose, qui dépasse la phrase “Il y a eu 33 morts à Suruç”. Qui étaient ces per­son­nes ? Nous avons voulu que cela se sache et se mémorise. Per­son­nelle­ment, je ressen­tais deux oblig­a­tions. La pre­mière était liée au jour­nal­isme, la respon­s­abil­ité de doc­u­menter. La deux­ième était une respon­s­abil­ité de con­science. Cer­taines per­son­nes qui ont été tuées à Suruç fai­saient par­tie de mes amiEs, de mes cama­rades de route. Ce tra­vail de doc­u­men­ta­tion est une dette de fidél­ité envers elles et eux. Le livre est le pro­duit d’une année et demie de tra­vail. Nous avons com­mencé les entre­tiens con­cer­nant le doc­u­men­taire au 6è mois du mas­sacre. Le mas­sacre de Suruç était le pre­mier atten­tat de Daech en Turquie. Bien sûr, la douleurs des gens ne cesse pas en six mois. Mais nous avons atten­du six mois pour leur laiss­er du temps, à la fois aux gens, à la fois à nous-mêmes. Le livre a été pub­lié à la deux­ième année du mas­sacre. Nous pou­vons dire que le livre est une rédac­tion d’une par­tie du documentaire.

Nous nous sommes d’abord entretenus avec les familles kur­des. A Kızıl­te­pe, ensuite à Muş. C’é­tait tout autant dif­fi­cile pour les familles que pour nous. En par­lant de leurs enfants, nous sommes entréEs dans leur vie. Pour eux, c’é­tait à la fois dif­fi­cile d’en par­ler et d’un autre côté nous avons remar­qué qu’en par­ler leur fai­sait du bien. A Kızıl­te­pe, nous avons passé trois jours avec la famille de Murat Yurt­gül. Nous avons remar­qué que la mère de Murat regar­dait sans arrêt un de nos amis. Après, nous avons com­pris que la maman le regar­dait parce qu’il avait des cheveux longs. Parce qu’elle trou­vait qu’il ressem­blait à Murat. Ils.elles ont cuis­iné pour nous, les plats que leur enfants aimaient le plus. Tout cela a tis­sé entre les familles et nous, vrai­ment, un lien spé­cial. Nous avons lais­sé les entre­tiens avec les blesséEs pour la fin. Parce qu’ils.elles avaient vécu une sauvagerie et l’E­tat ne les avait même pas autorisés à faire le deuil de leur amiEs.

Par quoi as-tu été mar­quée lors des entre­tiens avec les témoins ?

Les rescapéEs du mas­sacre étaient de très jeunes per­son­nes. Ils.elles ont été témoins d’une très grande douleur. Ensuite, ils.elles ont enter­ré leur cama­rades, et ont essayé de panser leurs blessures ensem­ble. Et  tout au long de ce proces­sus, ils.elles ont été dans la ligne de mire de l’E­tat. Il y a encore des blesséEs détenuEs, tou­jours dans les pris­ons. l’E­tat n’a même pas per­mis à ces jeunes de faire leur deuil. J’ai été témoin du fait que les jeunes mem­bres du SGDF (Fédéra­tion des asso­ci­a­tions des jeunesse social­istes) étaient très fortEs. Il est très impor­tant de vivre une souf­france de cette grandeur et de pour­suiv­re la lutte sans se pli­er devant l’op­pres­sion de l’E­tat. La plus grande par­tie des jeunes qui sont sor­tiEs vivantEs du mas­sacre ont fait cela.

La mère d’Evrim Deniz dis­ait “Même si tous les océans étaient d’en­cre, tous les arbres des crayons, toutes les feuilles des papiers, ils ne suf­fi­raient pas à décrire la douleur que nous ressen­tons”. Le tra­vail de doc­u­men­ta­tion et d’écri­t­ure est pré­cieux. Que pour­rait-on faire d’autre pour les vic­times de Suruç ?

Elle avait pronon­cé ces mots chez-elle à Muş. Et c’est la stricte réal­ité. Parce que tu essaies de décrire une vie humaine, et en plus, il s’ag­it de celles de jeunes per­son­nes qui ont réus­si à rem­plir leur courte vie de tout un monde. Suiv­re un rêve de révo­lu­tion démon­tre qu’on porte un grand coeur. En tant que jour­nal­iste, ce que je ferai, c’est de ne pas laiss­er oubli­er. Comme j’ai dit tout à l’heure, ces per­son­nes ne doivent pas être résumées à des chiffres. Elles doivent con­tin­uer à vivre à tra­vers leurs rêves, leurs colères, leurs joies, espoirs, dés­espoirs, courage et peurs. Peut être que pour cela, un Cen­tre de mémoire de Suruç devrait être fondé. Le mas­sacre de Suruç con­stitue, pour l’avenir des peu­ples de Turquie et du Kur­dis­tan, un tour­nant. Par con­séquent, le fait de con­stituer une doc­u­men­ta­tion sur ce qui a été vécu là-bas, et de les cen­tralis­er quelque part, est impor­tant. Le pou­voir écrit sa pro­pre His­toire, et trav­es­tit la mémoire sociale. Il créé une “réal­ité fan­tas­tique”. C’est la rai­son qui motive les jour­nal­istes et auteurEs pour insis­ter sur ce sujet. Con­tre l’in­ven­tion du pou­voir de sa pro­pre réal­ité, sa pro­pre His­toire, nous les jour­nal­istes et auteurEs opposantEs et révo­lu­tion­naires , avons le devoir de doc­u­menter l’His­toire des oppriméEs.

Un autre point est la recherche de jus­tice. Dans un endroit où la Jus­tice et le Droit sont mas­sacrés, peut-on obtenir jus­tice pour Suruç ?

Le Droit n’est pas une notion par delà les class­es, ni en dehors de la poli­tique. Le Droit, c’est une résul­tante des rela­tions sociales et poli­tiques. Dans une société où la survie de l’E­tat et la pro­priété arrivent avant l’être humain, il pro­tège non pas l’être humain mais l’E­tat et le cap­i­tal. Pour moi, la jus­tice, c’est un point atteignable avec le recul du fas­cisme en Turquie et au Kur­dis­tan, et la fin de la dic­tature du “Palais” [ren­voi au “Palais Blanc”, “Ak Saray”, une appel­la­tion pour le régime d’Er­doğan]. C’est une lutte et un règle­ment de comptes. Nous allons bien sûr deman­der que les gâchettes [les auteurs de l’at­ten­tat et ceux qui les ont motivés] soient jugés, nous allons suiv­re les procès. Mais cette lutte est une par­tie de la lutte con­tre la dic­tature du Palais, en Turquie. Le com­bat pour la jus­tice est une com­posante de la lutte pour les lib­ertés. Lors du pre­mier anniver­saire du mas­sacre de Suruç, SDGF avait retenu le slo­gan “Jus­tice pour Suruç, jus­tice pour tout le monde”. Ce slo­gan était très sen­sé. Lorsque nous allons pou­voir obtenir jus­tice, pour toutes et tous, des assas­si­nats de haine, au sous-sols de Cizre, des acci­dents-assas­si­nats de tra­vail aux meurtres de femmes, nous allons enfin obtenir jus­tice pour Suruç.

Pourquoi ce titre du livre : “Aller à Kobanê” ?

Il est ques­tion de l’ac­tion de celles et ceux qui ont été mas­sacréEs à Suruç ; “aller à Kobanê”, le livre racon­te à son tour un voy­age. Ces per­son­nes voy­ageaient pour être témoins d’une révo­lu­tion. Ils.elles étaient curieux.ses de la nou­velle vie à Roja­va, et voulaient la voir, et devenir quelque part une par­tie de cela. C’é­tait aus­si un voy­age pour cha­cun, dans leur esprit révo­lu­tion­naire ou iden­tité de femme. C’est pour cela, que dans le titre du livre devait fig­ur­er le verbe “aller”.

Les 33 vic­times n’é­taient pas toutes des mem­bres du SGDF ou social­istes. Des jeunes qui aiment leur pays, des anar­chistes, des mères et des pères, des Circacien.nes, Arabes, des jeunes de la Mer Noire. Ceux et celles qui voulaient con­stru­ire un pont entre la région de la Mer Noire et Roja­va, celles qui veu­lent dépass­er, à tra­vers la révo­lu­tion des femmes, leurs pro­pres lim­ites en tant que femmes… Le point com­mun de toutes et tous, était de témoign­er de la révolution.

Moi, j’ai passé au Roja­va, deux mois. Je me rendais compte à chaque aller-retour qu’en tant que jour­nal­iste, je pous­sais mes fron­tières davan­tage. Parce que la révo­lu­tion veut dire absence de fron­tières. La révo­lu­tion est un lieu où tout le monde peut être tout.

arzu demir kobaneye gitmekEn quelles langues “La révo­lu­tion mode Roja­va” a‑t-il été traduit ?

La révo­lu­tion mode Roja­va”, est paru en ital­ien et en alle­mand. Je sais qu’il a été beau­coup lu en Italie.

İtalyanca ve Almanca’ya çevril­di. İtalya’da çok okun­duğunu biliy­o­rum. “Aller à Kobanê” paraitra égale­ment en ital­ien. Tout cela me rend heureuse, parce qu’ain­si, les vérités con­cer­nant les peu­ples, les femmes, la révo­lu­tion peu­vent attein­dre encore plus de personnes.

Qu’est-ce que le Roja­va représente pour toi ? Quel genre d’en­droit est-il ?

La réponse à cette ques­tion est si longue… Mais je voudrais répéter ce que je dis­ais il y a un instant : Roja­va est l’en­droit où tout le monde peut être tout. J’ai vu à Roja­va que des femmes, qui, avant la révo­lu­tion, n’avaient jamais quit­té leur mai­son, fai­saient la garde avec leur arme à l’é­paule devant les organ­i­sa­tions de femmes, après la révo­lu­tion. J’ai été témoin des efforts des femmes de plus de 60 ans, pour appren­dre à lire et à écrire. Lorsque j’avais demandé à l’une d’en­tre elles, “Pourquoi tu apprends à lire et à écrire à cet âge ?”, elle m’avait répon­du “Je veux par­ticiper à la vie”. J’ai vu à Ras al-Aïn, comme était fort le sens de jus­tice d’une femme qui par­tic­i­pait au comité de réc­on­cil­i­a­tion qui inter­vient pour résoudre les prob­lèmes avant les tri­bunaux. J’ai enten­du un homme dire à pro­pos de sa com­pagne “Je ne me com­porte plus comme avant, parce qu’elle a sa YPJ” [Unités de Pro­tec­tion des Femmes. Branche armée autonome des femmes au sein des YPG]. La révo­lu­tion de Roja­va est avant toute autre chose un grand pas très impor­tant sur le chemin pour sor­tir les femmes du statut d’ob­jet et d’esclave des hommes. Pour moi, la révo­lu­tion de Roja­va, est une révo­lu­tion de femmes, une expéri­ence qui mon­tre le chemin de la libéra­tion des femmes.

Un graf­fi­ti avec inscrip­tion “Biratî” (fra­ter­nité) fig­ure sur la cou­ver­ture du livre. Pourquoi l’as-tu choisi ?

J’ai pris cette pho­to dans la ville de Ras al-Aïn. Ce tra­vail de graf­fi­ti m’avait beau­coup plu. Les jeunes tuéEs à Suruç, sont passés par la résis­tance de Gezi [en 2013]. C’est à Gezi qu’ils.elles ont appris à se révolter. Et ensuite ils.elles ont voulu bâtir un pont de fra­ter­nité de Gezi au Roja­va. Je pen­sais que cette pho­togra­phie prise à Ras al-Aïn représen­tait bien le mes­sage de ces jeunes, et nous l’avons util­isée sur la cou­ver­ture. Bien évidem­ment, cette fra­ter­nité n’est pas une notion abstraite comme “Nous sommes tou.te.s frères et soeurs”. Pour être frères et soeurs, nous devons d’abord être égaux.égales.

Con­tin­uons avec une ques­tion dif­fi­cile. Nous avons vu dans les média, qu’au Roja­va, une unité LGBTI, nom­mé TQILA (Armée de libéra­tion et d’in­sur­rec­tion Queer) a fait une déc­la­ra­tion, en déroulant une ban­nière avec le slo­gan “These Fag­gots Kill Fas­cists”, “Les pédés tuent des fas­cistes” [voir Tweet]. As-tu des infor­ma­tions sur cette unité ? Que peux-tu nous dire, sur le genre social, les LGBTI, dans la révo­lu­tion du Rojava ?

Je l’ai vue moi aus­si, dans les médias inter­na­tionaux. Je n’ai pas plus d’in­for­ma­tions. J’ai vu leur déc­la­ra­tion, mais hon­nête­ment, je ne sais pas si cette unité existe réelle­ment là-bas. Des images mon­trant les mem­bres de Daech jeter des homo­sex­uels des toits des bâti­ments ont été pub­liées. Il s’agis­sait de la réal­ité, et non pas de mis­es-en-scène. Il fal­lait donc que les LGBTI pren­nent égale­ment place dans la guerre con­tre Daech. A ce sujet, on peut citer Ivana Hoff­mann, une jeune les­bi­enne d’o­rig­ine africaine, vivant en Alle­magne. En tant que com­bat­tante de MLKP [Par­ti com­mu­niste marx­iste-lénin­iste turc, pro-kurde], elle a com­bat­tu Daech, au Roja­va, et elle est dev­enue immortelle. Après sa mort, le MLKP, dans les déc­la­ra­tions con­cer­nant Ivana, fai­sait allu­sion à son iden­tité homo­sex­uelle. Pour moi, c’est très important.

Comme pour tout le monde, la défaite de Daech est impor­tante pour les LGBTI aus­si, avant tout du point de vue de la sécu­rité de vie. Par ailleurs, la révo­lu­tion du Roja­va a enreg­istré d’im­por­tantes réus­sites con­cer­nant la lutte con­tre le genre social. Mais il n’est pas facile de se bat­tre con­tre l’hétéro­sex­isme. Il y a encore beau­coup de route à faire.

Pas mal de per­son­nes attaque­nt les forces de libéra­tion kurde au Roja­va, en les accu­sant d’être “com­plices des Etats-Unis”. Que pens­es-tu sur ce sujet ?

Du fait que les Etats-Unis ont soutenu en arme­ment les Forces Démoc­ra­tiques de Syrie, dans leur lutte con­tre Daech, cer­taines per­son­nes dis­ent que “le PKK est com­plice avec les Etats-Unis”. Mais je ne pense pas comme cela. Le sou­tien des Etats-Unis aux FDS est une con­séquence de la révo­lu­tion au Roja­va. C’est la lutte des peu­ples du Roja­va con­tre Daech qui a for­cé la main des Etats-Unis à apporter ce sou­tien. Cette “com­plic­ité” est une coopéra­tion mil­i­taire pra­tique et oppor­tuniste sur le ter­rain. La réal­ité aujour­d’hui est que, aucune poli­tique ne peut être menée dans le Moyen-Ori­ent, sans pren­dre en compte les Kur­des et le Roja­va. Cette aide en arme­ment le démontre.

Bien sûr que les inpéri­al­istes voudront vol­er la révo­lu­tion des peu­ples. Ils ont réus­si à vol­er celles des peu­ples d’Afrique du Nord. Qui organ­ise la pop­u­la­tion, emporte la révo­lu­tion. La révo­lu­tion de Roja­va est encore sous men­ace. Mais au Roja­va, la pop­u­la­tion est organ­isée et armée. De plus, les éclaireurEs de la révo­lu­tion sont les forces de libéra­tion kur­des, qui se bat­tent depuis 40 ans con­tre les Etats colo­nial­istes du Moyen-Ori­ent. Ils.elles ont de l’ex­péri­ence dans le com­bat, et voient les dan­gers éventuels. Et pour ces raisons, ils.elles essaient d’or­gan­is­er toute la pop­u­la­tion, dans les com­munes. Ils.elles veu­lent assur­er l’avenir de la révo­lu­tion avec la force pop­u­laire organ­isée. si les Etats impéri­al­istes ont des pro­jets et leur volon­té, les oppriméEs ont les leurs. La réal­ité la plus impor­tante que la révo­lu­tion de Roja­va a démon­trée au monde est celle-ci : la volon­té et la force des oppriméEs, les peu­ples et les femmes.

Comme de cou­tume, ma dernière ques­tion : as-tu un nou­veau pro­jet de livre ?

Au Moyen-Ori­ent, au Kur­dis­tan, il y a telle­ment de choses, de per­son­nes pour lesquelles il faut écrire pour ne pas les faire oubli­er… Bien sûr je vais con­tin­uer à écrire. Il y a des sujets qui tra­versent mon esprit, ou que je pré­pare. Le moment venu, ils se mon­treront à la lumière du jour.

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Türkçe: Rosi­da Koyun­cu • Arzu Demir ile söyleşi Oku­mak için tıklayınız

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Rosida Koyuncu
Auteure
Activiste LGBTIQ+, jour­nal­iste et cinéaste, en exil à Genève. LGBTIQ+ aktivist, gazete­ci ve sinemacı. Cenevre’de sürgünde bulunuyor.