Sakine, Rojbîn et Ley­la, trois mil­i­tantes kur­des ont été assas­s­inées à Paris, le 9 jan­vi­er 2013.

5 ans après, la justice manque terriblement !

Appel à man­i­fester same­di 6 jan­vi­er 2018, 11h
au départ de Paris Gare du Nord, jusqu’à République

Evéne­ment Facebook

Mer­cre­di 9 jan­vi­er 2013, les mil­i­tantes kur­des Sakine Can­sız, Fidan Doğan (Rojbîn) et Ley­la Sayle­mez étaient froide­ment exé­cutées d’une balle dans la tête, dans les locaux du Cen­tre d’In­for­ma­tion du Kur­dis­tan, situés au 147 rue La Fayette, à Paris.

L’enquête menée en France a révélé nom­bre d’indices faisant appa­raître que le meur­tri­er pré­sumé, Ömer Güney, arrêté quelques jours après le crime, avait agi pour le compte des ser­vices secrets turcs (MIT), comme le con­firme le réquisi­toire du Pro­cureur de la République dans cette affaire : “de nom­breux élé­ments de la procé­dure per­me­t­tent de sus­pecter l’implication du MIT dans l’instigation et la pré­pa­ra­tion des assassinats.”

Cepen­dant, La mort d’Ömer Güney, le 17 décem­bre 2016, à un mois de son procès qui devait com­mencer à Paris, le 23 jan­vi­er 2017, nous prive d’un procès pub­lic qui aurait per­mis de juger non seule­ment l’exécutant, mais aus­si, et surtout, le com­man­di­taire, l’Etat turc !

Alors que l’instruction avait été bouclée en mai 2015, et alors que l’on avait con­nais­sance des graves prob­lèmes de san­té de Güney, cela dès son arresta­tion, pourquoi le procès a‑t-il été fixé à une date aus­si loin­taine ? En dif­férant la tenue de ce procès, la France a man­qué une occa­sion cru­ciale de juger, enfin, un crime poli­tique com­mis sur son ter­ri­toire ! Depuis les années 60, pas moins de 43 assas­si­nats poli­tiques ont été com­mis sur le sol français. Ils sont tous restés impunis !

Mal­gré les promess­es faites par le Min­istre de l’intérieur de l’époque, Manuel Valls, au lende­main des assas­si­nats, les autorités poli­tiques français­es n’ont jamais cher­ché à faire la lumière sur ce triple assas­si­nat. Tou­jours soucieuses de préserv­er leurs rela­tions avec la Turquie, elles n’ont même pas pris la peine de recevoir les familles des vic­times, ni les représen­tants de la com­mu­nauté kurde.

Et que dire du refus du gou­verne­ment français de lever le secret-défense sur des ren­seigne­ments qui auraient pu per­me­t­tre la pro­gres­sion de l’enquête judi­ci­aire ? Privés de ces ren­seigne­ments, les juges chargés de l’in­struc­tion ont finale­ment clos le dossier sans avoir pu remon­ter jusqu’aux com­man­di­taires qui sont pour­tant connus.

Jusqu’à quand la France va-t-elle fer­mer les yeux sur la dérive du régime turc qui, non seule­ment, vio­le en per­ma­nence les règles d’un Etat de droit et celles de la démoc­ra­tie locale, mais qui entend aus­si sévir en Europe où il déploie ses agents chargés d’espionner et d’éliminer ses opposants ?

La mort du meur­tri­er pré­sumé n’entame en rien notre déter­mi­na­tion à lut­ter pour la vérité et la jus­tice ! Le ou l’un des exé­cu­tants est mort, mais les com­man­di­taires sont tou­jours vivants et libres ! 5 ans après, le silence des autorités français­es est plus assour­dis­sant que jamais. Nous exi­geons d’elles toute la lumière sur ces assas­si­nats et, enfin, la justice !

Premiers signataires: Conseil démocratique kurde en France (CDKF) ; Mouvement des Femmes Kurdes en Europe ; Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) ; Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB) ; Association France-Kurdistan, Alternative Libertaire ; Association Pan-Africaniste des Droits Civiques des Femmes ; Association Solidarité & Liberté Marseille ; Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l’Homme et Non-Violence ; Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF) ; Ecologie Sociale ; Femmes Solidaires ; Initiative pour un Confédéralisme démocratique ; Les Amis de l’ICOR en France ; Marche Mondiale des Femmes (MMF) ; Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié des Peuples (MRAP) ; Mouvement de la Paix (MdP) ; Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ; Parti communiste français (PCF) ; Parti de Gauche ; Réseau Féministe “Ruptures” ; Réseau Sortir du Colonialisme ; Union des Etudiants kurdes en France (UEFK) ; Union des Femmes Socialistes (SKB) ; Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste (UPML) ; Union Syndicale Solidaires ; Odak dergisi ; Association Culturelle des Travailleurs Immigres de Turquie (ACTIT) ; Partizan ; Kizilbayrak ; Groupe Anarchiste Solidaire, Maison du Tamil Eelam France ; Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF)
LIRE AUSSI : Le double combat de Sakine Cansız

KEDISTAN on EmailKEDISTAN on FacebookKEDISTAN on TwitterKEDISTAN on Youtube
KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.