Le tribunal d’Ankara a condamné Nuriye Gülmen à 6 ans et 3 mois d’emprisonnement. Elle est accusée d’appartenance au DHKP‑C, un groupe de gauche classé comme “terroriste”, comme tous les groupes de réelle opposition en Turquie. Une procédure d’appel, durant laquelle Nuriye sera donc en liberté surveillée est ouverte.
Nuriye est sortie de l’hôpital d’Ankara où elle était détenue en soins intensifs depuis septembre, vu le stade de grève de la faim où elle était parvenue. Elle a été réconfortée par ses proches et ses soutiens, puis par Semih et Esra Özakça qui avaient préparé pour elle une pièce d’accueil.
Le jugement fait abandon des charges contre Semih Özakça, jugé dans le même cadre, et qui avait lui été libéré provisoirement au cours d’une précédente audience en octobre.
Les deux enseignants, arrêtés en mai, sont devenus l’une des figures des plus de 140.000 personnes, enseignants, magistrats, avocats et fonctionnaires, limogées ou suspendues par les purges opérées pat l’Etat turc depuis le putsch “béni” du 15 juillet 2016.
Après leur limogeage par décret-loi, Nuriye Gülmen et Semih Özakça avaient été les fers de lance de manifestations quotidiennes dans le centre-ville d’Ankara et avaient commencé le 9 mars une grève de la faim, refusant toute alimentation en dehors d’eau sucrée et salée, de tisanes et de vitamine B1.
Leurs proches n’ont depuis cessé d’alerter sur leur état de santé.
Plus de 50.000 personnes ont également été arrêtées dans le cadre des purges lancées par le régime, prétextant du putsch manqué de 2016.
Nous reviendrons sur ces libérations, qui constituent une “victoire” de la solidarité, mais n’en condamnent pas moins Nuriye, et au delà lance un nouvel avertissement à la contestation des décisions du régime en Turquie.
Merhaba… pic.twitter.com/tAowBiUInh
— Nuriye Gülmen (@NuriyeGulmen) December 3, 2017
Englis: Turkey • Nuriye Gülmen sentenced and temporarily released Click to read