Comme le kedi ron­ronne, sou­vent par intérêt, Kedis­tan utilise les réseaux soci­aux, et donc Face­book. Et ne pas le faire, serait comme ne pas avoir de télévi­sion, ça ferait gag­n­er du temps, mais ça n’empêcherait pas les médias télévisés d’ex­is­ter, d’être regardés et com­men­tés… sans nous.

Le mag­a­zine ne se vend pas sur les réseaux sociaux. 

Il y est présent, sous forme de page Face­book, de compte Twit­ter, Google et TheChange­book (celui-là bien plus éthique). Nous ne refu­sons surtout pas non plus d’être vis­ités par les robots infor­ma­tiques des dif­férents moteurs de recherch­es, et d’être ain­si vis­i­bles et disponibles sur la toile pour des recherch­es internet.

Notre A, bien vis­i­ble, n’est pas là pour sig­ni­fi­er que nous nous con­tente­ri­ons bien d’une dif­fu­sion de tiroir, pour les potes qui passeraient à la mai­son pour lire, avec la men­tion “con­fi­den­tiel”, pour être sûrs de ne pas être lus.
S’échin­er à lire, traduire, écrire, ren­dre compte, bref, à être passeurs d’in­fos 24h/24 par plaisir égo­tique, pour faire le buzz sur des réseaux n’est pas non plus l’objectif.
Nous n’avons ni l’am­bi­tion d’être unE Paris Match du Moyen-Ori­ent, (ça existe déjà), ni celle de devenir un courant politique.

Ceci posé, nous sommes heureux de rem­plir une tâche qui nous parais­sait et nous paraît tou­jours indis­pens­able : ten­ter de faire un pont transna­tion­al entre ici et là bas, et de per­me­t­tre une dif­fu­sion dans les deux sens d’in­for­ma­tions, de débats, d’ex­péri­ences, de sou­tiens incon­tourn­ables, bref, désen­claver des com­bats et des prob­lé­ma­tiques à notre petite échelle, en util­isant la toile mondiale.

En ce sens, nous n’avons rien d’ob­jec­tif, au sens du poli­tique­ment cor­rect con­venu, ou du ren­voi dos à dos du cap­i­tal­isme et de ses victimes.

Et depuis trois ans, nous par­venons sou­vent à rem­plir cette tâche et à la développer.

Alors, dif­fuser, faire con­naître, partager, sont dans le vocab­u­laire des Kedi.

Donc, les réseaux soci­aux, pour­tant si com­mer­ci­aux, si indi­vid­u­al­istes, si racoleurs, si addic­tifs… et nous pour­rions com­pléter la liste, sont pour nous des vecteurs de dif­fu­sion, comme autre­fois les boîtes aux let­tres. Et dif­fuser à des dizaines de mil­liers par jour d’un coup, ne se boude pas.
Il y a donc un com­pro­mis passé avec la marchan­di­s­a­tion de l’in­for­ma­tion, et son car­ac­tère indi­vid­u­al­isé et égo­tique. Le com­pro­mis est celui que les activistes de tous pays ont passé un peu partout, sou­vent avec suc­cès, pour des con­ver­gences de luttes. Des régimes que nous con­nais­sons bien ne s’y trompent pas, puisqu’ils cen­surent.

Mais racon­ter ses his­toires dans le salon où ceux que l’on dénon­cent tien­nent le bar, c’est comme s’abreuver à la riv­ière du loup, quand on est agneau.

Revenons quelques instants, même de façon car­i­cat­u­rale, sur le fonc­tion­nement basique d’un réseau dit social comme Facebook.

C’est gra­tu­it, et pour­tant vous en êtes le client et celui qui paie les fac­tures invisibles.
Tout partage sur le réseau Face­book (bien con­nec­té avec les autres sur la toile, en pseu­do con­cur­rence) ajoute à votre empreinte web une infor­ma­tion sup­plé­men­taire, et con­tribue à com­pléter une iden­tité numérique fournie, qui vous ressem­ble au plus près. Cette iden­tité per­met à la cible de con­som­ma­tion que vous êtes, d’ac­quérir une valeur, directe­ment finan­cia­risée, dans le sys­tème inter­na­tion­al de com­mu­ni­ca­tion. Vous devenez unique, et on vous le fait savoir. On vous incite à partager, à avoir des amiEs, des cen­tres d’in­térêts, à vous dévoil­er un peu plus dans les inter-actions. Vous prenez plaisir à être saluéEs, à voir vos anniver­saire souhaités, à être demandéE en amiE.Vous êtes reconnuEs…
Vous con­nais­sez la suite comme nous, et blo­queurs de pub­lic­ité ou pas, TOR­tilléEs ou Vpen­niséEs ou pas, le Web vous pro­pose en fonc­tion de vos “affinités”. C’est mythique !
Bref, le réseau se fait du fric sur les iden­tités virtuelles et prospère. Mer­ci pour eux.

Alors, pensez donc, l’in­for­ma­tion alter­na­tive là dedans, surtout lorsqu’elle ne drague que des anti-con­som­ma­teurs (enfin on le croit), le réseau social la tient à ses marges. Par­fois même, il la per­sé­cute un peu, his­toire de lui laiss­er croire qu’elle a “poli­tique­ment” de l’im­por­tance et qu’elle a bien rai­son de per­sis­ter… et lui pro­pose de pro­gress­er moyen­nant finances.
En fait, Face­book gère math­é­ma­tique­ment son réseau, comme on le ferait d’un vieux sys­tème manuel d’ir­ri­ga­tion, en fonc­tion des rap­ports prévis­i­bles en légumes, gros choux, patates…
Algo­rithme… Vous con­nais­sez toutes et tous le mot.

Ain­si, en fonc­tion des inter-actions entre con­tacts, pages, groupes, sous forme de com­men­taires, like, répons­es aux sol­lic­i­ta­tions par des clics… Vous vous retrou­vez dans des canaux de dif­fu­sion lente ou accélérée, par paque­ts. Finale­ment vous jouez à un grand jeu virtuel et, con­traire­ment au Monop­oly, c’est lemeneur de jeu qui gagne. Vous n’avez rien “liké” aujour­d’hui, et bien vous passerez un tour pour vos amiEs qui vous croiront disparuEs…

Nous sommes bien éloignés de la con­cep­tion du Web, comme grand tuyau où tout cir­culerait libre­ment. Là, nous sommes dans une nasse, et de façon “libre­ment” consentie.
Alors vite, fuyons ?

Et bien non, car faire l’autruche ne sert à rien, quand des mil­lions d’u­til­isa­teurEs con­tin­u­ent à chercher là, à se déciller les yeux et s’ou­vrir la pen­sée. Car ces mêmes réseaux soci­aux dif­fusent cul­ture vivante, réflex­ion, pen­sée, créa­tion. Oh non, pas par altru­isme non plus, mais par marchan­di­s­a­tion, comme hier sur les écrans plats. Et, à l’in­verse, les médias main­stream et leurs modes de per­sua­sion objec­tive ont envahi le paysage. Ils/elles paient, et prof­i­tent aus­si de l’ef­fet “vu à la télé” pour se faire partager abon­dam­ment sur les dits réseaux sociaux…

Alors, même l’in­fo alter­na­tive se doit d’y être présente, et d’ac­cepter de pass­er du temps à ten­ter de déjouer le côté obscur du compromis. 

Et s’il est ten­tant d’a­cheter des “j’aime” pour faire grimper le chiffre d’une page, s’il est ten­tant d’en obtenir en payant pour spon­soris­er une pub­li­ca­tion, il faut appren­dre à ne pas con­fon­dre cam­pagne de comm, drague du lecteur ou de l’électeur, avec puis­sance de frappe de l’in­for­ma­tion pour pouss­er à agir et comprendre.
Si Kedis­tan avait répon­du à chaque pres­sion ami­cale du Face­book pour “pro­mou­voir un arti­cle”, nous afficheri­ons un comp­teur de pages élo­quent, tout en pour­tant ne rester qu’un jou­et d’al­go­rithme, adulé dans l’en­tre-soi d’une niche alternative.

Même si c’est un temps pris sur le reste, nous con­tin­uerons donc à partager nous mêmes, à la main, dans des groupes Face­book thé­ma­tiques, à plusieurs, pour ten­ter de détourn­er un peu l’al­go­rithme tou­jours à la baisse, et ain­si gag­n­er en vis­i­bil­ité, donc lec­tures d’ar­ti­cles, au final, sur le site.

Chaque fois que le réseau social, par la sur­veil­lance robo­t­ique con­tin­uelle de son réseau, con­state que, mal­gré tout, la portée de la page Kedis­tan aug­mente, et que nous refu­sons tou­jours de don­ner à la quête, il bloque en “partages” le compte des admin­is­tra­teurs de la page. Nous pour­rions crier à la cen­sure poli­tique, là où le réseau ne fait que prévenir, via un com­mer­cial der­rière écran, qui a pris le relai du robot automa­tique. Et cela dure depuis deux ans, et se pour­suiv­ra encore longtemps sans doute. Et c’est, nous le sup­posons, le même régime pour tout le monde, sauf pour celles (les pages), qui cèdent aux sirènes où pour­suiv­ent elles mêmes un objec­tif com­mer­cial ou de buzz inter­net et paient pour cela.

Alors, pour vous lecteurs et lec­tri­ces de Kedis­tan, et nous ne le dirons jamais assez, cessez de lire un arti­cle sans le partager ensuite, à min­i­ma sur votre mur Face­book, et là où vous vous trou­vez, sur des pages ou dans des groupes thé­ma­tiques. Les bou­tons de partages sont sur le site pour cela, à gauche de chaque bil­let. Cela ne coûte rien, prends moins d’une minute, et nous fera gag­n­er des heures. Partager ou laiss­er un jour­nal lu sur un coin de table vous est sans doute fam­i­li­er. Faites-le sur vos réseaux préférés.

Et puis, s’abon­ner à Kedis­tan est tou­jours gratuit.

Et vous pou­vez aus­si faire suiv­re la newslet­ter sur vos adress­es mails… Comme nous parta­geons nous aus­si d’autres médias et sites alternatifs.

Bien sûr, l’idéal serait d’être enfin toutes et tous créa­teurs de con­tenus, comme on dit dans le jar­gon, et ailleurs que dans un con­tenant hos­tile. Mais là, on revient sur l’a­tonie du mou­ve­ment social, qui rend plus con­som­ma­teurE que créa­teurE, et c’est encore une autre histoire.

Lut­ter con­tre cette marchan­di­s­a­tion de l’in­fo se fait aus­si pour­tant en restant act­if, même sim­ple­ment au niveau de la lec­trice, du lecteur que vous êtes.

Sinon, à quoi ça sert que le Kedi y se décarcasse.

Cet arti­cle sera pub­lié comme d’habi­tude sur Face­book qui ne trou­vera rien à y redire, puisque sur Face­book “on ne lit pas Mon­sieur, on ne lit pas, on compte…”.


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