Nous avions déjà recueilli de nombreux témoignages concernant les contrôles arbitraires lors de l’entrée en Turquie, de personnes originaires de Turquie, binationales ou non, vivant à l’étranger.
Artı Gerçek apporte dans son article du 10 novembre dernier, des témoignages qui recoupent les nôtres.
Les voyageurEs européenNEs originaires de Turquie, sont soumiSEs à des contrôles illégaux, particulièrement dans les deux aéroports d’Istanbul, Sabiha Gökçen, et Atatürk.
Ils/elles sont misEs à l’écart, dans un espace dédié. Leurs appareils électroniques sont confisqués. Leurs mots de passe leur sont demandés, afin de vérifier le contenu des appareils, ainsi que pour accéder à leurs divers comptes sur Internet, y compris les médias sociaux.
Artı Gerçek illustre son article par le témoignage d’une personne, de nationalité allemande, originaire de Turquie. Cette personne exprime être kurde et demande l’anonymat, pour sa propre sécurité. Elle exprime qu’en entrant en Turquie, au passage de contrôle des passeports, les policiers de l’aéroport l’ont amenée dans un espace isolé, ressemblant à un commissariat. Elle y a subi des questions sur sa vie privée et un contrôle illégal du contenu de son téléphone portable. Pendant le temps qu’elle a été retenue dans cet espace, elle n’était pas la seule à être contrôlée. Elle précise que les personnes qui refusent de communiquer leur mots de passe de leurs appareils, subissent des gestes inappropriés, des menaces verbales ou physiques.
La personne témoigne également qu’après le fait que son téléphone illégalement confisqué lui ait été rendu, elle a constaté que des connexions avaient été effectuées à son insu sur ses divers comptes sur le Web.
Ces pratiques se sont généralisées après la déclaration de l’état d’urgence, le 20 juillet 2016, après le coup d’état avorté et qui a été reconduit depuis, cinq fois. La dernière reconduction date du 17 octobre 2017, pour une rallonge de trois mois.
Les victimes de ces pratiques illégales, se sentant ensuite menacéEs, hésitent de contacter les médias et ne font pas la démarche de porter plainte. Pourtant les témoignages ne manquent pas.
Etat d’urgence ou pas, ces pratiques policières restent totalement illégales en l’état.
Nous n’avons pas de témoignages suffisants, pour Kedistan, de la systématisation et généralisation de cette pratique. Mais elle s’est accrue et la publication de témoignages permettrait de la dénoncer davantage.
En voici un, sous forme de petite nouvelle, que nous publiions en 2016 :
Refoulement : “Mon Orient express par avion”
Bonne lecture !
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