Celles et ceux qui, en Europe ou ailleurs, tentaient contre vents et marées, de faire connaître Murray Bookchin, son importance politique au sein des mouvements sociaux américains, son influence sur la pensée anarchiste et libertaire, sont aujourd’hui en partie récompenséEs de leurs efforts.
Français | Castellano — Rojava Azadi
Le fait que son nom soit associé à un processus politique en cours en Syrie Nord, au confédéralisme démocratique au Rojava, contribue à rendre à nouveau visible la pensée de l’Ecologie Sociale. Et face à l’écologie libérale et capitaliste, il était grand temps que la supercherie du capitalisme vert, censée répondre à la destruction humaine, sociale et écologique de la planète trouve sa réponse, en cohérence.
Cette réponse n’a rien d’une nouveauté. C’est une réponse anticapitaliste, à cheval sur deux siècles et connu bien des ornières, dérives de pouvoir et échecs. C’est une réponse qui malgré toutes les tentatives de la figer en idéologie morte, s’est enrichie de ces mêmes échecs et dérives, en se confrontant au réel, et en re-surgissant dans les crises sociales et politiques.
La pensée politique n’est pas morte, même si elle a été un demi-siècle durant assassinée par le dit “socialisme réel” et en face pourchassée et tuée par les “succès” de la mondialisation capitaliste, pourtant source de toutes crises.
Murray Bookchin nous a quitté en juillet 2006. On le présente comme le père de l’écologie radicale et libertaire, comme le penseur du communalisme.
Et pourtant il n’a pas trouvé un beau matin ses réflexions et analyses dans son soulier.
Ecoutez le seulement nous parler du parcours politique qui fut le sien. Et vous comprendrez qu’il ressemble au siècle que nous avons quitté, et aux alternatives que celui-ci pourrait retrouver, hors du carcan néo-libéral et du réformisme idoine.
L’équation Ecologie Sociale ou barbarie attend sa résolution.
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