Le men­su­el CQFD lance dans son numéro de novem­bre le «SOS d’un canin en détresse». En clair, ils ont besoin de sous (vous) pour survivre.

Le men­su­el estime qu’il lui faudrait 1 000 abon­nés sup­plé­men­taires.

Tous et toutes autant que nous sommes ne pou­vons nous habituer à voir dis­paraître les derniers sup­ports d’in­fo papi­er, au prof­it de tor­chons gra­tu­its à jeter.

Kedis­tan a directe­ment débuté sur le web, et n’a jamais envis­agé de ver­sion papi­er. Nous n’avons pas non plus l’in­fra­struc­ture d’un “men­su­el. Et pour­tant, mal­gré le fait que l’équipe soit entière­ment bénév­ole, 24 h sur 24, nous sommes bien placés pour savoir que l’in­fo alter­na­tive ne peut se dif­fuser sans coûts, qui plus est lorsque le “men­su­el” papi­er reste entre vos mains et sert sou­vent d’ob­jet mil­i­tant. Rien n’est gra­tu­it. Et nous avons nous aus­si une souscrip­tion pour survivre.

Mais là, leur appel en trois let­tres doit être entendu.

Si vous voulez les aider, c’est par ici.

 

Voici le texte de leur appel :

CQFD
On le sait : les appels à sou­tien, c’est triste comme un jour sans vin. Et par les temps qui courent, c’est un peu trop tous les jours. Si on en est réduit, con­traint et for­cé, à cette extrémité, ce n’est pas par plaisir de la jouer lacry­mal. Mais parce qu’il y a dan­ger mor­tel pour le Chien rouge. Car oui : CQFD ne va pas bien. Du tout.

Son pour­tant très chiche mod­èle économique péri­clite dans les grandes largeurs. Pour plusieurs raisons. Il y a d’abord cet oukase jupitérien sur les emplois aidés qui nous affecte directe­ment. On n’en abu­sait pour­tant pas. Deux emplois en CUI-CAE (une maque­t­tiste et un secré­taire de rédac­tion) pour un men­su­el tel que le nôtre, ce n’est pas la mer à boire. Juste une manière de dédom­mager, pour 826 € par mois (même pas un Smic !), ceux qui se dévouent au quo­ti­di­en pour le jour­nal. Ces deux postes, syn­onymes de boulot de malade, sont dif­fi­cile­ment con­cil­i­ables avec un emploi ali­men­taire, à moins de s’infliger un burn-out men­su­el. Mais voilà : Macron, ce Sarkozy ripoliné, a mis fin à notre com­bi­nazione de pro­los de la presse indépen­dante en même temps qu’il a jeté des dizaines de mil­liers de per­son­nes par la trappe à pau­vreté. Bref, nous revoilà dans le dur !

Il y a aus­si ce con­stat : nos ventes s’érodent tout douce­ment. Alors même que l’air du temps rend indis­pens­ables la cri­tique et l’expérimentation sociales façon CQFD, on ne parvient pas à élargir notre base de lecteurs. Il faut dire que point­er le bout de son muse­au dans les (tou­jours moins nom­breux) kiosques, par­mi les gros mastodontes de la presse arrosés d’argent pub­lic, n’est pas exacte­ment une sinécure.

Si la sit­u­a­tion nous est si défa­vor­able, c’est surtout parce que nous tenons mordi­cus à notre mod­èle anti-économique. Le plus indépen­dant pos­si­ble. Pas de sub ni de pub, pas de patron ni d’affiliation à un quel­conque groupe poli­tique. Actuelle­ment, la vente du jour­nal, qu’il s’agisse d’un achat en kiosque, de la main à la main ou d’un abon­nement, cou­vre le prix de l’impression et de la dif­fu­sion. Tout ce que vous ajoutez en sou­tien sert à financer un poste admin­is­tratif à mi-temps et le loy­er de notre local à Mar­seille. Sans le sou­tien, nous ne seri­ons rien. Et à la rue.

Pourquoi sauver le Chien rouge ?

Drôle de ques­tion. Mais soit, faisons rapi­de­ment l’article. CQFD est l’un des seuls men­su­els nationaux totale­ment indépen­dant. Et l’unique fab­riqué à Mar­seille ! Depuis bien­tôt quinze ans que le jour­nal a pris d’abordage les kiosques, il mul­ti­plie les reportages à tra­vers le monde, la France et nos quartiers en don­nant le plus pos­si­ble la parole à celles et ceux qui ne l’ont jamais.

CQFD, c’est aus­si des entre­tiens, des chroniques enflam­mées, des envolées pho­tographiées ou dess­inées. C’est surtout le suivi de luttes (zap­atistes, kur­des, notre-dame-des­lan­distes, ouvrières, etc.) dont on par­le si peu et si mal ailleurs. Et c’est enfin des dossiers thé­ma­tiques pour creuser en pro­fondeur cer­taines ques­tions, pas for­cé­ment liées à l’actualité. Tout ça grâce à des dizaines de par­tic­i­pants et par­tic­i­pantes (rédac­teurs, pho­tographes, maque­t­tistes, illus­tra­teurs, relecteurs, vendeurs à la criée, plus ceux qui gèrent l’administratif et la comp­ta) qui se dévouent bénév­ole­ment chaque mois, juste parce qu’ils y croient. Dur comme fer.

On a d’ailleurs plein de pro­jets en tête : plus de reportages, des dossiers spé­ci­aux (paysans, instru­men­tal­i­sa­tion de l’histoire, sports pop­u­laires, luttes sociales, drogues), un nou­veau site, une nou­velle maque­tte, des nou­velles cro­quettes, une mutu­al­i­sa­tion de sur-dif­fu­sion avec l’asso Palimpses­te, etc.

Et ça va faire quinze ans ! Quinze ans à boss­er comme des ânes (et l’autre endive qui nous traite de « fainéants »…) pour lus­tr­er le Chien rouge dans le sens du poil. Lui aigu­is­er les crocs. Le balad­er en ville pour mor­dre les mol­lets des cuistres. À force, nous finis­sons par faire par­tie du paysage. Comme si ça ne devait jamais chang­er. Sauf que l’histoire de CQFD n’a jamais été aus­si proche de se ter­min­er. Car oui, nous en sommes là ! Au train où vont les choses, le Chien rouge ne passera pas l’hiver. En jan­vi­er ou févri­er 2018, il fau­dra fer­mer le local de la rue Con­so­lat, met­tre fin à l’aventure.

Cette cam­pagne de sauve­tage, qui débute tout de suite, là, main­tenant et avec vous, doit être grande et vic­to­rieuse ! Pour con­tin­uer à exis­ter et faire des plans sur les comètes, nous avons, plus que jamais, besoin de votre sou­tien.

Il nous faut, au min­i­mum, 1 000 abon­nés sup­plé­men­taires pour nous main­tenir sur notre frêle esquif.

Alors, har­di, abon­nez-vous et abon­nez large­ment autour de vous !

Et vous pou­vez faire encore plus ! Faites con­naître CQFD, don­nez vos vieux numéros, affichez vos unes ou posters préférés, twit­tez à qui mieux-mieux, inon­dez les réseaux soci­aux autant que les bistros, les radios, les squats ou les locaux associatifs…

Et de notre côté ? On va con­tin­uer, tant que vogue la galère, à amélior­er ce jour­nal que nous parta­geons avec vous chaque mois. Nous n’allons quand même pas laiss­er les clébards fins de race de Valeurs actuelles et les canich­es serviles de la presse main­stream occu­per tous les trot­toirs. Pas moyen.

Avec vous, le Chien rouge est une meute !

Vis­itez le site inter­net CQFD.

 

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Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.