Avant les ren­con­tres de l’E­colo­gie sociale de Bil­bao fin octobre.

Cat­a­logne • “Voies sans issue : le munic­i­pal­isme lib­er­taire comme solu­tion” 

Le dimanche 1er octo­bre 2017 a vu se réalis­er en Cat­a­logne l’ex­pres­sion d’une volon­té soi-dis­ant pop­u­laire (au sens de majori­taire). Celle-ci fut réprimée lour­de­ment par l’or­gan­isme défenseur de l’u­nité et de l’i­den­tité eth­nique espag­nole, à savoir l’E­tat espag­nol, qui par sa con­struc­tion-même, vise à asseoir une classe dom­i­nante patri­ar­cale et cap­i­tal­iste sur le peu­ple qu’il pré­tend représenter.

Représen­ter, par une mas­ca­rade élec­torale où le peu­ple vote pour le can­di­dat le plus soutenu par des fonds privés venant de la dite caste dom­i­nante (dom­i­nante selon la valeur qui fait la norme : l’ar­gent), aus­si appelée bour­geoisie, influ­ant sur les fonds et moyens de pro­pa­gande qu’ils ont à leur dis­po­si­tion (temps d’an­tenne, nom­bre de “unes” dans la presse…), dont le nom­bre et l’im­por­tance influ­ent directe­ment sur les résul­tats des élec­tions, cor­réla­tion déjà démon­trée aux élec­tions français­es de 2012 (voir “Hol­lande, DSK, etc.” de Pierre Car­les). Ain­si, lors des élec­tions prési­den­tielles (qu’elles soient espag­noles ou cata­lanes, français­es ou nord-améri­caines), le peu­ple élit le meilleur représen­tant ou “poulain” de la bour­geoisie locale, du ter­ri­toire con­cerné par le vote en ques­tion, qu’il s’agisse d’une échelle nationale ou régionale.

Ici, le vote était de nature dif­férente, puisqu’il visait à définir quelle bour­geoisie aurait le pou­voir suprême sur le ter­ri­toire de Cat­a­logne. Toute­fois, le référen­dum fut pro­posé par le gou­verne­ment local, c’est-à-dire le par­ti déjà élu comme meilleur représen­tant des intérêts de la bour­geoisie en Cat­a­logne. S’ap­puyant sur une cul­ture con­tes­tant l’E­tat espag­nol issue de la répres­sion de la cul­ture cata­lane qui eut lieu sous le dic­ta­teur Fran­co, la pro­pa­gande de la bour­geoisie cata­lane parvint à ani­mer la flamme indépen­dan­tiste chez le peu­ple cata­lan jusqu’à emporter l’ad­hé­sion de la majorité (tout juste), en l’e­space de 5 ans. Les raisons à défendre l’indépen­dance de la Cat­a­logne, pour la bour­geoisie locale restent à déter­min­er : en effet, elle prospère tran­quille­ment, et avec une marge de manœu­vre con­fort­able grâce à l’au­tonomie, depuis la fin du fran­quisme. D’ailleurs cer­tains nota­bles, la famille Pujol entre autres, col­lab­o­raient déjà allè­gre­ment avec la bour­geoisie espag­nole lors de l’époque fas­ciste, et ont pu con­tin­uer leurs activ­ités par la suite, sans inquié­tude aucune. Alors pourquoi sor­tir du statu quo ?

S’ag­it-il comme Trump d’une sim­ple volon­té d’ac­céder au pou­voir suprême pour une gloire per­son­nelle, celle du chef du gou­verne­ment cata­lan, Puigde­mont ? Dans ce cas, les intérêts matériels de la bour­geoisie ne sont pas cal­culés dans la prise du pou­voir, la gloire indi­vidu­elle ray­on­nant sur toute celle-ci, qui s’ac­co­mod­era bien d’une fig­ure impéri­ale, monar­chique ou dic­ta­to­ri­ale tant que les affaires con­tin­ueront, moyen­nant une courte péri­ode d’adap­ta­tion, de quelques mois aux Etats-Unis d’Amérique. Ou s’ag­it-il d’une logique, comme pour There­sa May et son par­ti con­ser­va­teur, d’aug­menter tou­jours davan­tage la sphère d’in­flu­ence de son par­ti, pour le par­ti et rien que pour le par­ti, quitte à défendre des idées néfastes au par­ti sur le long terme, et à la bour­geoisie qu’il défend ? Les intérêts à court terme du par­ti l’emportent alors sur les intérêts de la bour­geoisie, quitte à s’en mor­dre les doigts par la suite, comme dans le cas du Brex­it. Ou encore, peut-on y voir un pro­jet pure­ment néolibéral de délite­ment de l’E­tat régu­la­teur des marchés, de réduc­tion des Etats en micro-Etats impuis­sants, réduisant leur pou­voir et leur autorité sur les marchés intra- et inter­na­tionaux, pour per­me­t­tre un cap­i­tal­isme sauvage, l’avène­ment des groupes mafieux et leur libre entre­prise, comme l’é­tait la bour­geoisie cata­lane et telle qu’elle se com­por­tait déjà sous Fran­co ? Dif­fi­cile à dire, l’ul­time hypothèse étant sim­ple­ment l’im­pro­vi­sa­tion totale des acteur.rices du jeu poli­tique, incultes et borné.es, défen­dant des solu­tions éprou­vées et prou­vées inef­fi­caces vis-à-vis de la libéra­tion de l’op­pres­sion de l’hu­main par l’hu­main, telles que le change­ment par la prise de pou­voir éta­tique ou, en cas de coloni­sa­tion, l’in­stau­ra­tion d’un Etat indépen­dant, et cela par manque de cran et d’imag­i­na­tion, quand ce n’est pas par égoïsme et manque d’empathie (ces indi­vidus ne cher­chant alors que leur pro­pre salut dans le chaos actuel).

Si la volon­té de tenir un vote d’au­to-déter­mi­na­tion peut cer­taine­ment compter comme un élan démoc­ra­tique, quand on le situe hors con­texte, cela fait-il des catalan.es des démoc­rates purs et durs ? Voire radicaux.les ? Le con­texte réel, et les cir­con­stances dans lesquelles se sont déroulées le vote, tend à nous informer du contraire.

Le con­texte est celui de l’hégé­monie d’une démoc­ra­tie répub­li­caine (en réal­ité, un sys­tème hiérar­chique de gou­verne­ment par représen­ta­tion) cap­i­tal­iste, patri­ar­cale et éta­tique sur l’ensem­ble de la société : au-delà des sim­ples moyens de pro­duc­tion et de la mode d’ad­min­is­tra­tion, ce sys­tème influe désor­mais grande­ment dans les mœurs et la vie per­son­nelle via son mono­pole d’in­flu­ence, dès le plus jeune âge, sur la social­i­sa­tion et la culture.

Le con­texte cata­lan en par­ti­c­uli­er est celui d’une terre qui fut courte­ment de cul­ture lib­er­taire et antifas­ciste, dev­enue réac­tion­naire et con­tes­tataire, unie face au pou­voir cen­tral madrilène. Elle fut unifiée (donc soumise à des forces d’u­ni­fi­ca­tion et non unie en soi) der­rière un pro­jet d’indépen­dance, par le biais des organes locaux de l’E­tat et du cap­i­tal : le gou­verne­ment en place, les dif­férents par­tis pré­ten­dants au pou­voir, les patrons de médias et action­naires liés, les syn­di­cats (devenus caté­gorie du cap­i­tal avant même la guerre civile espag­nole). La cul­ture spé­ci­fique cata­lane a pu servir de trait d’u­nion entre tous ces acteurs, man­i­fes­tant autrement des pré­ten­dues diver­gences, ain­si le gou­verne­ment s’est-il per­mis de se revendi­quer de l’héritage de la révo­lu­tion com­mu­niste lib­er­taire qui prit son essor à Barcelone, défen­dant l’a­n­ar­chisme et la désobéis­sance civile, tan­dis que les anar­cho-syn­di­cal­istes et anar­chistes indi­vid­u­al­istes prô­naient l’é­tatisme et le nation­al­isme, la Cat­a­logne pas­sant avant toute con­sid­éra­tion rationnelle puisque tra­di­tion­nelle­ment con­sid­érée comme “pure” vis-à-vis du fascisme.

On voit bien là la faus­seté de la dis­tinc­tion gauche-droite : inven­tée au 19è siè­cle pour appuy­er l’as­sise de la révo­lu­tion bour­geoise en répan­dant la con­fu­sion qu’il y aurait une alter­na­tive “de gauche” ou “de droite” au sein d’un même sys­tème. Cette illu­sion ne sert qu’à faire crier le peu­ple pour une équipe ou une autre, quand le sport auquel on joue est celui-là même de l’op­pres­sion d’un peu­ple par une classe dom­i­nante, la bour­geoisie, via un sys­tème d’op­pres­sion à trois com­posantes : le patri­ar­cat, le cap­i­tal­isme et l’E­tat-nation. Les joueurs des dif­férentes équipes locales se réu­nis­sent pour défendre leur vari­ante locale quand un ensem­ble d’autres équipes veu­lent impos­er leur mod­èle. Ain­si a‑t-on défendu dimanche dernier l’op­pres­sion et l’ex­ploita­tion “à la cata­lane” face à l’op­pres­sion et l’ex­ploita­tion “à l’es­pag­nole”. L’une serait soi-dis­ant plus fas­cisante que l’autre, les deux ont démon­tré leur poten­tiel nation­al­iste, réac­tivé chez l’un quoique peu endor­mi, exprimé pour la pre­mière fois de manière aus­si épique chez l’autre.

La preuve du rocam­bo­lesque de la démoc­ra­tie cata­lane fut don­née le lende­main si ce n’est le jour-même du référendum.

Le jour-même quand le peu­ple applau­dit les forces de répres­sion de l’E­tat bour­geois cata­lan, pour s’être dis­tin­guées des forces de répres­sion de l’E­tat bour­geois espag­nol. Par le peu de rigueur quant à la tenue du vote, la facil­ité de vot­er plusieurs fois, voire sans être sur les listes élec­torales, s’é­tant faite con­naître. Aus­si, par la méfi­ance des bonnes gens à l’é­gard des manifestant.es plus radicaux.les, celleux-là même qui firent tout pour que le référen­dum se déroulent dans les con­di­tions les plus saines (san­ité dont les bonnes gens se récla­ment pour­tant). Qui organ­isèrent des cen­tres d’ac­cueil pour blessés, des lieux d’héberge­ment et de repos, pré­parèrent les repas col­lec­tifs et, surtout, des réseaux d’alerte pour envoy­er des volon­taires où il en man­quait et ain­si pro­téger le proces­sus élec­toral en empêchant le vol des urnes par la police nationale (ironie du sort, le flic est devenu voleur). Numéros d’ur­gence, d’av­o­cats, trans­mis­sion de pho­tos et de vidéos pou­vant servir de preuves de la répres­sion d’un peu­ple par son pro­pre gou­verne­ment. Et pour­tant, beau­coup de ces militant.es n’avaient aucune cer­ti­tude quant à leur sou­tien au Procès, mais dans l’ur­gence, ils pen­sèrent d’abord à fournir une base de sou­tien humain face à une répres­sion qui s’an­nonçait moins forte qu’elle ne l’a été en réal­ité. Peu­plées de gens d’hori­zons divers, ces assem­blées auto­gérées ont don­né la preuve qu’une expres­sion pop­u­laire mas­sive néces­site une main‑d’-oeuvre proche de la base, dévouée à pro­téger ses pairs, qu’une admin­is­tra­tion cen­tral­isée est inca­pable de fournir.

Le peu de débat que le temps per­me­t­tait, entre le référen­dum et la grève générale, a suf­fit pour mon­tr­er qu’il n’é­tait pas encore l’heure d’un pro­jet com­mun se bas­ant sur une con­science rad­i­cale de la néces­sité d’une démoc­ra­tie allant de bas en haut et ayant pour base de telles assem­blées, les groupes ne par­venant pas à se met­tre d’ac­cord sur le fait que la police locale était, autant que la police nationale, une force de répres­sion des élans rad­i­cale­ment démoc­ra­tiques, ain­si n’en fut-il pas dis­cuté davan­tage. La majorité préférant l’u­nité cata­lane au moins tem­po­raire­ment, et refu­sant même de soumet­tre la ques­tion au vote, sous-enten­dant que ce serait une perte de temps, quand bien même l’ini­tia­tive ayant don­né nais­sance à la réu­nion en ques­tion était justemet en défense du sim­ple droit à s’ex­primer par le vote sur un sujet polémique. La majorité, baignée dans la cul­ture bour­geoise et anti-démoc­ra­tique, sem­ble n’ac­corder le vote que quand il est assuré en sa faveur.

La force d’ac­tion de ces assem­blées auto­gérées, aus­si appelées comités de défense de quarti­er, ont été un avant-goût du pou­voir col­lec­tif qu’un con­fédéral­isme de munic­i­pal­ités lib­er­taires, avec pour échelle de base un quarti­er voire une rue (de façon sim­i­laire aux réseaux qui se for­ment par rue pour lut­ter con­tre le nar­co traf­ic et la répres­sion immo­bil­ière à Barcelone), pour­raient avoir.

C’est là la propo­si­tion de l’é­colo­gie sociale, théorisée par le philosophe lib­er­taire états-unien Mur­ray Bookchin. Si les groupes de voisi­nage, munic­i­pal­ités libres et autres formes de com­mu­nautés locales qui appa­rais­sent ci et là de par le monde sont spon­tanées et can­dides, c’est-à-dire sans pro­jet fédéra­teur et sans cadre théorique cohérent (mis à part quelques exem­ples con­scients, et édi­fi­ants, tels qu’au Roja­va), la thèse du com­mu­nal­isme pal­lie, elle, à ces man­ques en faisant le lien entre les prob­lèmes soci­aux qu’af­fron­tent les êtres humains (issus de la con­tra­dic­tion interne du cap­i­tal­isme entre déten­teur de cap­i­tal et tra­vailleur) et les prob­lèmes écologiques (issus de la con­tra­dic­tion externe du cap­i­tal­isme entre crois­sance infinie et monde fini). Ain­si, posant comme req­uise une com­mu­nauté humaine organique, ou les acteur.rices locaux.les se con­nais­sent entre elleux ou du moins ont la pos­si­bil­ité de se voir face à face, et définis­sant donc une gran­u­lar­ité de base allant jusqu’à 150 per­son­nes, le pou­voir déci­sion­nel allant de bas en haut et non de haut en bas, le pou­voir poli­tique de chaque acteur.rice se retrou­ve décu­plé et ain­si des solu­tions humaines et rationnelles aux prob­lèmes con­crets aux­quels se con­fron­tent les com­mu­nautés peu­vent être trouvées.

Car, qu’ad­vien­dra-t-il par exem­ple des tra­vailleuses du sexe de la place Sal­vador Segui du quarti­er Raval de Barcelone après l’indépen­dance ? Dis­poseront-elles de plus de droits, d’un accès à des loge­ments salu­bres, à des soins appro­priés ? Ou con­tin­ueront-elles d’être opprimées quo­ti­di­en­nement par les mossos d’esquadra, la police locale ? Tant qu’elles ne seront pas inté­grées dans les proces­sus déci­sion­nels qui les con­cer­nent, il y a peu à atten­dre d’un quel­conque boule­verse­ment de la vie poli­tique cata­lane. De même pour les habi­tants de ce quarti­er qui lut­tent con­tre les expro­pri­a­tions et le traf­ic de drogue. Ils se voient dépos­sédés de leur lieu de vie his­torique par des mafias immo­bil­ières et nar­co-dépen­dantes, les deux tout aus­si dan­gereuses et tout aus­si cou­tu­mières du bakchich vis-à-vis des “représen­tants démoc­ra­tique­ment élus”.

Un élu local pour­rait-il être cor­rompu s’il ne béné­fi­ci­ait nulle­ment d’une posi­tion priv­ilégiée, par rap­port aux mem­bres de sa local­ité, posi­tion qu’il est pos­si­ble de ren­dre davan­tage priv­ilégiée selon la valeur qui fait norme, à savoir l’ar­gent ? Pour­rait-il être cor­rompu s’il béné­fi­ci­ait, au con­traire, d’un meilleur con­fort de vie si et seule­ment si toute la com­mu­nauté qu’il représente con­naît une même amélio­ra­tion du quotidien ?

En démoc­ra­tie cap­i­tal­iste, la “valeur-faisant-norme” est l’ar­gent, quand bien même l’il­lu­sion de par­ticiper au proces­sus déci­sion­nel via le vote et le sen­ti­ment d’avoir une grande lib­erté d’ex­pres­sion nous lais­seraient penser le con­traire. En effet, d’une part, les moyens d’in­for­ma­tions — cen­sés per­me­t­tre un vote con­scient — sont soumis au marché, ce qui a pour con­séquence qu’un euro = une voix, plutôt qu’une voix exprimée = une voix, car la voix exprimée est ori­en­tée par chaque euro investi dans les médias par ceux qui pos­sè­dent le plus de ce moyen de coerci­tion qu’est l’ar­gent. D’autre part, chaque euro investi dans les par­tis poli­tiques par des fonds privés influe sur les déci­sions que l’élu pren­dra une fois en place, indépen­dam­ment de ce pourquoi les gens ont voté pour lui.

La con­fédéra­tion de com­munes locales per­met un change­ment de cette “valeur-faisant-norme”, allant de l’ar­gent vers la réponse mutuelle aux besoins de base (nour­ri­t­ure, eau, soins de base, activ­ité, loge­ment, inté­gra­tion sociale) et aux besoins soci­aux “supérieurs”, plus abstraits (hor­i­zon­tal­ité, éthique écologique, vision à long voire très long terme). En effet, les voix s’ex­pri­ment directe­ment sur les déci­sions, via le canal le plus sûr : le face-à-face, plutôt que sur des per­son­nes ou des par­tis, via un vote à dis­tance. Avec des comptes à ren­dre à l’assem­blée, de façon con­tin­ue, et pas de dis­pari­tion pos­si­ble à la fin d’un man­dat, en toute impunité. Les struc­tures d’assem­blées et le réseau de celles-ci per­me­t­tent de pass­er d’une prise de déci­sion unifiée sur un seul critère matériel : l’é­conomie vue dans une per­spec­tive de crois­sance ; à une prise de déci­sion à vis­age humain, qui peut gér­er la com­plex­ité de tous les prob­lèmes locaux, avec des solu­tions spé­ci­fiques au con­texte par­ti­c­uli­er, et une prise en compte de divers aspects matériels et soci­aux. On rem­place, dans un monde d’une diver­sité inef­fa­ble, un mod­èle total­isant, qui cherche à appli­quer une solu­tion glob­ale unique et imper­son­nelle, par un mod­èle inté­gra­teur qui per­met une pléi­ade de solu­tions à une infinité de cas par­ti­c­uliers, pour fournir la réponse la plus proche aux besoins réels.

Qu’at­ten­dent les munic­i­pal­ités cata­lanes pour organ­is­er ces assem­blées locales, quand elles sont pour­tant si promptes à désobéir à leur roi pour la démoc­ra­tie et con­tre la cor­rup­tion ? Ou plutôt, et cela serait d’au­tant plus effi­cace et cohérent, qu’at­tend le peu­ple cata­lan pour s’or­gan­is­er en col­lec­tifs de vil­lages, de quarti­er, de rue s’il le faut (par iden­tité de local­ité donc) mais aus­si par iden­tité de genre, de reli­gion où de tout élé­ment de cul­ture autour duquel illes pour­ront se réu­nir, et ain­si dis­pos­er d’in­sti­tu­tions pro­fondé­ment démoc­ra­tiques, respec­tant par con­struc­tion-même la cul­ture cata­lane qu’illes cherchent tant à pro­téger ? Et défendre ain­si la “nation” cata­lane, comme “nation” du peu­ple opposée à la “Nation” bour­geoise et son Etat.

Qu’at­tend le peu­ple cata­lan pour pren­dre le pou­voir, plutôt que de le réclamer, de le qué­man­der, de le mendi­er à l’au­torité illégitime (tou­jours un homme blanc âgé, qu’il s’agisse du prési­dent Rajoy ou du roi Felipe) pour ensuite le trans­fér­er à une autre gueule de loup (Puigde­mont, même car­ac­téris­tiques) qui le mangera à la même sauce ?

Lougar Rayn­marth


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