Cela faisait un moment que je m’étais détachée de Facebook. J’en étais revenue, saturée, et surtout je ne voyais plus l’utilité sociale de ce média.
Mais quand même, c’est aussi un sacré outil de relais d’informations, tant que l’on n’est pas censuréE.
Depuis quelques jours, j’y reviens et chaque fois j’en sors touchée, car, en Belgique, un mouvement trouve et prend sa place.
En pleine crise migratoire, à Bruxelles, et plus précisément dans le quartier de l’Office des étrangerEs où les demandeurs d’asile, migrantEs, et réfugiéEs trouvent refuge, à la gare du nord et dans le parc voisin, le fameux parc Maximilien, un mouvement en réseau de citoyenNEs s’est créé.
Un mouvement de résistance. De résistance face à une politique belge dans laquelle nombre ne s’y reconnaissent plus, dont nombre d’entre nous sommes honteux.
Depuis quelques années, des réfugiés, principalement venus du Soudan, d’Erythrée et de Syrie, se posent dans des campements de fortune à la gare du nord ainsi qu’au parc Maximilien. Une étape. Objectif l’Angleterre.
Je n’ai pas besoin de vous décrire leur quotidien ainsi que leurs conditions de vie. Et dès que l’automne pointe le bout de son nez, avec ses torrents de pluie, alors ça devient juste l’enfer sur terre.
Sans aucune surprise, Théo Francken (N.VA), Secrétaire d’Etat à l’Asile et à l’Immigration ne le voit pas comme ça.
Il demande que le “nettoyage” (cfr. son compte Twitter) soit fait et ce, en ayant recours à des méthodes telles qu’utilisées sous les régimes fascistes. Tous les coups sont permis. Non ce n’est pas un film. C’est Bruxelles “ma belle”.
La police est alors chargée de traquer et d’organiser des rafles, de confisquer et de détruire ce qui leur reste de matériel dont leurs sacs de couchage qui sont coupés aux ciseaux, ainsi que ces petites choses qui sont tout ce qu’il vous reste de précieux.
Dernièrement ce même Théo Francken a fait appel au gouvernement Soudanais pour que celui-ci envoie des fonctionnaires afin d’identifier leurs ressortissants. On se souvient que le chef d’État du Soudan est poursuivi pour génocide et crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale.
Alors, entre-temps, il y a la police qui fait très bien le “nettoyage”. Mais aussi des volontaires qui sont prêts à faire ce sale boulot. Humiliation et harcèlement sont les mots d’ordres à l’égard des réfugiéEs (mineurEs également), des associations, des volontaires et de toute personne qui ne veut pas fermer les yeux.
La politique du pire afin de dissuader ces personnes de s’exiler, de quitter leur pays où ils sont, ne l’oublions pas, en danger. La politique de la dispersion et donc de l’invisible. Coffrer ces réfugiés, c’est les cacher, c’est nettoyer comme si cela n’existait pas. L’hypocrisie européenne.
Tout comme la France, avec les campements de migrants Porte de la Chapelle. Même combat.
La répression comme seule réponse à ce drame mondial.
Aujourd’hui, je suis comme de nombreuses personnes le groupe Facebook Plateforme citoyenne de soutien aux personnes réfugiées Bruxelles et leur site www.bxlrefugees.be
Ce groupe est un espace d’informations et de coordination des actions et initiatives citoyennes de solidarité avec les demandeurs d’asile et les réfugiés à Bruxelles et en Belgique.
35 723 personnes suivent ce groupe.
“Hébergement plateforme citoyenne” est une des actions possibles et proposées. Cet espace permet à toutes personnes souhaitant accueillir une ou plusieurs personnes dans le besoin pour une nuit ou plusieurs, y trouvera toutes les infos nécessaires.
Hier soir, 122 personnes ont trouvé un lit, une douche, un peu de chaleur, un repas grâce à l’ouverture d’esprit de nombreux citoyens belges qui ont décidé d’agir.
Texte Sophia Yousri
Photos Tory Kılıç
English: “Refugees in Brussels • My house is your house” Clic to read