Il vivait dans Gazi, un des quartiers populaires et révolutionnaires d’Istanbul, chez des amiEs proches. Comme tous les jeunes journalistes, lui non plus n’avait pas un toit fixe, ni un foyer. Il se baladait avec son sac à dos, comme un pèlerin et photographiait.
Son travail a commencé en peu de temps à attirer l’attention du pouvoir… Il avait par exemple photographié et enregistré des images, lors des opérations “Fossés” débutées en août 2015 au Kurdistan, et centralisées à Sûr, Cizre et Nusaybin. Pour ce travail, il a été montré comme cible, par des médias qui fonctionnent en Turquie, comme les bureaux médiatiques du régime AKP.
Çağdaş, est un journaliste photographe mondialement connu et apprécié. Il a été sélectionné par le British Journal of Photography début 2017, sur la liste “Les jeunes photographes prometteurs à suivre”. Il travaille avec des agences d’informations internationales comme AP, AFP, Getty Images mais aussi avec The New York Times, The Guardian, Wall Street Journal, Washington Post, Pnewsweek, Politico, Bloomberg, BBC ve BBC Turc et Buzzfeed, ainsi qu’en Turquie avec 140journos.
Çağdaş, a été placé en garde-à-vue le samedi 2 septembre, pour avoir photographié un immeuble appartenant au MIT (renseignements turcs), se trouvant à Kadıköy, sur la rive asiatique d’Istanbul. Pendant 12 jours de garde-à-vue, non seulement il n’a pas eu accès à son avocat, mais même ses proches, amiEs et collègues n’ont pas été informés de son sort. Çağdaş est présenté le vendredi 15 septembre devant le juge et il est incarcéré, comme beaucoup d’autres journalistes, avec accusation d’appartenance à une organisation terroriste.
Dès son incarcération, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dont le siège se trouve à New York a déclaré dans un communiqué appelant à l’annulation du procès concernant Çağdaş Erdoğan et à sa libération : “Prendre les photos d’un immeuble, n’est pas un délit, encore moins une activité terroriste”. Robert Mahoney, Vice président du comité s’est également exprimé : “Çağdaş Erdoğan est puni parce qu’il est un journaliste qui travaille sur des sujets dont l’autorité ne souhaite pas la publication. Ces accusations hors logique doivent être levées et il doit, comme les nombreux journalistes qui sont en prison, être libéré rapidement.”
Valentina Abenavoli, l’éditrice du premier livre de Çağdaş a également exprimé son soutien et précisé que le journaliste avait été emprisonné pour son travail effectué dans les régions de la Turquie, à population majoritairement kurde.
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En soutien à Çağdaş, savourez son travail. Voici ses photos…
British Journal of Photography • Ones to Watch: Çağdaş Erdoğan
Graphic museum of humanity • Istanbul’s Secret World That Reveals Itself at Night
The Guardian • Erdoğan vows Kurdish rebels ‘will be buried in trenches they have dug’
The guardian • Crackdown in Turkey’s Kurdish south-east turns journalists into ‘terrorists’
The New York Times • Photos of the Day: Turkey and Elsewhere
The New York Times • 15,000 More Public Workers Are Fired in Turkey Crackdown
Newsweek • Turkey’s hidden war is spilling onto city streets
140Journos • Night Blind
140Journos • Tüm boyutlarıyla kentsel dönüşüm (Réhabilitation urbaine)
et bien d’autres…
English: “Turkey • Çağdaş Erdoğan, 172nd Jailed Journalist…” Click to read